Naturianisme

 

Le courant naturien, ou naturianisme est né, en France, d'une critique de la société, de sa science, de son progrès, de sa technique machiniste, de sa destruction de la nature(datant du développement de l'agriculture au néolithique) et de sa vie urbaine, quelques années avant le début du 20ième siècle et eu très vite, un courant soeur, le sauvagisme (amené par Alfred Marne). Alors que le sauvagisme était un refus de laisser trace de civilisation humaine dans une vie dans la nature, les naturiens n'étaient pas aussi ardemment opposés à l'idée de civilisation(qui y prendrait tout de même des virages importants).

Émile Gravelle, un peintre/illustrateur fut le premier, en 1894, à développer l'idée dans son journal, L'État Naturel, alors qu'il arrivait d'un voyage où il avait rencontré les amérindiens en Amérique du sud. Pour en revenir aux idées naturiennes; on proposerait un retour à la vie dans la nature où l'homme ne tenterait pas d'établir son contrôle sur la nature. Plusieurs naturienNEs sont caractérisés anarchistes individualistes par leur fuite du monde oppressif et leur désir d'émancipation immédiate.

Parmi les propagandistes des idées naturiennes, on peut retrouver:

Henry Beylie Alfred Marne Spirus Gay Henri Beaulieu

Émile Gravelle Honoré Bigot

Paul Paillette Weis Aloise Henri Zisly

Bien sûr, l'idée ne plût pas à tout le monde dans le mouvement anarchiste. Il y avait bien Les Temps nouveaux de Jean Grave pour traîté l'idée comme "Ridicule. Ça n'empêcha pas les idées naturiennes de se propager dans la presse anarchiste internationale.

De forts débats émergèrent rapidement entre végétarienNEs et omnivores. Et une scission se produit, amenant le courant Néo-naturien.

Citations

 

"Vouloir asservir la nature à son joug, ce n'est pas être libertaire ni conscient: c'est entreprendre orgueilleusement une lutte contre une force incommensurablement supérieure à soi et c'est s'exposer inévitablement à succomber d'une façon piteuse et lamentable après un excessif et stupide labeur inutile. On s'affirme donc libertaire en étant naturien."

Spirus Gay dans L'Ordre Naturel, Novembre 1905

Critiques:

 

"La tendance "naturienne" et "néo-naturienne" apparaît sympathique en tant que considérée comme réaction contre le surmenage fiévreux, insensé de l’industrialisme et du commercialisme spéculateurs et rationalisés. Mais que cette tendance prétende représenter l’individualisme anarchiste, c’est ce qui ne saurait se concevoir ! (...) Ce que les individualistes entendant par naturisme, c’est la réalisation de leur nature individuelle ; c’est la faculté, la possibilité – la liberté – de vivre, chacun d’eux, selon leur nature ou, ce qui revient au même, selon leur conception particulière et personnelle du "naturel" (...) Il y a un naturisme individualiste qui revendique pour chacun de ceux qui le veulent "le droit" de vivre sa vie selon sa nature (tempérament, instincts, goûts, imagination, etc.), à ses risques et périls, sous réserve de la réciproque à l’égard d’autrui et sans empiéter sur la façon de vivre de cet autrui (...) sans se soucier si cela ne concorde pas avec le critère moral des salariés de la haute ou basse police des sociétés – sans se soucier si c’est ou non d’accord avec le naturisme des ascètes, des abstinents, des réformateurs des moeurs publiques ou privées, dont le moins qu’on puisse dire est qu’on ne les voit jamais désavoués par les dirigeants politiques et les profiteurs économiques"

Émile Armand, Le Naturisme individualiste, (suppt à l’En-dehors, n° 212-213, 15 août 1931) retrouvé dans Sa vie, sa pensée, son oeuvre, La Ruche Ouvrière, Paris, 1964, p. 362-367