25 MAI 2013 MOBILISATION CONTRE LA XENOPHOBIE
Le Collectif contre la xénophobie appelle bien sûr à cette manifestation – et fera tourner l'appel autant que faire se peut, tant il est urgent en effet qu'une protestation soit exprimée face à l'horrible politique du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, telle que, dans la période récente, en région parisienne, il aura successivement détruit le Pérou de Ris-Orangis et la Friche de Montreuil. Deux exemples emblématiques de cette méthode obscène qui consiste à mettre les gens à la rue comme pour s'assurer d'un maximum de visibilité de leur misère, et garantir que celle-ci soit totale, leur interdisant de se constituer le moindre abri.
On s'étonne par contre du fait que ce tract ne mentionne même pas le fait que ces exactions répétées des forces supposées servir l'ordre public résultent de ce que le ministre viole quotidiennement la circulaire interministérielle qu'il a signée en août, laquelle interdit précisément ce type d'expulsion sans relogement. Il est patent que les préfets sous son autorité ne respectent aucune des clauses de cet accord interministériel qu'ils sont chargés d'exécuter.
S'il faut aller manifester à Matignon, c'est pour y dénoncer cette "indiscipline" gouvernementale motivée par l'ambition personnelle d'un ministre qui ne recule pas devant la plus basse démagogie raciste, même lorsque celle-ci est strictement criminelle, comme lorsque l'action de la police consiste à mettre des enfants à la rue.
"Plus un enfant à la rue" est une première revendication – une exigence urgente. Car il y a des limites à l'inacceptable.
Cela ne serait pas du luxe non plus, dans un tel contexte, de demander la démission de ce ministre de l'Intérieur qui a osé faire pire que ses prédécesseurs en matière de politiques racistes, que ce soit contre les roms ou contre les sans-papiers.
D'autre part, on ne comprend pas bien pourquoi cette manifestation se proclame "régionale". Il n'y a pas que dans la région que la politique anti-roms sévit. C'est un phénomène national. Et ce ne sont pas seulement les préfets et les communes d'Île de France qui posent problème – mais bien le ministre de l'Intérieur lui-même qui ordonne cette politique centralement à tel point qu'il pulvérise ses records en matière de destruction d'habitats précaires de trimestre en trimestre – tout comme les scores d'expulsions de sans-papiers.
Ainsi, on appelle à cette manifestation, en invitant à produire des tracts, des mots d'ordres et des banderoles plus explicites pour dénoncer le scandale de cette politique d'extrême-droite entreprise par un ministre prétendument de gauche.
Rappelons que la droite a été chassée du pouvoir par le suffrage universel, en dépit des faiblesses des candidats de la gauche, justement parce qu'on n'en pouvait plus d'un gouvernement de droite menant une politique d'extrême-droite. Ce n'était certainement pour que les politiques racistes prennent de l'ampleur : c'était pour y mettre un terme. Et c'est bien ce qu'il faudrait rappeler avec énergie ce 25 mai, en marchant de Saint-Michel à Matignon, parce qu'un changement de politique à l'égard des roms s'impose.
Collectif contre la xénophobie