Il sera bientôt interdit aux journalistes de révéler les noms -vrais ou faux- utilisés par la plupart des fonctionnaires qui oeuvrent dans le domaine du renseignement ou de la sécurité. Cela fait du monde.
Et il sera impossible de donner, par exemple, celui de plombiers venus poser des micros dans les locaux d’un certain journal. Souvenirs, souvenirs.
Cette disposition fait partie des canailleries glissées en douce, juste avant le débat à l’Assemblée, mardi 9 février, dans la dernière version de la Loppsi 2, la loi sur la sécurité intérieure déjà très musclée.
Jusqu’à présent, seuls les agents des services secrets, comme la DGSE, étaient ainsi protégés.
La nouveauté, c’est l’extension à la “communauté du renseignement“, une grande famille qui compte désormais la DRM, la DPSD (ex-sécurité militaire) les poulets de la DCRI, notamment ses Croisés de l’antiterrorisme et même les douaniers de la DNED !
Les pompiers , les notaires et les curés vont être jaloux.
Autre inquiétante nouveauté, la possibilité pour toute entreprise représentant un vague risque environnemental de se voir classée “sensible” au même titre qu’une installation nucléaire ou chimique.
Du coup, elle aura le droit de demander une enquête sur tous les candidats à l’embauche.
Casier judiciaire et consultations à gogo de tous les fichiers créés ces dernières années. Tous présumés coupables.
Quand on sait le nombre d’erreurs contenues, par exemple, dans le Stic, ce grand fichier policier, bon courage aux salariés.
Source : Le Canard Enchaîné