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HADOPI : LINKSTORM

Linkstorm, la nouvelle brique de la Hadopi pour PURifer les moteurs

La Hadopi peaufine actuellement un outil destiné à jauger la part des offres PUR présentes dans les moteurs de recherches. Dans le Monde, elle détaille un peu ce projet nommé LinkStorm. Une excellente occasion pour revenir sur le sujet plein d'avenir du référencement de l'offre légale.

 

Linkstorm, la nouvelle brique de la Hadopi pour PURifer les moteurs

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La Hadopi peaufine actuellement un outil destiné à jauger la part des offres PUR présentes dans les moteurs de recherches. Dans le Monde, elle détaille un peu ce projet nommé LinkStorm. Une excellente occasion pour revenir sur le sujet plein d'avenir du référencement de l'offre légale.

 

allostreaming


D'abord, un petit retour sur les fondamentaux. Selon l'article L331-23 du code de la propriété intellectuelle, la Hadopi doit publier chaque année « des indicateurs » afin de rendre compte du développement de l'offre légale dans son rapport annuel. L'une de ses missions avec celle visant à observer l'utilisation des ouvres sur les réseaux. L'article du Code de la propriété intellectuelle précise à ce titre que la Hadopi délivre un label permettant aux usagers d'identifier « clairement le caractère légal » des offres en ligne. Enfin, elle doit mettre en place et à jour « un portail de référencement de ces mêmes offres. »


On sent ainsi l'idée : des labels de confiance délivrés suite à une procédure. Un portail qui répertorie ces labels. Et des consommateurs priés de le visiter avant de butiner leurs contenus licites.

2009 : Label et portail

Quand est née cette idée ? Ce label sur les offres légales n'avait pas été initiée dans le projet de loi présenté par Christine Albanel. Il a été injecté en première lecture, lors des travaux de Michel Thiolliere (sénateur-rapporteur et futur membre de la Hadopi). Quant au portail, il a été prévu au moment du passage devant l'Assemblée nationale, le 2 avril 2009. L'idée était d'abord de charger le Centre national de la cinématographie de mettre en ligne un portail de référencement nourri par les moteurs et « favorable au développement des offres légales d'ouvres cinématographiques françaises ou européennes ».

 

Fin avril 2009, le député rapporteur Frank Riester propose de coupler le label offre légale de la Hadopi avec un portail. « La Haute Autorité veille à la mise en place, à la mise en valeur et à l'actualisation d'un portail de référencement de ces mêmes offres » (labellisées). « Pour favoriser l'offre légale, nous devons la valoriser. La labellisation est un moyen de le faire » insistera le député devenu lui aussi, membre de la Hadopi.

 

Le couplage Hadopi + Label + portail référençant ces offres labellisées a survécu à la censure du Conseil constitutionnel.

2012 : bye bye le portail, bonjour les moteurs

Trois ans plus tard, la Hadopi annonce quelques changements : elle laisse tomber ce que lui impose la loi. Pourquoi ? Dans son dernier rapport annuel, la Hadopi dit avoir « rencontré les principaux agrégateurs et comparateurs français d'offres culturelles en ligne ». Ces acteurs privés lui ont dit tout le mal qu'ils pensaient du texte : « leurs besoins ne consistent pas en un référencement par l'autorité publique. Des réserves ont ainsi été émises quant à l'opportunité du développement d'un portail de référencement de l'offre légale piloté par la Haute Autorité ».

 

Les plateformes n'ont pas besoin d'un portail. Elles sont déjà référencées et ce nouvel entrant « représenterait pour eux une forme de concurrence dans la mesure où le modèle économique de ces plateformes se base sur la monétisation de l'audience. » En outre, ces acteurs ont expliqué à la Hadopi que les internautes préfèrent les plateformes spécialisées plutôt qu'une métaplateforme qui va tout mélanger, jeux, musique, cinéma.


Alors ? La Hadopi confie que « les agrégateurs et comparateurs sollicitent une intervention de l'autorité publique en ce qui concerne l'accès aux différents catalogues et leur visibilité en ligne ». Un problème renforcé avec la « « distorsion de concurrence » avec des sites illégaux ». C'est à partir de ces remarques soufflées à son oreille par des acteurs privés que la Hadopi fait donc un bras d'honneur au législateur. Les choses sont dites de manière fleurie, mais cela revient au même : « l'Hadopi considère que la réflexion devrait porter sur la mise en valeur des agrégateurs privés référençant l'offre légale plutôt que sur la création d'un portail agrégateur public, et en particulier sur les mesures de nature à améliorer leur visibilité sur Internet ainsi que l'exhaustivité et la diversité des catalogues. »

Trouver des leviers pour améliorer la visibilité de l'offre légale

Mais alors que faire ? La suite du rapport est instructive. Nous la découpons pour mieux mettre en avant le cheminement logique :

 

- « L'offre légale manque de visibilité parmi les résultats proposés par les moteurs de recherche. »

- « Les différentes évolutions des algorithmes de ces moteurs n'ont pas permis d'améliorer le référencement naturel de l'offre légale. »
- « Les pouvoirs publics doivent avoir les moyens de mesurer la visibilité de ces offres en tenant compte de leur diversité (plateformes de diffusion, portail d'agrégation, sites de référencement, etc.) pour pouvoir identifier les leviers qui permettront de l'améliorer. »


C'est là que la Hadopi sort de son chapeau son nouveau joujou : « L'Hadopi étudie actuellement cette problématique dans le cadre d'un projet axé sur l'étude des liens Internet pointant vers des contenus protégés. Ce projet « Linkstorm » livrera notamment l'analyse du référencement de l'offre légale par rapport aux offres alternatives dans les principaux moteurs de recherche. Cela permettra d'évaluer l'impact du label PUR ainsi que les efforts faits par les différents moteurs de recherche pour valoriser l'offre légale. »


Résumons : le portail de référencement est inutile. Les plateformes légales se plaignent de la concurrence de l'illicite dans les moteurs de recherche. Cette concurrence entraîne un manque de visibilité. L'affinage des algorithmes de Google & Co n'est toujours pas suffisant pour améliorer le positionnement du licite sur l'illicite. Il faut donc « un levier » pour pousser en avant le licite, et donc jeter aux oubliettes des moteurs, l'illicite. Et pour justifier ce levier, la Hadopi développe un projet Linkstorm qui va analyser le référencement du légal par rapport à l'illégal. Cela permettra donc d'évaluer l'impact de PUR dans le référencement et les futurs ajustements des algorithmes de recherche.

Linkstorm

Lors de sa récente conférence annuelle, la Hadopi avait déjà annoncé ce projet. Dans le Monde, elle esquisse de nouveaux détails : l'outil fera des recherches sur Bing et Google à partir du stock de sites labellisés « PUR » (un stock appelé à grossir d'ici 2015). Pourquoi les sites PUR ? Car « une autorité ne peut pas décider de ce qui est licite ou non. Nous sommes obligés de nous en tenir à l'écosystème labellisé, qui commence à être assez important » assure le porte-parole de la Haute autorité. Qui se veut rassurant : « le travail sur Linkstorm n'a pas dans le viseur un éventuel travail sur le déréférencement, mais s'inscrit dans la mission d'observation du développement de l'offre légale. Il s'agit de rendre une observation la plus objective possible du positionnement de l'offre licite et illicite. »


On joue ici avec les mots. Le rapport annuel de la Hadopi dit qu'on doit trouver « des leviers » pour « améliorer la visibilité » des offres PUR dans les moteurs. Le représentant de la Hadopi dans le Monde assure que le déréférencement n'est pas dans le viseur de Linkstorm. Mais quid du surréférencement ? Et surtout quid des autres missions de la Hadopi, parallèle à Linkstorm ?

Une spirale vers le nettoyage des moteurs

Si on contextualise, dire que Linkstorm n'a pas le déréférencement en ligne de mire est un peu court car la spirale s'accélère bien autour de la purification des moteurs :

  1. Lors de la conférence de presse, répondant à une de nos questions, Mireille Imbert Quaretta nous a dévoilé que « dans le rapport streaming, effectivement, je confirme que nous étudions la piste du déréférencement ». Ce rapport réclamé par Frédéric Mitterrand, est destiné à trouver un arsenal anti streaming et anti direct download afin de prévoir un éventuel patch législatif.
  2. La survalorisation des offres licites labellisées est actuellement étudiée par le CSPLA. Dans sa lettre de mission, le CSPLA a sollicité expressément la collaboration de la Hadopi.
  3. Lors de son audition devant la Mission Lescure, le syndicat de l'édition phonographique a indiqué qu' « il serait nécessaire d'élargir les compétences de l'autorité, en dotant la Hadopi de la capacité de procéder au déréférencement des liens illicites qui conduisent les internautes vers des services en lignes illicites »
  4. L'ALPA a développé un logiciel capable d'identifier la réapparition de sites déclarés illicites et de notifier les moteurs aux fins de déréférencement.
  5. La Hadopi abandonne l'idée d'un portail de référencement de l'offre légal contrairement à ce que lui impose la loi (rapport annuel p. 32 et 33).
  6. Le rapport annuel de la Hadopi indique qu'il faut au contraire trouver des leviers pour améliorer la visibilité de l'offre légale dans les moteurs (rapport annuel p. 32 et 33).
  7. Chaque label PUR c'est du carburant en plus pour Linkstrorm. La Hadopi nous assure que des sites ont gagné jusqu'à 20 % d'audience grâce à cet autocollant, incitant les indécis à sauter le pas. Elle leur propose même un coup de pouce en S.E.O.

Retour aux fondamentaux

Fait amusant, on revient toujours ici la philosophie de l'amendement 50 de l'inévitable Franck Riester. Lors des débats parlementaires, il avait proposé de pousser un peu plus loin la logique. Il voulait que les moteurs tiennent impérativement compte des labels HADOPI dans leur système de référencement. Dans l'exposé des motifs, il expliquait alors qu' « afin de mieux valoriser l'offre légale, (.) la Haute Autorité veille à la mise en place ainsi qu'à l'actualisation d'un système de référencement de ces mêmes offres par les logiciels permettant de trouver des ressources sur les réseaux de communication électroniques. Cette mission s'inscrit en complément des efforts engagés par le CNC dans le domaine audiovisuel, mais sa portée et son intérêt sont plus larges ».

 

L'amendement, très critiqué par Google notamment, avait été finalement rejeté.


Depuis, les temps changent : Google accepte désormais de sous classer les contenus trop souvent notifiés. Il était donc darwinien que la brèche soit exploitée par les ayants droit. Mais la route est longue et les sentiers du net sont pentus. Dans l'interview au Monde, la Hadopi se plaint par exemple du rythme d'escargot de son projet « LinkStorm » « L'outil est en développement depuis six mois, et ne s'appuie sur aucun préexistant. Si on pouvait avoir une armée de développeurs, on irait plus vite. C'est un projet parmi d'autres. Dans l'idéal, ça aurait dû être open source mais les relations avec la communauté ne nous le permettent pas. »

 

En cause, non la peur de la transparence mais celle de se faire « troller sur la qualité du code, les choix & co » jure Gaëtan Poupeney (@erebuss), l'ingénieur TIC de la Hadopi.


D'abord, un petit retour sur les fondamentaux. Selon l'article L331-23 du code de la propriété intellectuelle, la Hadopi doit publier chaque année « des indicateurs » afin de rendre compte du développement de l'offre légale dans son rapport annuel. L'une de ses missions avec celle visant à observer l'utilisation des ouvres sur les réseaux. L'article du Code de la propriété intellectuelle précise à ce titre que la Hadopi délivre un label permettant aux usagers d'identifier « clairement le caractère légal » des offres en ligne. Enfin, elle doit mettre en place et à jour « un portail de référencement de ces mêmes offres. »


On sent ainsi l'idée : des labels de confiance délivrés suite à une procédure. Un portail qui répertorie ces labels. Et des consommateurs priés de le visiter avant de butiner leurs contenus licites.

2009 : Label et portail

Quand est née cette idée ? Ce label sur les offres légales n'avait pas été initiée dans le projet de loi présenté par Christine Albanel. Il a été injecté en première lecture, lors des travaux de Michel Thiolliere (sénateur-rapporteur et futur membre de la Hadopi). Quant au portail, il a été prévu au moment du passage devant l'Assemblée nationale, le 2 avril 2009. L'idée était d'abord de charger le Centre national de la cinématographie de mettre en ligne un portail de référencement nourri par les moteurs et « favorable au développement des offres légales d'ouvres cinématographiques françaises ou européennes ».

 

Fin avril 2009, le député rapporteur Frank Riester propose de coupler le label offre légale de la Hadopi avec un portail. « La Haute Autorité veille à la mise en place, à la mise en valeur et à l'actualisation d'un portail de référencement de ces mêmes offres » (labellisées). « Pour favoriser l'offre légale, nous devons la valoriser. La labellisation est un moyen de le faire » insistera le député devenu lui aussi, membre de la Hadopi.

 

Le couplage Hadopi + Label + portail référençant ces offres labellisées a survécu à la censure du Conseil constitutionnel.

2012 : bye bye le portail, bonjour les moteurs

Trois ans plus tard, la Hadopi annonce quelques changements : elle laisse tomber ce que lui impose la loi. Pourquoi ? Dans son dernier rapport annuel, la Hadopi dit avoir « rencontré les principaux agrégateurs et comparateurs français d'offres culturelles en ligne ». Ces acteurs privés lui ont dit tout le mal qu'ils pensaient du texte : « leurs besoins ne consistent pas en un référencement par l'autorité publique. Des réserves ont ainsi été émises quant à l'opportunité du développement d'un portail de référencement de l'offre légale piloté par la Haute Autorité ».

 

Les plateformes n'ont pas besoin d'un portail. Elles sont déjà référencées et ce nouvel entrant « représenterait pour eux une forme de concurrence dans la mesure où le modèle économique de ces plateformes se base sur la monétisation de l'audience. » En outre, ces acteurs ont expliqué à la Hadopi que les internautes préfèrent les plateformes spécialisées plutôt qu'une métaplateforme qui va tout mélanger, jeux, musique, cinéma.


Alors ? La Hadopi confie que « les agrégateurs et comparateurs sollicitent une intervention de l'autorité publique en ce qui concerne l'accès aux différents catalogues et leur visibilité en ligne ». Un problème renforcé avec la « « distorsion de concurrence » avec des sites illégaux ». C'est à partir de ces remarques soufflées à son oreille par des acteurs privés que la Hadopi fait donc un bras d'honneur au législateur. Les choses sont dites de manière fleurie, mais cela revient au même : « l'Hadopi considère que la réflexion devrait porter sur la mise en valeur des agrégateurs privés référençant l'offre légale plutôt que sur la création d'un portail agrégateur public, et en particulier sur les mesures de nature à améliorer leur visibilité sur Internet ainsi que l'exhaustivité et la diversité des catalogues. »

Trouver des leviers pour améliorer la visibilité de l'offre légale

Mais alors que faire ? La suite du rapport est instructive. Nous la découpons pour mieux mettre en avant le cheminement logique :

 

- « L'offre légale manque de visibilité parmi les résultats proposés par les moteurs de recherche. »

- « Les différentes évolutions des algorithmes de ces moteurs n'ont pas permis d'améliorer le référencement naturel de l'offre légale. »
- « Les pouvoirs publics doivent avoir les moyens de mesurer la visibilité de ces offres en tenant compte de leur diversité (plateformes de diffusion, portail d'agrégation, sites de référencement, etc.) pour pouvoir identifier les leviers qui permettront de l'améliorer. »


C'est là que la Hadopi sort de son chapeau son nouveau joujou : « L'Hadopi étudie actuellement cette problématique dans le cadre d'un projet axé sur l'étude des liens Internet pointant vers des contenus protégés. Ce projet « Linkstorm » livrera notamment l'analyse du référencement de l'offre légale par rapport aux offres alternatives dans les principaux moteurs de recherche. Cela permettra d'évaluer l'impact du label PUR ainsi que les efforts faits par les différents moteurs de recherche pour valoriser l'offre légale. »


Résumons : le portail de référencement est inutile. Les plateformes légales se plaignent de la concurrence de l'illicite dans les moteurs de recherche. Cette concurrence entraîne un manque de visibilité. L'affinage des algorithmes de Google & Co n'est toujours pas suffisant pour améliorer le positionnement du licite sur l'illicite. Il faut donc « un levier » pour pousser en avant le licite, et donc jeter aux oubliettes des moteurs, l'illicite. Et pour justifier ce levier, la Hadopi développe un projet Linkstorm qui va analyser le référencement du légal par rapport à l'illégal. Cela permettra donc d'évaluer l'impact de PUR dans le référencement et les futurs ajustements des algorithmes de recherche.

Linkstorm

Lors de sa récente conférence annuelle, la Hadopi avait déjà annoncé ce projet. Dans le Monde, elle esquisse de nouveaux détails : l'outil fera des recherches sur Bing et Google à partir du stock de sites labellisés « PUR » (un stock appelé à grossir d'ici 2015). Pourquoi les sites PUR ? Car « une autorité ne peut pas décider de ce qui est licite ou non. Nous sommes obligés de nous en tenir à l'écosystème labellisé, qui commence à être assez important » assure le porte-parole de la Haute autorité. Qui se veut rassurant : « le travail sur Linkstorm n'a pas dans le viseur un éventuel travail sur le déréférencement, mais s'inscrit dans la mission d'observation du développement de l'offre légale. Il s'agit de rendre une observation la plus objective possible du positionnement de l'offre licite et illicite. »


On joue ici avec les mots. Le rapport annuel de la Hadopi dit qu'on doit trouver « des leviers » pour « améliorer la visibilité » des offres PUR dans les moteurs. Le représentant de la Hadopi dans le Monde assure que le déréférencement n'est pas dans le viseur de Linkstorm. Mais quid du surréférencement ? Et surtout quid des autres missions de la Hadopi, parallèle à Linkstorm ?

Une spirale vers le nettoyage des moteurs

Si on contextualise, dire que Linkstorm n'a pas le déréférencement en ligne de mire est un peu court car la spirale s'accélère bien autour de la purification des moteurs :

  1. Lors de la conférence de presse, répondant à une de nos questions, Mireille Imbert Quaretta nous a dévoilé que « dans le rapport streaming, effectivement, je confirme que nous étudions la piste du déréférencement ». Ce rapport réclamé par Frédéric Mitterrand, est destiné à trouver un arsenal anti streaming et anti direct download afin de prévoir un éventuel patch législatif.

  2. La survalorisation des offres licites labellisées est actuellement étudiée par le CSPLA. Dans sa lettre de mission, le CSPLA a sollicité expressément la collaboration de la Hadopi.

  3. Lors de son audition devant la Mission Lescure, le syndicat de l'édition phonographique a indiqué qu' « il serait nécessaire d'élargir les compétences de l'autorité, en dotant la Hadopi de la capacité de procéder au déréférencement des liens illicites qui conduisent les internautes vers des services en lignes illicites »

  4. L'ALPA a développé un logiciel capable d'identifier la réapparition de sites déclarés illicites et de notifier les moteurs aux fins de déréférencement.

  5. La Hadopi abandonne l'idée d'un portail de référencement de l'offre légal contrairement à ce que lui impose la loi (rapport annuel p. 32 et 33).

  6. Le rapport annuel de la Hadopi indique qu'il faut au contraire trouver des leviers pour améliorer la visibilité de l'offre légale dans les moteurs (rapport annuel p. 32 et 33).

  7. Chaque label PUR c'est du carburant en plus pour Linkstrorm. La Hadopi nous assure que des sites ont gagné jusqu'à 20 % d'audience grâce à cet autocollant, incitant les indécis à sauter le pas. Elle leur propose même un coup de pouce en S.E.O.

Retour aux fondamentaux

Fait amusant, on revient toujours ici la philosophie de l'amendement 50 de l'inévitable Franck Riester. Lors des débats parlementaires, il avait proposé de pousser un peu plus loin la logique. Il voulait que les moteurs tiennent impérativement compte des labels HADOPI dans leur système de référencement. Dans l'exposé des motifs, il expliquait alors qu' « afin de mieux valoriser l'offre légale, (.) la Haute Autorité veille à la mise en place ainsi qu'à l'actualisation d'un système de référencement de ces mêmes offres par les logiciels permettant de trouver des ressources sur les réseaux de communication électroniques. Cette mission s'inscrit en complément des efforts engagés par le CNC dans le domaine audiovisuel, mais sa portée et son intérêt sont plus larges ».

 

L'amendement, très critiqué par Google notamment, avait été finalement rejeté.


Depuis, les temps changent : Google accepte désormais de sous classer les contenus trop souvent notifiés. Il était donc darwinien que la brèche soit exploitée par les ayants droit. Mais la route est longue et les sentiers du net sont pentus. Dans l'interview au Monde, la Hadopi se plaint par exemple du rythme d'escargot de son projet « LinkStorm » « L'outil est en développement depuis six mois, et ne s'appuie sur aucun préexistant. Si on pouvait avoir une armée de développeurs, on irait plus vite. C'est un projet parmi d'autres. Dans l'idéal, ça aurait dû être open source mais les relations avec la communauté ne nous le permettent pas. »

 

En cause, non la peur de la transparence mais celle de se faire « troller sur la qualité du code, les choix & co » jure Gaëtan Poupeney (@erebuss), l'ingénieur TIC de la Hadopi.

MONDETRON !!!  
  Just Foreign Policy - Morts irakiens dus a l'invasion U.S.  
A N T I F A  
 
 
Le poète Armand Robin (1912-1961)  
  définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement. Einstein. °