Une unité antiémeute inédite à Grenoble
23/12/2010
Brice Hortefeux veut ériger la capitale de l'Isère en «laboratoire» de la lutte contre la délinquance.
Brice Hortefeux a choisi Grenoble pour remonter la pente. Malmené à Paris depuis la «pagaille» des intempéries, le ministre de l'Intérieur a bravé la neige jeudi pour aller offrir à la capitale de l'Isère une unité antiémeute d'un genre inédit, l'Umir (Unité mixte d'intervention rapide).
Un concept marketing presque, où l'on annonce que «pour la première fois en unité constituée, sous un même commandement, des policiers et des gendarmes» vont travailler main dans la main pour « enrayer des phénomènes de violence qui peuvent embraser un quartier».
Il espère d'ailleurs étendre cette formule dans d'autres villes, si elle tient ses promesses.
Concrètement, 38 personnes seront affectées à cette mission à plein temps : 6 policiers en civil de la brigade anticriminalité (BAC), 15 policiers en tenue de la Compagnie d'intervention, une équipe cynophile et 15 gendarmes du Peloton de surveillance et d'intervention (PSIG, sorte de BAC de la maréchaussée). Le policier est invité à s'approprier les quartiers difficiles, partager davantage les informations utiles aux enquêtes. Bref, oublier les querelles de chapelles qui font avant tout le jeu des voyous.
Moyens déployés
La Place Beauvau insiste aussi sur les moyens déployés à Grenoble: un nouveau préfet issu des rangs de la police et installé par Nicolas Sarkozy en personne, un Groupe d'intervention régional spécifique à la ville, de substantielles aides de l'État pour contribuer au financement du plan municipal de vidéosurveillance. Sans oublier 60 nouveaux policiers et gendarmes inscrits à l'effectif, dont 20 adjoints de sécurité, qui ne sont pas agents de plein exercice, mais qui soulageront leurs aînés des tâches les plus routinières.
À Grenoble, la police et la gendarmerie ont multiplié, ces derniers temps, les «opérations coups de poing» chères au ministre de l'Intérieur. Celle du 12 octobre dernier avait mobilisé 342 agents dans trois quartiers sensibles. Bilan: 24 interpellations
Le premier flic de France a, par ailleurs, annoncé des «opérations toile d'araignée» en ville . En clair: des sortes de nasses, où la police opère des contrôles routiers systématiques. Cinq opérations de ce type auraient déjà eu lieu depuis septembre. Au Brésil, on y a recours dans la lutte contre les gangs des favelas.