Louis Lecoin, né le 30 septembre 1888 à Saint-Amand-Montrond dans le Cher et mort en 1971, était un militant pacifiste et libertaire. Il fut à l'origine de la fondation de l'Union pacifiste de France.
Louis Lecoin était issu d'une famille très pauvre, de parents illettrés (il ne possédait lui même qu'un certificat d'études. Il devint correcteur d'imprimerie après avoir exercé les professions de manœuvre, jardinier, cimentier et avoir été mendiant).
Il se lia avec une travailleuse des PTT, Marie Morand, jusqu'à la mort de celle-ci en 1958. Au cours de sa vie il créa différentes publications : Ce qu’il faut dire, Le Libertaire, Défense de l’Homme et Liberté.
Il passa douze années de sa vie en prison pour ses idées.
En octobre 1910, jeune recrue, il reçut l'ordre avec son régiment d'aller casser une grève de cheminots. Il refusa, ce qui lui valut 6 mois de prison.
Démobilisé en 1912, il alla à Paris et devint, après avoir pris contact avec les milieux libertaires, secrétaire de la Fédération anarchiste communiste.
Pendant la guerre de 1914-18 il passe en conseil de guerre pour insoumission le 18 décembre 1917.
Il est condamné à 5 ans de prison militaire et 18 mois de prison pour trouble à l'ordre public sans même pouvoir s'exprimer.
En 1921, présent au congrès de la CGT à Lille, devant les menaces des "gros bras" de la direction, il tira en l'air avec son revolver pour que les syndicalistes révolutionnaires puissent s'exprimer.
Il mena deux combats qui eurent des retentissements dans le monde entier.
Le premier fut de défendre trois militants de la Confédération nationale du travail espagnole, Buenaventura Durruti, Gregorio Jover et Francisco Ascaso demandés par l'Argentine et l'Espagne dictatoriale qui les accusait d'avoir préparé un attentat contre le roi d'Espagne Alphonse XIII dont on annonçait une visite en France. Ils furent arrêtés en France pour port d'armes prohibées. Lecoin monta un Comité du droit d'asile et saisit la Ligue des droits de l'Homme. L'extradition des trois hommes n'eut pas lieu.
Le deuxième fut en faveur de Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, exécutés aux États-Unis le 23 août 1927. Lecoin fit un coup d'éclat peu de temps après au sein du congrès de l'American Legion (regroupant les anciens combattants américains de 14-18). Après avoir infiltré les lieux au prix d'un déguisement de militaire (car Lecoin était suivi par la police), il s'installa au sein du congrès. Le président prit la parole, Lecoin se leva et répéta trois fois « Vivent Sacco et Vanzetti ! ». Il fut arrêté.
Dès la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Louis Lecoin rédigea un tract intitulé "Paix immédiate".
Il fut, à cause de cela, emprisonné jusqu'en 1943.
Après la guerre il fonda le comité de soutien à Garry Davis pour créer une Citoyenneté mondiale. Louis Lecoin lança en 1958 sa campagne pour l'obtention d'un statut pour les objecteurs de conscience. Albert Camus participa activement à cette campagne dont il ne put voir l'aboutissement.
Le gouvernement refusait de tenir sa promesse et le 1er juin 1962, Louis Lecoin déclencha une grève de la faim à l'âge de 74 ans.
Cette action, démarra dans l'indifférence, mais après quelques jours, Lecoin reçut le soutien de la grande presse, notamment du Canard enchaîné (Henri Jeanson qui interpella les intellectuels par un retentissant "Holà ! Les Grandes Gueules ! Laisserez-vous mourir Louis Lecoin ?".
Lecoin fut alors hospitalisé de force.
Au 21e jour, le Premier Ministre Georges Pompidou lui transmit la promesse qu'un projet de loi allait être soumis au Parlement. Mais cela parut dans un premier temps insuffisant pour Lecoin, "morpion sublime" et ce n'est que le lendemain qu'il interrompit son jeûne.
En août 1963, voyant que le projet de loi n'était toujours pas voté, Louis Lecoin menaça de recommencer sa grève de la faim. Le gouvernement céda et le statut fut promulgué le 23 décembre 1963, et tous les objecteurs furent libérés.
Son nom fut proposé pour le prix nobel de la Paix en 1964 mais il demanda son retrait afin de laisser plus de chances à Martin Luther King
MONDETRON !!!
A N T I F A
Le poète Armand Robin (1912-1961)
définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences
Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur
qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement.
Einstein.
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