LE CLOWN BLANC
Comme au cirque, avec un art consommé de la comédie et de la parodie, N. Sarkozy et F. Fillon nous jouent leurs partitions.
Le clown blanc Fillon parait sage, hautain, quasiment statique, donnant des leçons au public : le bon peuple.
Le clown au masque ricanant, fait des gaffes, amuse le monde par ses bons mots « casse-toi pauvre con » , par ses Vaudeville « si tu reviens, j’arrête tout », le captive par sa bravoure lors de ses déplacements, véritable petite armée en marche à lui seul, Rambo de fond de salle pour films série B.
L’un captant l’attention par tous les moyens, y compris celui de se poser en victime.
L’autre oeuvrant en silence à la démolition du système social conquis de haute lutte, renforçant méthodiquement un ordre policier de plus en plus omniprésent, « fichant », « biométrisant », « adnisant » systématiquement la population qu’il étouffe lentement sous le garrot d’un système de plus en plus répressif et fascisant.
Dans un futur très proche, puces furtives dans les ordinateurs, drones survolant les cités…. Mais non, ce n’est pas de la science fiction. Comme diables en boîte, toutes ces mesures sont prêtes à surgir des cartons ou des têtes malades de nos « dirigeants ».
Dans une pirouette, ils ébranlent de leurs mains avides les fondements même de la révolution de 1789 en bafouant et remettant en cause largement la fameuse « déclaration des droits de l’homme » : loi concernant la récidive (double peine comme au temps des rois : prison puis bannissement à vie). Leur langage est subtil et mensonger. Ils parlent de sécurité, de sûreté (comprendre rééducation mentale et physique, médicaments, incarcérations abusives…).
L’application de la loi est repoussée par le conseil constitutionnel dont les décisions sont censées être irrévocables, sans appel. Akhenaton, en bon roi Soleil, se pourvoit en cassation en créant un précédent scandaleux, et sans attendre la décision annonce que la loi passe et sera appliquée.
Seul le fric compte, la puissance du poste de « président de droit divin ».
Des lois, les unes après les autres tombent comme des couperets dans l’indifférence générale. Les gens ne pensant qu’à survivre, alors de là à s’occuper de ce qui se passe autour de soi, c’est autre chose !
Les médias les abrutissent, ils sont sous contrôle.
Dans une population où 8 millions de personnes vivent au niveau de seuil de pauvreté (chiffre officiellement reconnu !), peu de frémissements. Les préoccupations sont ailleurs : manger, se loger…, vivoter.
Jour après jour la représentation se renouvelle, les rôles redistribués, la mise en scène peaufinée. Le public ne rit plus. Il souffre, s’arc-boute résigné, fataliste,groggy !!!
Il faudra des années avant que l’esprit de lutte se réveille, ressurgisse dans les têtes, dans les cœurs, dans les tripes.
C’est à nous, derniers bastions de résistance, d’insuffler le courage de réfléchir sur l’iniquité de ce monde, de faire comprendre que nos idées libertaires valent mieux que leur monde de profits et de privilèges, que c’est un jeu de dupes que de croire que nous en faisons partie de notre plein gré, qu’aucune autre solution ne s’offre à nous.
Nous sommes leurs marionnettes, c’est tout.
Notre seul voie, notre seul avenir : refuser la société qui veulent nous imposer, démolir leur cirque, répandre sur le sable de l’arène leur sang vénéneux.