L'anarcho-syndicalisme est l'un des courants de l'anarchisme communiste , qui place la lutte des classes au centre de sa problématique de changement social.
En d'autre termes, le militant anarcho-syndicaliste pose le syndicat comme forme naturelle d'organisation des classes ouvrières et paysannes, et refuse le principe de parti, d'association ou de regroupement corporatiste. Le syndicat est alors la structure qui permet aux classes opprimées de s'organiser à la base et de mener la lutte selon les choix des individus regroupés en collectifs et non selon des directives données par un bureau politique (en d'autre termes, du bas vers le haut et non du haut vers le bas).
L'anarcho-syndicalisme tenta quelque temps Bertrand Russell, qui en entreprit une défense dans son ouvrage Le monde qui pourrait être. Par la suite, le système politique classique lui sembla plus adapté à la défense de ses idées et il devint membre du parlement britannique.
Historique
Apparu vers la fin du XIXe siècle, l'anarcho-syndicalisme a écrit certaines des pages essentielles de l'histoire du mouvement ouvrier. Ainsi, il est l'un des courants fondateurs de la CGT française de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, à travers ses théoriciens comme Émile Pouget (rédacteur en chef de la revue Le Père Peinard) ou Fernand Pelloutier. Il restera un des courants importants du syndicalisme français, jusqu'à ce que le parti communiste français des années 1930, alors en pleine montée en puissance, décide de prendre le contrôle de la CGT. Il en résultera une scission et la création par les militants anarcho-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires d'une éphémère CGT-SR (syndicaliste révolutionnaire), qui ne comptait en 1936 que quelques milliers d'adhérents. La CGT-SR, interdite en 1939, ne survivra pas à la deuxième guerre mondiale, ses adhérents rejoignant la CGT en 1945, préparant la fondation de Force ouvrière ou créant la CNT française (Confédération Nationale du Travail).
Mais l'heure de gloire de l'anarcho-syndicalisme européen est espagnole : c'est en 1936, lors de l'insurrection des militaires franquistes et des milices d'extrême droite que la CNT espagnole, confédération anarchosyndicaliste forte de deux millions d'adhérents, lance un vaste mouvement de collectivisation des terres et des industries dans les zones où elle est présente. Les militants de la CNT sont parmi les premiers à se rendre au front et à donner un coup d'arrêt à l'avancée des troupes franquistes, côte à côte avec les soldats restés fidèles à la république et aussi des militants marxistes.
La suite de la guerre verra l'affaiblissement de la CNT face aux manœuvres hégémoniques d'un parti communiste stalinien, et la fin de la guerre en 1939 verra une répression brutale s'abattre sur les militants libertaire espagnols, pour beaucoup contraints de se réfugier en France. Ces derniers formeront la base des maquis anarchistes du sud de la France, et seront à l'origine de la création en 1945 de la CNT française.
Le mouvement anarchosyndicaliste (ou plus exactement anarchiste ouvrier) a également eu une influence prépondérante en Amérique Latine, où il est à l'origine du mouvement syndical dans de nombreux pays. En Argentine, la FORA a représenté une organisation de masse capable d'inquiéter l'État et le patronat, avant d'être laminée par une répression féroce.
Confrontés à l'omniprésence de militants marxistes dans les milieux syndicaux, l'anarcho-syndicalisme n'arrivera jamais à retrouver l'influence idéologique dont il jouissait au début du siècle ; quoique ces dernières années on assiste à un retour en force des idéologies autogestionnaires, anti-autoritaires et anti-capitalistes dans les discours militants.
Pratiques et idéologie de l'anarcho-syndicalisme
Les militants anarcho-syndicalistes ont théorisé nombre de pratiques syndicales. S'ils ont beaucoup réfléchi sur la grève générale comme moyen pour la classe ouvrière de se réapproprier ses outils de production, ils ont aussi popularisé l'action directe (occupations, piquets de grève) et le sabotage (refus de produire des marchandises de qualité, et boycott par les prolétaires des produits en question) comme moyens d'action.
Prônant l'anti-autoritarisme et le libre choix des travailleurs en lutte quant aux modalités de l'organisation et du suivi des conflits, et refusant toute idée d'État, fut-il prolétarien, les anarcho-syndicalistes (et les anarchistes en général) se sont très souvent trouvé férocement opposés aux militants d'obédience léniniste (voir révolution russe et révolution espagnole) .
Les anarcho-syndicalistes sont organisé-e-s au niveau international au sein de l'Association Internationale des Travailleurs (AIT).
Syndicats ou organisations dites anarcho-syndicalistes
France :
CNT-AIT, section française de l'AIT
Forum anarchosyndicaliste
Journal Anarchosyndicalisme ! en ligne
Dans le monde:
AIT Association Internationale des Travailleurs
Espagne :
Confederación nacional del trabajo
Italie :
USI-AIT
Grande Bretagne:
Solidarity Federation
Allemagne :""
FAU-AIT]
Brésil :
COB-AIT
Slovaquie :
Prima Akcia
Argentine :
FORA-AIT
Serbie :
ASI-AIT
Russie :
[www.kras.fatal.ru KRAS-AIT]
Portugal :
Associação Internacional d@s Trabalhador@s -Secção Portuguesa
Il existe aussi des sections et amis en Norvèges, Irlande, Suisse, Chili, Mexique, Liban, Bosnie, Croatie, Autriche, Pologne, ...
Les autres groupes sont des scissions de la CNT AIT ou de l'AIT :
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Confédération nationale du travail (France)
GARAS (Groupement d'Action et de Réflexion Anarcho-Syndicaliste, France)
R.S.T. (Réseau de solidarité des travailleurs/euses, Québec)
Personnalités
Fernand Pelloutier
Emile Pouget
Rudolf Rocker
MONDETRON !!!
A N T I F A
Le poète Armand Robin (1912-1961)
définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences
Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur
qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement.
Einstein.
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