SANTE - Quelles sont les conséquences des radiations émises autour des centrales japonaises?...
Même si les experts ne disposent pas encore de données précises sur le niveau de radioactivité dans la région de la centrale de Fukushima, les conséquences des radiations sur la population sont connues. 20minutes.fr fait le point sur les risques pour la santé.
Comment mesure-t-on les effets de la radioactivité?
Une unité, le sievert, permet de mesurer l’expositiond’une personne aux rayonnements radioactifs. La limite réglementaire est de 1 millisievert (mSv) par an par personne. Selon l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), les explosions dans les centrales japonaises ont dégagé 1mSv par heure aux abords immédiats de la centrale, avant de décroître. Les personnes exposées ont donc reçu en une heure l’équivalent de ce qu’elles auraient dû recevoir en un an.
Pour les travailleurs exposés, la législation impose de ne pas dépasser 20 mSv sur une année. Un seuil qui a sûrement été dépassé dans les centrales japonaises.
Quels sont les risques d’une irradiation?
Pour les personnes directement exposées aux radiations, celles-ci peuvent à court terme entraîner des nausées et des brûlures. «Pour la peau, une dose locale de 3 à 8 Sv entraîne une rougeur passagère, de 7 à 10 Sv une cloque et au dessus de 10 Sv une nécrose», explique le site laradioactivite.com. Au niveau du corps entier, on estime à 500 mSv le seuil d'apparition de ces effets.
Comment le corps humain réagit à l'exposition à des radiations.
A plus long terme, «les explosions pourraient exposer la population à des radiations qui peuvent augmenter le risque de cancer. Ce sont les cancers de la thyroïde, des os et du sang. Les enfants et les foetus sont particulièrement vulnérables, précise Lam Ching-wan, pathologiste à l'université de Hong Kong. Pour certains individus, même un petit niveau de radiation peut accroître le risque de cancer. Plus la radiation est forte, plus le risque de cancer est élevé.»
Quels sont les risques d’une contamination?
Les particules radioactives sont transportées dans l'air par les minuscules gouttelettes d'humidité. Elles peuvent être directement inhalées et atterrir dans les poumons ou, via la pluie, s'infiltrer dans le sol et se déverser dans la mer, contaminant les récoltes, la faune marine et l'eau potable.
Si on inhale ou ingère ces particules, «l’iode peut avoir des effets sur la thyroïde, et le césium sur les muscles, notamment le cœur», explique Michèle Rivasi, fondatrice de la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité).
Et pour l’environnement?
Le sol pourrait être durablement contaminé, notamment à cause certains arbres qui concentrent les particules radioactives comme les conifères, explique Michèle Rivasi. Il faudra également se méfier des produits issus des animaux, comme le lait de vache, fortement exposé si les vaches broutent de l'herbe irradiée. «Ce sont comme des aspirateurs, qui ramassent l'iode radioactive, explique un expert, cité par Reuters. C'est ce qui s'est produit à Tchernobyl, et malheureusement l'information sur les risques n'avait pas été transmise aux parents.»