Alexandra, 31 ans, est bibliothécaire à mi-temps dans une commune de la périphérie de Tours. Cette jeune femme souriante n'a pas le profil des gens qu'on s'attendrait à trouver parmi les citoyens volontaires qui, désormais, dans les quartiers, servent de relais à la police nationale. Et pourtant, c'est avec beaucoup d'enthousiasme qu'elle s'est investie dans ce programme. « Je suis très attachée à ma ville, précise-t-elle. Je tiens aussi beaucoup à la notion de citoyenneté. Le rôle de médiation que jouent les citoyens volontaires m'intéresse. » Il est vrai qu'Alexandra a aussi un lien très particulier avec la police, puisque son papa y a fait toute sa carrière.
Rafik, lui, est un retraité de l'industrie pétrolière. A 67 ans, cet habitant du Sanitas s'est engagé parce qu'il y a « un travail énorme à faire dans les quartiers, notamment pour servir de relais entre la population et la police. »
Dix premiers citoyens volontaires avaient déjà été recrutés par le commissariat de Tours. Les sept nouvelles recrues vont donc venir renforcer le dispositif.
« Le travail des citoyens volontaires, explique le commissaire Olivier Le Gouestre, directeur départemental de la sécurité publique, se situe en amont de celui de la police. Il n'est pas question d'engager ces gens-là sur des situations de crise. Mais ils peuvent intervenir sur de petits conflits, des nuisances, des problèmes de voisinage qui nous ont été signalés et sur lesquels l'intervention d'un policier professionnel n'est pas indispensable. L'intervention des citoyens volontaires a pour objectif de traiter ces situations avant qu'elles ne dégénèrent. »
Les citoyens volontaires ne sont pas envoyés sur le terrain sans encadrement. Le commandant Brisseau, ancien policier réserviste, est chargé de mettre en place leur formation et d'organiser leur travail.
Les dix premiers citoyens volontaires étaient surtout répartis sur les quartiers de Tours-Centre et du Sanitas ainsi que sur Joué-lès-Tours.
« Les nouvelles recrues, précise le commissaire Le Gouestre, pourraient bien être utilisées dans les transports collectifs. Avec l'arrivée du tramway, d'autres problèmes de délinquance risquent de se poser. » A suivre donc !
'' Voisins vigilants, c'est autre chose ''
Depuis un peu moins de deux ans, deux dispositifs faisant appel à la participation des citoyens sont entrés en vigueur dans le domaine de la sécurité. Les citoyens volontaires de la police d'abord, puis les voisins vigilants. Mais les deux systèmes sont différents. « Voisins vigilants, c'est autre chose, explique le commissaire Le Gouestre. Ce sont des gens qui habitent les quartiers concernés par des vols et qui acceptent de se mobiliser pour signaler tout comportement ou tout incident suspects. »
Le directeur départemental de la sécurité publique défend cependant les deux dispositifs, estimant qu'ils ont tous deux leur intérêt. « Il ne s'agit pas de faire de la délation, précise-t-il. Mais juste de faire jouer la solidarité de voisinage. Quant aux citoyens volontaires, je trouve que c'est rassurant de voir des gens disposés à donner de leur temps libre pour nous aider. »