L'opération se passe pour le moment dans le calme, d'après l'association Droit au logement (DAL). Les forces de l'ordre ont commencé mardi à l'aube l'évacuation d'un squat présenté comme étant le plus grand de France: une ancienne maison de retraite près de Rennes occupée depuis début mai par 250 demandeurs d'asile. Le DAL, qui avait réquisitionné l'établissement de Pacé au printemps, a été prévenu de l'évacuation dès lundi soir. L'association en a informé les familles et a pu évacuer leurs biens des lieux.
Les forces de l'ordre sont arrivées sur place à 4h15, et l'accès au site a été bloqué. À 5 heures, plusieurs dizaines de gendarmes ont entouré la maison. Une heure plus tard, des renforts sont arrivés sur place afin de procéder à l'expulsion. La préfecture d'Ille-et-Vilaine assure qu'elle ne laissera personne à la rue. Il sera donné aux migrants évacués un ticket de bus pour rejoindre la préfecture où ils seront orientés vers l'un des 200 logements recensés. «Les propositions de relogement ne conviennent à personne. Pour les enfants scolarisés, c'est une catastrophe», a toutefois réagi sur BFMTV Alain Quemener, de Réseau éducation sans frontières (RESF). Sur les quelque 250 migrants établis à Pacé, il y a 70 à 80 enfants, de quinze nationalités différentes. En majorité d'origines mongole, arménienne et géorgienne.
Un espace de 2300 m²
L'ancienne maison de retraite de 2300 m² est fermée depuis septembre 2011 et fait l'objet d'un projet de reconversion, notamment en Centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) par la SA HLM les Foyers, propriétaire des lieux, qui a déposé un recours en expulsion devant le tribunal d'instance de Rennes. Fin juillet le tribunal de grande instance de Rennes avait accordé un délai de quatre mois aux demandeurs d'asile, soit jusqu'au 15 novembre. Le lendemain, SA HLM les Foyers a fait constater par huissier l'occupation des lieux et demandé le concours des forces de l'ordre. Cette procédure a poussé plusieurs migrants à quitter d'eux-mêmes les lieux, sans attendre l'intervention des gendarmes.
Dans la maison de retraite qui compte 50 appartements, ces demandeurs d'asile avaient investi jusqu'à 70 pièces. «Ils y vivaient à 4 au minimum, voire 5 ou 6», a indiqué le DAL qui craint que la préfecture ait sous-évalué le nombre d'occupants.