Google dégaine des mesures
contre le piratage en ligne
Le moteur de recherche ne suggèrera plus de mots-clés associé au piratage. Il supprimera aussi plus rapidement les liens vers les sites qui ne respectent pas les droits d'auteur.
Google fait la police dans les résultats de son moteur de recherche. Jeudi soir, le groupe américain a annoncé une série de mesures pour lutter contre le piratage et faire respecter le droit d'auteur. Il s'agit, a-t-il expliqué sur son blog officiel, de mieux différencier les contenus mis en ligne légalement par les créateurs de la masse de fichiers illégaux.
Pour faire respecter ce principe, Google s'engage d'abord à supprimer en moins de vingt-quatre heures les pages incriminées par les ayants droit. De nouveaux outils seront ensuite proposés dans les prochains mois pour mieux repérer et interdire l'affichage des modules publicitaires sur les sites qui proposent des contenus illégaux.
Mais Google va aller plus loin. Il promet aussi de supprimer, par précaution, toutes les suggestions de recherche associées au piratage, comme il le fait déjà pour les requêtes à caractère pornographique. Ces suggestions s'affichent dans la boîte de recherche, avant même d'avoir entré tous les mots-clés. Les internautes qui tapent aujourd'hui le titre «Inception» dans le moteur se trouvent aiguillés vers des sites où regarder illégalement le film en streaming. Bientôt, ils seront plutôt conduits vers Allociné et IMDB. Une recherche précise sur «Inception streaming» donnera cependant toujours des résultats.
Une offre de musique légale en préparation
Le dernier point touche à la présentation des résultats. Google prévoit en effet d'accorder une meilleure visibilité aux sites qui proposent des contenus légaux. Il pourra par exemple proposer un extrait de 90 secondes des morceaux de musique vendus sur les sites légaux, mieux identifiables que les liens vers les autres sites, explique Simon Morrison, chargé des questions de droit d'auteur pour Google en Europe.
Avec cette proposition, Google accède en partie à une demande des ayants droit formulée de longue date, et qui avait d'ailleurs été reprise par la France. Lors des débats sur la loi Hadopi, un amendement avait été déposé pour demander de «sur-référencer» les offres légales. Le groupe américain s'y était alors opposé, arguant que le classement de son moteur de recherche ne faisait l'objet d'aucune intervention humaine
Depuis, les rapports entre Google et le monde de la culture se sont réchauffés. En France, Google a normalisé ses relations avec les titulaires de droits sur YouTube. Plusieurs accords ont été signés ces dernières semaines. Aux Etats-Unis, Google a surtout entamé de délicates négociations avec les majors de la musique pour bâtir une offre légale concurrente d'iTunes