Dans les années 1960, la situation financière de l'entreprise se dégrade.
En 1967, Fred Lipmann, devenu Fred Lip, décide d'ouvrir le capital et cède 33% de ses parts à Ébauches S.A. (filiale de l'ASUAG, gros consortium horloger suisse qui deviendra Swatch Group).
En 1970, Ébauches S.A. devient l'actionnaire principal avec 43% du capital.
En 1971, Fred Lip est remercié par le conseil d’administration, qui le remplace par Jacques Saint-Esprit.
En 1973, Lip fabrique les premières montres à quartz françaises. Mais les difficultés s'accentuent : la concurrence américaine et japonaise met déjà l'entreprise en péril. Le 17 avril 1973, Jacques Saint-Esprit démissionne, Lip dépose le bilan. Dans les semaines qui suivent, l'usine Lip devient alors le théâtre d'une grève qui va connaitre une audience nationale. C'est le point de départ d'un conflit emblématique de l'après 68, qui va durer plusieurs années.
1973 : L’affaire Lip
Courant mai 1973, un comité d'action (CA), hérité du mouvement de Mai 68, se reconstitue.
Le 12 juin, lors d'une réunion du Comité d'entreprise extraordinaire, des ouvriers ouvrent la serviette de l'un des administrateurs, et découvrent les décisions de restructuration et de licenciements que prépare la direction. L'usine de Palente est occupée sur le champ. Dans la nuit, le stock de montres est mis à l’abri dans des caches
Le 15 juin, une manifestation rassemble 12 000 personnes dans les rues de Besançon.
Le 18 juin, une assemblée générale décide la remise en route de la production, sous contrôle des travailleurs, pour assurer « un salaire de survie ». La lutte des Lip est alors popularisée avec le slogan : C'est possible : on fabrique, on vend, on se paie
L’intersyndicale demande à la revue Les Cahiers de Mai de les aider à faire un journal de grève : Lip-Unité, qui participera à la médiatisation du mouvement.
Le 2 août, le Ministre du Développement industriel, Jean Charbonnel, nomme un médiateur : Henri Giraud.
Le 11 août, début des négociations entre les syndicats, le Comité d'action et Henri Giraud.
Le 15 août, les gardes mobiles investissent l'usine et chassent les ouvriers qui l'occupaient. Ils y resteront jusqu'en février 1974. A l'annonce de cette nouvelle, de nombreuses entreprises de Besançon et de la région se mettent en grève et les ouvriers viennent en découdre avec les forces de l’ordre. Des syndicalistes s'interposent pour empêcher l'affrontement. Ceci n'empêchera pas des arrestations et des condamnations lors des manifestations qui se dérouleront les jours suivants.
Le 29 septembre, une grande marche nationale sur Besançon est organisée. 100 000 personnes manifestent sous une pluie battante, c'est La marche des 100 000.
Le 15 octobre, le Premier Ministre, Pierre Messmer annonce : Lip, c'est fini !.
En coulisse, quelques chefs d'entreprises) s'activent pour trouver une solution. C'est finalement Claude Neuschwander, alors numéro deux du groupe Publicis et membre du PSU, qui accepte de reprendre l'entreprise Lip.
Le 29 janvier 1974, la délégation de Lip signe les accords de Dole. La Compagnie européenne d’horlogerie, dirigée par Claude Neuschwander reprend alors les activités horlogerie de Lip. 850 ouvriers doivent être réembauchés. C'est la fin de la grève.
1976, le second mouvement
Au cours des deux années qui suivront, la nouvelle équipe de direction doit faire face à des difficultés imprévues :
Les fournisseurs n'honorent pas les commandes passées, Renault (entreprise nationalisée) retire ses commandes.
Le tribunal de commerce demande à LiP d’honorer les 6 millions de dettes de l’ancienne entreprise auprès des fournisseurs (contrairement à ce que stipulaient les accords de Dôle).
Les interlocuteurs ont changé : départ de Jean Charbonnel avec l'entrée au pouvoir d'un nouveau président, Valéry Giscard d'Estaing.
En avril 1976 la Compagnie européenne d’horlogerie dépose le bilan.
Le 5 mai 1976, les Lip entament une nouvelle occupation de l'usine et relancent la production de montres.
Face à l’absence de repreneurs, Lip est définitivement liquidée le 12 septembre 1977. Le 28 novembre 1977, après de longs débats, les Lip créent six coopératives dont Les Industries de Palente, dont les initiales sonnent toujours LIP.
MONDETRON !!!
A N T I F A
Le poète Armand Robin (1912-1961)
définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences
Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur
qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement.
Einstein.
°