fa-heropelyon.fr.gd
MENU  
  herope c'est ici
  Tordères : commune autogérée!
  Squat des Pyrénées
  NOTRE DAME DES LANDES
  STOP G8 UK 8-15 juin 2013
  MIEUX VAUT EN RIRE !!!
  CE QUE L'ANAR. REJETTE ET COMBAT
  FACHO, NEO NAZ...NATIONALISME
  LISTE DES VICTIMES CONNUES DE LA POLICE DE 2005 A 2012
  RENCONTRES LIBERTAIRES 2013 CLERMONT FERRAND
  LE MONDE LIBERTAIREe
  SALON DU LIVRE ANARCHISTE DE MONTREAL 2013
  OPERATION SPYFILES
  FEMMES...UNIVERSELLES!
  CODE D'ENTREE ET DE SEJOUR DES ETRANGERS ET DU DROIT D'ASILE
  AMNESTY INTERNATIONAL : RAPPORT 2011
  MANIFESTE A.I.F. POUR LES DROITS HUMAINS 2012
  GATERIES !!!
  CALENDRIER : luttes,evenements...
  MONDETRON, MONDE DE MERDE
  PETITIONS...SOUTIENS...(en vrac)
  COLLECTIFS... COMITES...
  Collectif "soutien des roms à Hellemmes"
  LIEUX ALTERNATIFS!
  INTERNATIONAL
  => AFRIQUE DU SUD
  => ALGERIE
  => ALLEMAGNE
  => ARABIE SAOUDITE
  => ARGENTINE
  => AUSTRALIE
  => BAHREIN
  => BANGLADESH
  => BELGIQUE
  => BOLIVIE
  => BORNEO
  => CAMEROUN
  => C H I L I
  => CHINE
  => COLOMBIE
  => EGYPTE
  => ESPAGNE
  => EUROPE
  => G. B.
  => GHANA
  => GRECE
  => GUADELOUPE
  => GUYANE
  => HAITI
  => HONDURAS!
  => INDE
  => IRAK
  => IRAN
  => LIBAN
  => IRLANDE
  => ISLANDE
  => ISRAEL
  => ITALIE
  => JAPON
  => JORDANIE
  => KOWEIT
  => KURDISTAN
  => LA REUNION
  => LETTONIE
  => LYBIE
  => MAROC
  => MADAGASCAR
  => MARTINIQUE...
  => MAYOTTE
  => MEXIQUE
  => NELLE CALEDONIE
  => OMAN
  => PAKISTAN
  => PEROU
  => PORTUGAL...
  => QATAR
  => QUEBEC : union sacrée
  => REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
  => ROUMANIE : plein gaz sur le schiste
  => RUSSIE : Pussy Riot toujours en prison!
  => SENEGAL, COTE D'IVOIRE, emeutes de la faim
  => SLOVENIE!
  => SOMALIE
  => SOUDAN
  => SUEDE
  => SUISSE
  => SYRIE
  => TUNISIE
  => USA2
  => USA
  => YEMEN
  ACRIMED n° 133 decembre 2012
  L'ENVOLEE : n° 31
  RESISTONS ENSEMBLE
  SQUATS, CAMPS... (en vrac)
  L O P P S I 1-2
  H A D O P I
  G8 - G 20...AUTRES... EN VRAC
  Qui sont les Blacks Blocs
  NOTRE LIVRE MONDETRON
  ARTICLES DE PRESSE, ECRITS...
  PICAYA ?
  POURQUOI L'ESPRIT DE MAI 68...
  ELLE PLEURE, ELLE PLEURE, LA PLANETE
  LES KEUFS...!
  SUR NOS TRACES...
  Y'EN A MARRE!!! occupations, greves, manif...
  SALONS ANAR FRANCAIS ET INTERNATIONAUX
  JOURNEES ALTERNATIVES ET LIBERTAIRES2011
  CIRA (centre international de recherches anarchistes)
  DES ANARS...pêle-mêle
  COURANTS ANAR...
  CONSTITUER UN GROUPE ANARCHISTE
  MOUVEMENTS, ACTIONS LIBERT., autres...
  INDESIRABLES ANARS!
  PENSEES, CITATIONS...
  EPHEMERIDE ANARCHISTE
  PIQURES DE RAPPEL...
  UN PEU D'HISTOIRE!
  UN PEU D'ECO!
  FEUILLES DE CHOU(X), REVUES...
  PAROLES DE MUSIQUES...
  PETIT DICO
  INFO : information antifaschiste sur la symbolique de l'extreme droite
  INFO : avant manif, manif, arrestation, Gav
  INFO : la France nucleaire
  INFO : guide juridique pour les manifestants mai 2011
  INFO : G. A. V.
  AUTRES I N F O -S-
  INFO : Collectifs squats, Rrom
  REFUSER LE FICHAGE ADN...
  DEMANDE D AIDE JURIDICTIONNELLE
  MUSICOSES VIDEOSES...
  HEROPE
  LES DESOBEISSANTS
  ARCHIVES 2011 : calendriers, luttes...
  ARCHIVES G8-G20...
  Contact
  CRIMINEL!
TUNISIE

 

À Tunis, la Journée des martyrs vire au bras de fer

La manifestation de l'opposition organisée lundi à Tunis, a été dispersée par la police à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.
La manifestation de l'opposition organisée lundi à Tunis, a été dispersée par la police à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.

La police a brutalement dispersé lundi des manifestants sur l'avenue Bourguiba, interdite aux rassemblements.

Ambiance festive pour les partisans du parti islamiste Ennahda, scènes de violence pour ceux de l'opposition. La Journée des martyrs, célébrée lundi à Tunis, a cristallisé le clivage qui divise aujourd'hui la société tunisienne. Les premiers s'étaient sagement réunis sur l'avenue du 9-Avril-1938, hors du centre de la capitale. Les seconds, rassemblés sur l'avenue Bourguiba à l'appel de réseaux sociaux, ont été dispersés par la police à coups de matraques et au moyen de gaz lacrymogènes. Plusieurs manifestants ont été interpellés, deux journalistes molestés. Samedi dernier, des diplômés chômeurs qui revendiquaient du travail et des allocations avaient subi le même sort.

Centre névralgique des contestataires de tous poils, l'avenue Bourguiba est interdite aux rassemblements depuis le 28 mars, suite à l'agression d'artistes par des manifestants salafistes. Arbitraire, selon les uns, prise au nom du maintien de l'ordre, selon les autres, cette mesure n'a réussi qu'à exacerber les tensions. La brutalité policière a consterné la plupart des observateurs. «Nous sommes pacifiques et ils nous interdisent l'avenue Bourguiba alors qu'ils l'ont livrée aux salafistes», déplorait une manifestante.


Couvre-feu décrété à Tunis

08/05/2011

Un couvre-feu nocturne a été décrété samedi à Tunis et dans sa banlieue après plusieurs jours de violences et de pillages, ont annoncé les ministères de la Défense et de l'Intérieur.
Le couvre-feu s'applique de 21 heures à 5 heures (22h00 à 06h00 GMT) pour une durée indéterminée, ont précisé les ministères dans un communiqué cité par la télévision et l'agence TAP.
Les autorités ont justifé la mesure en affirmant que des pillages et violences s'étaient produits dans la capitale tunisienne et sa banlieue au cours des deux derniers jours. "Le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Défense annoncent qu'un couvre-feu a été décidé avec interdiction de circuler dans Tunis et sa grande banlieue à partir d'aujourd'jui de 21 heures jusqu'à 5 heures en raison des violences et pillages commis dans la banlieue de Tunis vendredi et samedi et surtout dans la nuit de vendredi à samedi", selon le texte.
Des manifestations anti-gouvernementales depuis jeudi
Des manifestations anti-gouvernementales se sont déroulées chaque jour depuis jeudi à Tunis et ont été parfois durement réprimées par les forces de l'ordre. Un rassemblement a réuni plusieurs centaines de personnes aujourd'hui avant d'être dispersé au gaz lacrymogène par les forces de l'ordre. Massés devant le ministère de l'Intérieur, les manifestants scandaient des slogans comme "Gaz lacrymogènes et cartouches, les Tunisiens n'ont pas peur", "Peuple tunisien révolte-toi", "ministère de l'Intérieur, ministère terroriste".
Hier et jeudi, la police avait violemment dispersé des manifestants qui réclamaient la "démission" du gouvernement transitoire et "une nouvelle révolution". Quinze journalistes couvrant ces événements ont été brutalisés par des policiers, selon le syndicat national des journalistes tunisiens.
Avenue Bourguiba, dans le centre de Tunis, aucun véhicule ne circulait à part quelques voitures de police samedi soir. Des barbelés bloquaient les accès au ministère de l'Intérieur.


07.03.2011
Un nouveau gouvernement de transition nommé en Tunisie
Le président par intérim Fouad Mebazza a nommé ce lundi un nouveau gouvernement de transition en Tunisie - le troisième depuis la chute, le 14 janvier, du président Zine en Ali, en fuite en Arabie saoudite. La plupart des principaux membres de l'équipe sortante conservent leurs portefeuilles dans le nouveau gouvernement que préside le même Premier ministre, Caïd Béji Essebsi. Quatre ministres qui ont démissionné la semaine dernière ont été remplacés
.
03.03.2011
Une constituante en Tunisie

Le nouveau premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, aurait accepté la réunion d'une Assemblée constituante, idée phare du Conseil de la protection de la révolution, qui regroupe 14 partis politiques, l'Union générale des travailleurs tunisiens et plusieurs ONG. Cette constituante promulguerait une nouvelle Constitution avant l'organi­sation de prochaines élections. Deux nouveaux ministres, celui de l'Enseignement supérieur et celui du Développement régional, ont démissionné mardi

26/02/11
 

Des incidents ont marqué vendredi soir la plus importante manifestation tunisienne depuis la chute de Ben Ali, où plus de 100.000 personnes ont réclamé le départ du gouvernement de transition.

" Bienvenue dans la démocratie". Saouane, informaticien d’une trentaine d’années, a lâché la phrase tout doucement. Comme s’il se parlait à lui-même. Nous somme une centaine de personnes à être enfermées dans le hall de l’Hôtel International, dressé avenue Habib Bourguiba, en plein centre de Tunis. Cela fait déjà quelques heures que la plus importante manifestation depuis la chute de Ben Ali a dégénéré. Elle avait sagement commencé, après le déjeuner, devant la Kasbah. Avec ses jeunes garçons et ses jeunes filles enroulées dans le drapeau tunisien qui se photographiaient les uns les autres, leur carton "Ghannouchi dégage", décoré d’un portrait du Premier ministre, levé au dessus de la tête. Elle a pris une autre tournure en milieu d’après-midi quand plusieurs centaines de manifestants ont commencé à jeter des pierres sur la façade du Ministère de l’Intérieur avant de s’attaquer aux vitrines des magasins et à l’armée de policiers, arrivée en catastrophe.

Le temps des arrestations

A présent, la nuit est tombée, dans un vrombissement d’hélicoptères, de tirs de sommation et de lancers de grenades lacrymogènes. Les pneus de voiture et les branches d’arbres brûlent au milieu de la route. Le quartier, autour de l’avenue Bourguiba, est bouclé. Et tous ceux qui passent par là, curieux, promeneurs du vendredi soir, employés de bureaux qui s’apprêtaient à rentrer chez eux, sont repoussés par des policiers hurlants, casque sur la tête, matraque à la main, derrière les portes vitrées de l’hôtel International. Barricadés à double tour. Au début, nous n’avons pas le droit de mettre un pied dehors. Puis, très vite, même plus celui de regarder par les fenêtres. Car le temps est venu des premières arrestations. Et avec elles, celui des premiers coups. Un gamin qui ne doit même pas avoir vingt ans est attrapé par une demi-douzaine de policiers. Coups de pied à la figure. Puis, une fois qu’il est tombé à terre, coups de rangers dans les côtes. Sur un autre, ce sont les matraques qui pleuvent.

"Un champ de ruines"

Un peu plus loin, un policier s’acharne à l’arrière d’un fourgon. On ne voit que le geste de sa main, armée d’une matraque, qui frappe, qui frappe. Les jeunes manifestants se font tabasser les uns après les autres. Et lorsqu’un groupe de policiers, avec des officiers en civil, équipés de bâtons de bois, se rend compte que des occupants du hall de l’Hôtel International ont le nez collé aux vitres, ils foncent, donnent des coups de matraque sur les portes vitrées, exigent qu’on les fasse entrer. Mon voisin me traduit leurs cris. Interdiction de regarder dehors, interdiction aussi de filmer avec son téléphone portable. La rumeur court dans le hall de l’hôtel. Un client serait en train de tourner des images de la fenêtre de sa chambre au 3ème étage. A dix heures du soir, le calme semble revenir. Après trois heures passées, dans le hall de l’Hôtel International, nous sommes autorisés à partir. Je sors avec deux jeunes en capuches. L’avenue Bourguiba est un champ de ruines. Trottoirs éventrés, poubelles à terre, boites aux lettes défoncées, des cadavres de pneus calcinés partout... Mes deux compagnons de route se font arrêter au bout de cinq minutes. Les policiers veulent voir la paume de leur main. Ils vérifient leur propreté. Si elles sont sales, c’est qu’ils ont lancé des pierres.
 
 
 

22.02.2011
Des milliers de Tunisiens réclament la démission du gouvernement 

Quelque 4000 Tunisiens ont manifesté dimanche à Tunis pour réclamer la démission du gouvernement de transition dirigé par Mohamed Ghannouchi, premier ministre de Ben Ali de 1999 à sa chute. La manifestation s'est déroulée sans violence devant la résidence du premier ministre.

Après la chute de Ben Ali le 14 janvier, un gouvernement de transition a été formé par Mohamed Ghannouchi. Des élections libres ont été annoncées d'ici à six mois. Une commission a été nommée pour préparer les élections tandis que plusieurs partis d'opposition ont réclamé l'élection d'une Constituante et la création d'un comité de sauvegarde de la révolution.

La Tunisie face à une nouvelle flambée de violences

06/02/2011 

Le week-end a été marqué par des affrontements, parfois mortels, en province.

Le week-end a été particulièrement violent en Tunisie. Si, dimanche soir, un calme précaire était revenu dans la ville du Kef, au nord-ouest du pays, de violents affrontements entre l'armée et des jeunes s'y sont déroulés pendant deux jours. Samedi, l'immeuble de la police a été en partie incendié par des manifestants qui exigeaient le départ du chef de la police locale. Dimanche, il a été à nouveau pris pour cible, cette fois par des bandes de jeunes qui se sont ensuite livrés à des pillages à travers la ville, selon des sources syndicales. L'incendie a été «maîtrisé par les pompiers qui ont travaillé sous la protection de l'armée», a déclaré un syndicaliste. Les heurts de samedi ont fait quatre morts de source syndicale et deux selon le ministère de l'Intérieur. Aucun bilan n'était disponible pour dimanche.

Dans la nuit de samedi et dimanche, les troubles ont gagné la ville de Kébili, au sud du pays, où un jeune est mort après avoir reçu une grenade lacrymogène en pleine tête lors de heurts avec les forces de l'ordre, selon l'agence officielle TAP. Selon l'agence, un «groupe de jeunes» avait tenté d'attaquer et incendier un poste de la garde nationale avant d'être repoussé par les forces de l'ordre. Une fois encore, l'armée a été déployée.

Dans le bassin minier du centre-ouest, le nouveau gouverneur de Gafsa, Mohamed Gouider, a été contraint dimanche de quitter ses bureaux à bord d'un véhicule de l'armée, sous la pression de nombreux manifestants qui demandaient sa démission, toujours selon la TAP.

 

Coup de balai

Après un grand coup de balai dans la police et le remplacement des gouverneurs des 24 provinces du pays, le gouvernement de transition avait pourtant parié sur une amélioration de la sécurité. Mais ces derniers jours, manifestants et partis d'opposition ont contesté les nominations de certains gouverneurs jugés trop proches de l'ancien régime et réclamé un nettoyage en profondeur de toutes les administrations.

Le siège du gouvernement se poursuit à Tunis

25/01/2011

Des manifestants anti-gouvernements devant les bureaux du premier ministre tunisien, le lundi 24 janvier à Tunis.
Des manifestants anti-gouvernements devant les bureaux du premier ministre tunisien, le lundi 24 janvier à Tunis. 

Un millier de manifestants continuent de réclamer mardi matin la démission du gouvernement de transition, sous les fenêtres du premier ministre. Un remaniement ministériel est imminent.


Tunisie: Une «Caravane de la liberté» pour demander la démission des membres de l'ancien régime

 23.01.11
 
Des habitants de la région Sidi Bouzid manifestent devant les bureaux du chef du gouvernement à Tunis, le 23 janvier 2011.
Des habitants de la région Sidi Bouzid manifestent devant les bureaux du chef du gouvernement à Tunis, le 23 janvier

Le nouveau gouvernement tunisien se décompose

19/01/201

À l'exemple de la mobilisation à Tunis mardi, les manifestations de protestation contre la présence, au «gouvernement d'union nationale», de proches du président déchu Ben Ali, sont restées fortes dans tous le pays.
À l'exemple de la mobilisation à Tunis mardi, les manifestations de protestation contre la présence, au «gouvernement d'union nationale», de proches du président déchu Ben Ali, sont restées fortes dans tous le pays. Crédits photo : ZOHRA BENSEMRA/REUTERS

Trois ministres ont donné leur démission. Les Tunisiens oscillent entre colère, désarroi et crainte du chaos. 

De notre envoyée spéciale à Tunis

«On peut vivre avec seulement du pain et de l'eau, mais pas avec le RCD!» La voix cassée d'avoir trop crié, Saber Yousif Handi est à cran. Autour de lui, dans cette artère adjacente au ministère de l'Intérieur, en plein centre de Tunis encore quadrillé par l'armée, la foule est compacte, nerveuse, inquiète. Après une nuit relativement calme, le jeune chômeur tunisien de 27 ans a repris mardi matin, comme des milliers d'autres manifestants dans la capitale, le chemin de la rue.

Au fil de la journée, la colère a vite déteint en province, notamment à Sousse, Sfax et Sidi Bouzid où les contestataires ont été dispersés par les forces de l'ordre, à coup de matraque et de tirs de gaz lacrymogène. Cette fois-ci, c'est la composition du tout nouveau gouvernement de transition qui a créé la discorde.

Annoncé la veille, juste avant le couvre-feu, le cabinet temporaire maintient à des postes clefs (Intérieur, Défense, Affaires étrangères et Finances) des membres du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti du président tunisien déchu, Ben Ali. «Inadmissible!», s'insurge Saber Yousif Handi. Emprisonné de 2007 à 2010 pour appartenance présumée à un groupe islamiste, l'ex-étudiant en ingénierie se considère victime des «chiens de l'ancien régime». Depuis sa libération, il est interdit d'université et aucune entreprise ne veut prendre le risque de l'embaucher. «Le RCD m'a injustement volé ma jeunesse. Pour moi, ces gens sont comme Hitler ou le parti Baas. Pendant un mois, on a risqué notre vie en manifestant contre eux. Des dizaines de gens sont morts au nom de la liberté. Pas question de les laisser nous confisquer notre révolution!», dit-il.

 

«Fausse ouverture»

En fin de matinée, le désarroi des contestataires a vite trouvé son écho dans l'annonce de la démission de trois nouveaux ministres de l'opposition - tous représentants de l'UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), la puissante centrale syndicale, très active au moment des manifestations. Le ministre de la Santé, Mustapha Ben Jaafar, représentant du FDLT décidait lui de «suspendre» sa participation au gouvernement en attendant le résultat de consultations avec le premier ministre. À peine foulé le sol tunisien, après dix ans d'exil, l'opposant Moncef Marzouki, fondateur du petit parti du Congrès pour la République, s'est également empressé de qualifier de «mascarade» et de «fausse ouverture» la nouvelle équipe gouvernementale, dont son parti - tout comme celui des islamistes et des communistes - a été écarté.

Mais à ces réactions en chaîne, d'autres opposants préfèrent les appels au calme. «Attention au risque de chaos rampant!», prévient Omaya Seddik, un membre du PDP (Parti démocratique progressiste), représenté, lui, au sein du nouveau gouvernement. «Je salue bien évidemment la vigilance et la clairvoyance de la population tunisienne. Il est normal qu'elle s'inquiète d'une continuité de l'ancien régime. Le premier ministre a également fait l'erreur d'écarter certains partis politiques, qui se placent aujourd'hui en victimes. Mais, à ce jour, nous ne pouvons nous permettre de créer un vide politique et un effondrement du gouvernement. Sinon, c'est la reprise en main assurée de l'armée sur la population et c'est très dangereux. Sans compter les risques d'ingérences de nos pays voisins dans nos affaires intérieures. La Libye n'attend que ça et sa capacité de nuisance est énorme. Il faut donc sauver la situation avant qu'il ne soit trop tard», s'inquiète-t-il. La solution? «Aujourd'hui, mon parti appelle à la recomposition immédiate du nouveau gouvernement», nous confiait-il, mardi après-midi, tandis que s'enchaînaient réunions de crise et concertations entre différents partis politiques et associations.

 

« On fait avec ce que l'on a»

En guise de réponse à ces différents cris d'alerte, le président tunisien par intérim, Foued Mebazaa et le premier ministre, Mohammed Ghannouchi, ont fini par répondre dans la soirée, par un geste symbolique: leur démission officielle du RCD, afin de «concrétiser une décision de séparation des organes de l'État et des partis politiques».

«Nous devons tout faire pour soutenir la fragile transition de notre pays vers la démocratie», confie Slim Amamou, le tout nouveau secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports. Ce jeune blogueur tunisien revient de loin. Très actif au cours des manifestations, il s'est retrouvé derrière les barreaux pendant une semaine. Ce parfait francophone, encore ému par le courage de ses concitoyens, qui ont fait partir en fumée vingt-trois ans de dictature en l'espace d'un mois, ose rêver d'un modèle tunisien dont pourraient s'inspirer d'autres pays.

Pour lui, il est également important de tourner les yeux vers les timides signes de vie qui pointent leur nez, de jour en jour: la réouverture des boutiques et des cafés, la queue devant les kiosques à journaux, libérés de la censure, les gerbes de fleurs que les passants offrent aux soldats de l'armée. «Ce qui prime avant tout, c'est le retour progressif au calme. Je dis: la situation n'est pas idéale, mais faisons avec ce qu'on a, afin de préparer de nouvelles élections», prévues dans six mois.


Tunisie : la nouvelle équipe ne calme pas la rue

18/01/201

Le «gouvernement d'union nationale» formé lundi est loin de satisfaire tous les Tunisiens. 

De notre envoyé spécial à Tunis

Quatre jours après la fuite de l'ancien président Ben Ali, comment sauver la révolution tunisienne? Les avis divergent radicalement à Tunis, selon que l'on se place du côté du «peuple» ou de celui des «élites». Pour les manifestants qui ont été dispersés lundi avec des gaz lacrymogènes et des lances à eau dans la capitale, le premier ministre, Mohammed Ghannouchi, qui a collaboré dix ans avec l'ex-président Ben Ali, n'est pas qualifié pour diriger un gouvernement d'union nationale. Ils exigent la disparition immédiate du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de l'ex-président, et le renvoi de tous les anciens dirigeants. Sauf à «trahir la révolution» faite par le peuple. Pour les élites, M. Ghannouchi n'a pas de sang sur les mains. En attendant des élections libres et démocratiques, il assure une simple transition. Il est acceptable, car la Tunisie vit un moment délicat, les acquis de la stabilité qui ont fait le succès économique du pays ne pouvant être jetés aux orties.

Lundi donc, M. Ghannouchi a annoncé la composition de son gouvernement d'union nationale. Sur les 19 maroquins, les postes importants - Finances, Défense, Affaires étrangères et surtout Intérieur - demeurent aux mains de ceux qui les occupaient du temps de M. Ben Ali, c'est-à-dire des membres du RCD. Les dirigeants des trois partis d'opposition, restés vingt-trois ans dans l'ombre, décrochent des portefeuilles. La Ligue tunisienne des droits de l'homme (jusque-là interdite), le syndicat UGTT, qui a soutenu les manifestants, des représentants de la société civile obtiennent également des ministères. Un seul mouvement, celui des islamistes tunisiens (Ennadha), dirigé depuis Londres par Rached Ghannouchi (un homonyme du premier ministre) est exclu de ce gouvernement transitoire.

 

Seul plan B, l'armée

Le chef de l'exécutif a annoncé la suppression du ministère de l'Information et «la liberté totale de l'information». Il a promis la libération de tous les prisonniers d'opinion et assuré que tous les partis politiques qui le demanderaient seraient légalisés «dans l'immédiat». Il a enfin annoncé des élections en Tunisie dans «six mois au plus tard». «C'est un gouvernement qui intègre les différents partis et les composantes de la société civile», a plaidé M. Ghannouchi, se disant déterminé «à intensifier nos efforts pour rétablir le calme dans le cœur de tous les Tunisiens. Notre priorité est la sécurité, aussi bien que la réforme politique et économique».

Ce discours de technocrate n'est absolument pas au goût de l'homme de la rue. La personnalité du ministre de l'Intérieur, Ahmed Friaâ, maintenu alors qu'il dirigeait la police pendant la dernière semaine des émeutes, ne passe pas. «Comment voulez-vous croire en ces gens? Ce sont toujours les mêmes que sous Ben Ali!», s'écrie un jeune cadre, avant d'être obligé de fuir sous les jets des canons à eau, avenue Bourguiba.

Lundi, dans cette foule d'un millier de personnes au centre de Tunis, les manifestants étaient furieux: «C'est comme si Ben Ali était encore là! On veut un nouvel État avec des gens neufs!», disait l'un. «Les gens de ce gouvernement n'ont jamais eu le courage de dire “Assez!” à Ben Ali. Ils ne vont pas nous priver de notre révolution. Ils n'ont rien fait pour le chasser! Qu'ils s'en aillent!», expliquait Hosni, un jeune chômeur. À Paris, l'opposant Moncef Marzouki, qui s'est déjà porté candidat à la prochaine élection présidentielle, a dénoncé «la mascarade» de ce gouvernement de transition. La télévision nationale emboîte le pas, sur un ton soudain devenu révolutionnaire: «L'intifada continue! Le peuple est puissant!», est sa nouvelle devise…

Le conflit entre l'homme de la rue et les élites tunisiennes est lourd de conséquences. Sauf à accepter ce gouvernement d'union nationale pour organiser de prochaines élections démocratiques, les Tunisiens n'ont aucun plan B pour rétablir la paix civile, sinon un recours à l'armée pour occuper le pouvoir. Une hypothèse qui pourrait devenir vraisemblable, tant l'armée est aujourd'hui populaire, et l'inquiétude des 10,5 millions de Tunisiens grandissante.



Le nouveau gouvernement tunisien intègre trois opposants

17/01/2011 
|
 

Les titulaires des grands ministères (Intérieur, Défense, Finances et Affaires étrangères) sont reconduits tandis que trois opposants font leur entrée dans la nouvelle équipe dévoilée ce lundi après-midi.

Copyright Reuters
Copyright Reuters Copyright Reuters

Trois opposants font leur entrée au sein du gouvernement d'unité nationale dévoilé ce lundi en Tunisie, dans lequel les ministres de l'Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères et des Finances conservent leur poste.

La composition du nouveau cabinet a été annoncée par le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, trois jours après la fuite précipitée du président Zine Ben Ali chassé par un mois de contestation dans la rue.

Le Premier ministre a également annoncé la prochaine libération de tous les prisonniers politiques.

Les trois opposants qui intègrent le nouveau cabinet sont Najib Chebbi, chef de file du Parti démocratique progressiste (PDP), qui prend le poste de ministre du Développement régional, Moustapha Ben Jaafar, président du Forum démocratique pour le travail et la liberté (FDTL), et Ahmed Ibrahim, du parti Ettajdid.



En fuite, Ben Ali se réfugie en Arabie Saoudite

15/01/2011 

Des manifestants réclament le départ du président Ben Ali vendredi, à Tunis.
Des manifestants réclament le départ du président Ben Ali vendredi, à Tunis. 

Le président tunisien, que des rumeurs avaient d'abord dit en route vers Paris, est arrivé à Jeddah dans la nuit de vendredi à samedi. Le premier ministre tunisien va assurer l'intérim pendant une période indéterminée.

L'annonce de nouvelles élections législatives n'aura pas suffi à calmer les manifestants. Face aux troubles persistants, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a quitté la Tunisie vendredi après-midi pour rejoindre dans la nuit la ville de Jeddah, en Arabie Saoudite. «Le gouvernement saoudien a accueilli le président Zine El Abidine Ben Ali et sa famille dans le royaume» et ce «en considération pour les circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien», a confirmé le palais royal, cité par l'agence officielle saoudienne SPA.
La chaîne de télévision Al-Jazira avait annoncé plus tôt son arrivée en France. Une information que l'Elysée avait démentie. La venue du président en fuite sur le sol français n'était d'ailleurs «pas souhaitée» par le gouvernement, qui craignait de mécontenter la communauté tunisienne hexagonale, avait indiqué une source proche du gouvernement. Le ministère des Affaires étrangères avait également assuré n'avoir reçu «aucune demande d'accueil». 
L'annonce du départ de Ben Ali est venue du premier ministre Mohammed Ghannouchi. Il a annoncé dans la soirée à la télévision qu'il assurait l'intérim de la présidence car le chef de l'Etat «n'est temporairement pas en mesure d'exercer ses responsabilités». Mohammed Ghannouchi, en poste depuis 1999, a lancé à cette occasion un appel à l'unité des Tunisiens, toutes sensibilités confondues, et promis qu'il respecterait la Constitution.
Le chef du gouvernement a précisé qu'il remplaçait Ben Ali en vertu de l'article 56 de la Constitution, qui prévoit que le président «peut déléguer par décret ses attributions au premier ministre» en cas d'«empêchement provisoire». Un constitutionnaliste interviewé sur Al-Jazira, Sadok Belaïd, a contesté cette interprétation, estimant que la situation est celle d'une «vacance du pouvoir pour cause de décès, démission ou empêchement absolu». Dans ce cas (article 57), «le président de la chambre des députés est immédiatement investi des fonctions de président de la République par intérim» et doit organiser des législatives dans un délai maximum de 60 jours.
Quelques heures plus tôt, le chef de l'Etat avait tenté de détendre la situation en lâchant du lest. Ben Ali, qui avait tenu un discours d'apaisement jeudi soir à la télévision, a annoncé la dissolution de son gouvernement et l'organisation d'élections législatives anticipées d'ici six mois. La dissolution a été annoncée par Mohamed Ghannouchi à l'issue d'un entretien avec le président. Mohamed Ghannouchi a ajouté avoir été chargé de constituer une nouvelle équipe gouvernementale avant la tenue des élections.
L'opposition veut des élections libres
Les principaux partis d'opposition, légaux comme interdits, ont demandé de leur côté «l'instauration d'un gouvernement provisoire chargé dans les six mois d'organiser des élections libres», dans une déclaration publiée à Paris. Deux dirigeants de l'opposition - Mustapha Ben Jaafar, chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, légal), et Néjib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) - ont pour leur part déclaré vendredi soir être prêts à collaborer avec Mohammed Ghannouchi.


Video found on Facebook, and reuploaded on YouTube then censored.

Tunisia - 10 jan 2011 - ER service - #sidibouzid from Fabrice Epelboin on Vimeo.

 

Les affrontements du week-end ont fait au moins quatorze morts. Le bilan pourrait s'alourdir.

Répression meurtrière en Tunisie

09.01.2011

Photo AFP

Au moins 14 personnes ont été tuées ce week-end dans des affrontements avec la police. Selon l'opposition, le bilan serait d'une vingtaine de morts.

Le ministère tunisien de l'Intérieur a confirmé ce soir le décès de 14 personnes pendant les affrontements survenus au cours du week-end à Thala et Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, mais aussi à Regueb. Un premier bilan officiel avait fait état de huit morts.

A Kasserine (290 Km de Tunis), les affrontements se sont soldés par trois morts et six blessés parmi des "assaillants", a précisé le ministère.
Plusieurs membres des forces de l'ordre ont été blessés dans cette même ville, dont deux se trouvaient dans "un état critique", toujours selon le gouvernement. A Thala, trois personnes ont succombé à leurs blessures, ce qui porte à cinq le nombre de morts dans cette localité. 

Le gouvernement confirme ainsi pour la première fois des affrontements à Kasserine. Selon lui, les forces de l'ordre ont fait usage de leurs armes, après sommation, dans un acte de "légitime défense", lorsque des individus les ont attaqués avec des engins incendiaires, de bâtons et de pierres.

Le ministère tunisien de l'Intérieur a par ailleurs évoqué pour la première des affrontements survenus à Regueb. Quatre tués et deux blessés graves ont été signalés dans cette localité proche de Sidi Bouzid (265 km de Tunis), où plusieurs agents des forces de l'ordre ont été blessés, dont deux sont dans un état "critique". Des manifestations y ont dégénéré aujourd'hui à la suite d'une altercation entre un chauffeur de camion et un officier de police qui lui avait confisqué ses papiers et son téléphone portable.

Alors que le bilan officiel continue de s'alourdir, dans la journée un dirigeant de l'opposition avait fait état d'au moins 20 personnes tuées par balles à Thala et Kasserine. Selon Ahmed Nejib Chebbi, chef historique du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale), "on a tiré sur les cortèges funèbres". Il dit tenir ses informations des relais de son parti dans les deux villes.


 

En Tunisie, la révolte s'organise aussi sur Internet

06/01/2011 
Des manifestants à Sidi Bouzid, à 265 kilomètres de Tunis.
Des manifestants à Sidi Bouzid, à 265 kilomètres de Tunis.

La protestation tunisienne s'organise sur Internet. Solidaires de la gronde sociale qui se propage depuis la mi-décembre, après l'immolation d'un vendeur ambulant, les internautes ont décidé de hausser le ton contre la censure imposée par le président Zine El Abidine Ben Ali. Car la main mise du pouvoir sur les médias et sur Internet est telle que les émeutes en cours dans plusieurs régions du pays sont pratiquement passées sous silence par la presse locale.
Déjà dans les limbes du classement sur la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières, la chape de plomb s'est encore alourdie ces dernières semaines. Au-delà de la censure imposée aux médias locaux, l'accès à plusieurs sites d'informations étrangers a été bloqué. Des articles de France 24, du Nouvel Observateur, de l'Express, mais aussi de la BBC ou encore d'Al Jazeera étaient ainsi inaccessibles en début de semaine.
Autres victimes de la censure : les réseaux sociaux, qui ont joué un rôle clé dans la transmission d'informations au début des émeutes. Premier visé : Facebook, qui compte près de deux millions d'utilisateurs dans le pays. Si le régime n'en a pas bloqué totalement l'accès, une stratégie particulière a été mise en place afin d'activer des blocages ciblés. Les internautes sont ainsi nombreux à ne plus pouvoir accéder à leur compte Facebook, Twitter ou encore Gmail. D'après le site Assabilonline cité par RSF, plus de cent pages Facebook relatives à la contestation de ces dernières semaines seraient actuellement inaccessibles. Parmi lesquelles, celle du groupe Facebook intitulé en langue arabe «M. Le Président, les Tunisiens s'immolent par le feu», déjà fort de plus de 12 000 membres.
Cyber-attaques
Mais ces mesures radicales n'ont pas suffi à éteindre la grogne du peuple tunisien. Et encore moins celle des internautes bien décidés à faire sauter ce verrou qui les empêche de s'exprimer depuis l'arrivée au pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali, il y a 23 ans. La riposte s'est organisée sur la toile via le groupe «Anonymous» (les «Anonymes»), qui a bloqué l'accès à plusieurs sites officiels et gouvernementaux ces derniers jours. Mercredi, des cyber-attaques ont visé le site de l'agence tunisienne de l'Internet, celui du gouvernement tunisien ou encore celui de la banque Zitouna.
«Anonymous» se présente comme un groupe d'internautes attachés à la liberté d'expression. Il reproche notamment aux grands médias internationaux de ne pas évoquer suffisamment la situation en Tunisie. «Il est de la responsabilité de la presse libre et ouverte de relater ce que la presse soumise à la censure ne peut pas rapporter. Le peuple de Tunisie nous a demandé son aide et nous avons répondu en lançant une nouvelle opération, Opération Tunisie», annonce ainsi une lettre ouverte des «Anonymes» diffusée sur la toile.
Des Tunisiens dans la rue contre le chômage


Sidi Bouzid (Tunisie) : 10e jour de révolte
(Le 27 décembre 2010)

La colère des Tunisiens se propage

 ‎27 déc. 2010‎

S’acheminant vers leur dixième jour, les émeutes et les manifestations se poursuivaient, lundi 27 décembre, en Tunisie. Des syndicats affiliés à l’Union générale tunisienne du travail ont appelé à des marches à travers tout le pays, avec comme slogan « halte à la hogra », a indiqué à TSA, Rabah Kheraifi, avocat et membre du bureau politique du Parti démocrate progressiste.

La vague de protestation qui a éclaté il y a dix jours après la mort d’un jeune homme à Sidi Bouzid a gagné d’autres régions du pays, y compris la capitale Tunis. Cette dernière a été, samedi 25 décembre, le théâtre d’une manifestation visant à dénoncer le chômage et la dégradation des conditions de vie de la population. Dimanche, en signe de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid, ce sont des jeunes de Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, qui sont sortis dans la rue pour crier leur colère et dénoncer le chômage. Après avoir tenté d’empêcher la manifestation, les forces de l’ordre ont fini par l’autoriser, sans doute par crainte de violences.

A Sidi Bouzid, les hostilités ont repris dimanche, acheminant les affrontements vers leur dixième jour. Au moins un élément des forces de l’ordre a été blessé par balle. A Regab, située à 37 km au sud de Sidi Bouzid, de violents affrontements ont opposé environ 2000 manifestants aux forces de l’ordre. Des édifices publics ont été incendiés.

A l’origine de ces émeutes, les premières de cette ampleur en Tunisie depuis de nombreuses années, un grand malaise social et économique. Le suicide d’un jeune homme de 26 ans, Mohammed Bouazizi, le 17 décembre, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Vendeur ambulant de fruits et légumes, ce jeune Tunisien s’est fait confisquer sa marchandise par la police municipale, car n’ayant pas les autorisations nécessaires. Le jeune homme s’asperge alors d’essence pour s’immoler par le feu. Cet incident avait déclenché un vif émoi parmi la population.

Selon M. Kheraifi, cette situation est le résultat de la pauvreté, de l’exclusion et d’un partage illégal des richesses. La croissance profite, d’après lui, aux villes du littoral du Nord. Les autres régions du pays sont en proie à une extrême pauvreté. Il estime que le gouvernement traite la question des manifestations qui secouent le pays comme un dossier purement sécuritaire au lieu de tenter de dialoguer. Mais, a-t-il noté, pour la première fois, le pouvoir a utilisé les médias pour s’adresser à la population en colère. Les responsables tunisiens se sont notamment exprimés sur la chaîne Al Jazeera. Une première dans l’histoire du pays.


28/12/2010

 Le président tunisien a regretté mardi soir les troubles sociaux qui ont affecté pendant près de 10 jours la région de Sidi Bouzid. Il dénonce une «instrumentalisation politique».

Des manifestations se sont déroulées ces derniers jours dans plusieurs villes de Tunisie, en signe de solidarité avec les populations de la région de Sidi Bouzid, en proie à des émeutes sociales depuis une dizaine de jours. Lundi, à Tunis la capitale, un rassemblement s'est tenu devant le siège de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), avant que les manifestants ne soient violemment dispersés par les forces de l'ordre. Plusieurs personnes ont été légèrement blessées.

La région de Sidi Bouzid, à 265 km de Tunis, est en proie à des troubles sociaux à la suite de la tentative de suicide d'un jeune homme. Vendredi 17 décembre, Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant de fruits et légumes de 26 ans, s'est fait confisquer sa marchandise par la police municipale. Désespéré et empêché de plaider son cas devant le préfet, il a décidé de s'immoler par le feu devant la préfecture. Il a survécu mais se trouve dans un état critique.

Cinq jours plus tard, un autre jeune de la ville a mis fin à ses jours en s'électrocutant au contact de câbles de haute tension, après avoir escaladé un poteau électrique sur la voie publique, en criant qu'il ne voulait «plus de misère, plus de chômage». Il n'en fallait pas plus pour faire descendre dans la rue la population, fatiguée par le chômage, la cherté de la vie et le sentiment d'être laissée pour compte dans des régions défavorisées.

Trois jours plus tard, des affrontements entre des manifestants et la police à Menzel Bouzayane, une localité à 60 km de Sidi Bouzid, ont fait un mort et plusieurs blessés, selon un responsable syndical. Dimanche, un troisième homme sans travail, a été retrouvé mort dans un puits de la région de Sidi Bouzid. Les autorités contestent qu'il s'agisse d'un suicide.

Le chef de l'Etat, Zine El Abidine Ben Ali, qui s'est rendu mardi après-midi au chevet du jeune homme, a recommandé de veiller à «faire respecter la loi» et averti que celle-ci «sera appliquée en toute fermeté» à l'égard d'une «minorité d'extrémistes». Dans un discours adressé au peuple tunisien diffusé par la chaîne nationale TV7 mardi soir, il a regretté les évènements et exprimé sa compréhension de «la difficulté générée par la situation de chômage et son impact psychologique sur celui qui la subit

Le chômage des jeunes diplômés de l'université constitue un fléau en Tunisie. Son taux atteindrait le double du taux de chômage global, estimé officiellement à 14%.

 


 Justice,
la dictature de Ben Ali à la fête

Tunisie / lundi 15 décembre 2008

 

Entre les lourdes peines de prison dans le procès des manifestants de Gafsa et le début du procès aux assises en France d’un tortionnaire tunisien, la dictature de Ben Ali est à la fête.

Les affrontements entre la flicaille du président Ben Ali et les habitants de la ville minière de Redeyef, dans le sud-ouest de la Tunisie, ont repris de plus belle. Et cette fois ce n’est pas un concours de recrutement bidonné qui a mis le feu aux poudres dans ce bassin minier de Gafsa ravagé par le chômage et la misère comme en janvier 2008. Mais une scandaleuse décision de justice.

 Le jeudi 11 décembre, à 23 heures, le tribunal de Première instance de Gafsa a rendu son verdict dans le procès de 38 personnes qui ont participé aux manifestations et émeutes qui ont agité le bassin tout au long du premier semestre 2008 donnant des maux de tête persistants au régime policier du président Ben Ali. Les peines de prison vont de une à dix années.

Les deux leaders syndicaux Adnan Hajji et Bechir Labidi (devenus des stars à Gafsa et Redeyef) ont notamment pris dix ans et un mois.
Le responsable à Paris de la FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), Mouhiedine Cherbib, a, lui, été condamné par contumace à deux années de prison.
Le tout dans une indescriptible pagaille digne des pires justices bananières.

Ainsi, après sept jours d’interruption, le procès a recommencé le 11 décembre pour être très vite interrompu de nouveau.

Puis l’audience a fini par reprendre quelques heures plus tard… pour aussitôt se terminer sur ces mots : « l’audience est ouverte. Le tribunal a décidé. L’audience est close » !

Le juge n’a même trouvé utile de prononcer les peines, laissant le soin au bâtonnier de s’enquérir du sort des condamnés auprès du secrétariat du tribunal, au nom de la centaine d’avocats venus de toute la Tunisie et qui s’étaient courageusement constitués partie civile.

La présidente de la FIDH monte au créneau

Cette parodie de procès et les lourdes peines assorties ont provoqué l’indignation de la présidente de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme), la Tunisienne Souhayr Belhassen, qui n’a pas de mots assez durs pour fustiger la justice et le régime de Ben Ali.

« Ce procès est catastrophique. On pensait qu’il y aurait une attitude raisonnable, mais le régime est décidé à aller très loin. C’est révulsant. C’est l’injustice qui s’installe et qui perdure. Ce n’est pas de bon augure pour le cinquième mandat présidentiel de Ben Ali que de mettre des jeunes et des syndicalistes qui demandent du travail en prison. Ce n’est pas politique, nous sommes dans la déraison » a-t-elle déclaré, choquée, à Bakchich.

La décision du tribunal de Gafsa a eu un effet immédiat : la reprise des affrontements entre jeunes et forces de police. Selon le parti communiste des ouvriers de Tunisie, les troubles ont commencé à éclater vendredi soir dans le quartier Houmet Essouk puis se sont étendus au quartier Annezla, avant de se propager au reste de la ville de Redeyef, entièrement quadrillée par la police.
Selon la même source, dans la nuit, « en guise de représailles, les forces de l’ordre ont procédé à de nombreuses arrestations, n’hésitant pas à multiplier les intrusions dans les domiciles, à défoncer les portes et à agresser la population. »

Les arrestations ont repris à Redeyef

Si la situation demeure confuse, le dernier décompte en provenance de Redeyef fait état de « 23 arrestations, particulièrement parmi les jeunes récemment libérés et les proches des animateurs du mouvement condamnés jeudi dernier ».
C’est notamment le cas dramatique de deux frères de Sami Ben Ahmed, condamnés à 6 ans de prison. Selon le parti communiste des ouvriers de Tunisie,
« ils ont été arrêtés au domicile familial. La police s’est introduite chez eux terrorisant, insultant et agressant les membres de leur famille, y compris leur mère. Ahmed Ben Ahmed (l’un des frères) a été extirpé de son lit, alors qu’il était souffrant et avait des pansements sur différentes parties de son corps suite à un accident. »

La Cour d’assises de Strasbourg juge un ancien vice-consul pour actes de torture

Si les auteurs de ces arrestations musclées ne seront certainement jamais inquiétés pour leur agissements, on ne peut pas en dire autant du tortionnaire présumé Khaled Ben Saïd. Cet ancien vice-consul de Tunisie à Strasbourg comparaît en effet à partir de ce lundi 15 décembre devant la Cour d’assises de Strasbourg en vertu du principe de compétence universelle. Une grande première qui, espérons-le, fera réfléchir la flicaille tunisienne qui pratique la torture au quotidien dans les commissariats et autres centres d’interrogatoires du pays !

Selon la FIDH qui s’est battue pour que ce procès aboutisse, l’ex-diplomate est accusé d’avoir torturé une ressortissante tunisienne — Mme. Gharbi — en octobre 2007 au commissariat de police de Jendouba où il officiait alors comme commissaire. Mme Gharbi avait porté plainte contre Khaled Ben Saïd en mai 2001 en France, et une information judiciaire avait été ouverte contre lui en janvier 2002. Le bonhomme se trouvait alors sur le sol français et s’était empressé de déguerpir en Tunisie. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis février 2002, ce qui, selon la FIDH, ne l’aurait pas empêché de « continuer à travailler au sein du ministère de l’Intérieur tunisien, sans être le moins du monde inquiété ». Les autorités tunisiennes n’ont, bien entendu, jamais exécuté la commission rogatoire internationale délivrée par la justice française en juillet 2003. Mais, imperceptiblement, les lignes bougent. Et si l’édifice du dictateur Ben Ali commençait à se fissurer ?

 

 

MONDETRON !!!  
  Just Foreign Policy - Morts irakiens dus a l'invasion U.S.  
A N T I F A  
 
 
Le poète Armand Robin (1912-1961)  
  définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement. Einstein. °