Le massacre de Peterloo est le nom donné à la répression sanglante d'une manifestation pacifique d'ouvriers britanniques le 16 août 1819 sur le terrain de St Peter's Fields à Manchester en Angleterre, Royaume-Uni.
Contexte
Le contexte politique du XIXe siècle au Royaume-Uni est marqué par la révolution industrielle. Une nouvelle classe ouvrière, sans droits mais plus revendicative que la classe populaire dans son ensemble, émerge. À certaines des manifestations violentes, allant jusqu'à l'insurrection — comme le mouvement des luddites en 1811 — a succédé un attentisme apeuré. Les révolutionnaires ont été échaudés par l'affaire Oliver, du nom d'un espion du gouvernement britannique qui a infiltré la tête du mouvement radical à Londres en 1817 et en a fait emprisonner tous les meneurs. Les radicaux souhaitent donc utiliser uniquement des moyens légaux pour arriver à leurs fins, à savoir les libertés d'organisation, de la presse et de manifestation. Si l'idée d'un nouveau gouvernement qui marquerait la fin de l'ancien régime est dans toutes les têtes, les mouvements populaires précédant celui de St Peter's Fields manifestent surtout pour des droits que la classe dirigeante a de plus en plus de mal à leur refuser.
Les faits
60 000 à 80 000 personnes se réunissent sur le terrain de St Peter's Field le 16 août 1819. Il s'agit là d'une manifestation pacifique. Le fait que beaucoup de participants portent leurs habits du dimanche, la présence de femmes et d'enfants, ainsi que les sources historiques montrent que les manifestants n'ont aucune volonté insurrectionnelle. Ils viennent surtout écouter des ténors et exiger ces droits pour lesquels ils se battent depuis plusieurs années, en portant des banderoles demandant le suffrage universel ou la fin des lois sur le maïs.
Mais les autorités locales, sous la direction de William Hulton, craignent des émeutes. Une forte présence militaire a été rassemblée, composée de 600 hussards, plusieurs centaines de soldats à pied, une unité d'artillerie avec deux canons, plus de 500 hommes de la cavalerie de Yeomanry et 400 policiers anti-émeutes. La décision de disperser la manifestation est prise vers 13h30, alors que le premier discours commence à peine.
La lecture du Riot Act (une loi de 1715 interdisant les émeutes) ne suffit pas à faire cesser la manifestation ; le shérif de Manchester, Joseph Nadin, décide de disperser la foule par la force et en appelle à l'assistance des troupes. Une soixantaine de cavaliers de la Yeomanry, probablement ivres, chargent sur la foule, sabres en avant. Ils ont pour but d'arrêter les meneurs, mais ils massacrent tous ceux qui sont sur leur passage. Les hussards entrent alors en jeu, à la fois pour porter secours aux cavaliers et pour les calmer.
Parmi les manifestants, onze personnes sont tuées, plus de 400 sont blessées dont au moins 100 femmes. Piétinés par les chevaux, tailladés par les coups de sabres, ils n'ont droit à aucune pitié des soldats dont la sauvagerie horrifie même les potentats locaux.
La manifestation est dispersée avant 14h.
Conséquences
Très vite, la presse locale et nationale dénonce le carnage. L'éditorialiste James Wroe, du Manchester Observer, utilise l'expression « massacre de Peterloo », en référence à St Peter's Fields et Waterloo, pour décrire l'évènement. L'horreur et la désapprobation se généralisent dans tout le Royaume-Uni.
Pourtant, les officiers ayant dirigé l'opération sont félicités par le gouvernement. En décembre 1819, les Six Lois sont votées par le parlement : elles restreignent très fortement les droits de manifestation, de rassemblement, la liberté de la presse et les possibilités de réunions publiques. Une vague d'opérations judiciaires visant à l'arrestation des leaders est lancée.
Cependant, l'impact très négatif de l'opération sur l'opinion fait que le gouvernement n'a plus réprimé aussi durement de manifestation populaire depuis lors. Cela signifie qu'en dépit des Six Lois, la liberté de manifester est acquise de fait.
MONDETRON !!!
A N T I F A
Le poète Armand Robin (1912-1961)
définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences
Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur
qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement.
Einstein.
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