Face à la multiplication des interdictions de tracter et pétitionner sur les marchés
Texte de l'appel
Jeudi 25 octobre 2012
Depuis le début de l’année 2012, de plus en plus de maires, pour la plupart UMP, se permettent d’interdire totalement la distribution de tracts et pétitions sur les marchés.
Au lieu de les stopper net dans cet abus de pouvoir, le Conseil d’État a rendu le 17 avril une ordonnance surprenante (req. n°358495) considérant que cela « ne porte pas gravement atteinte aux libertés d’expression et de communication ».
Pourtant, ce serait réduire les marchés à la seule consommation. Alors qu’ils sont également, depuis l’agora antique, des lieux de débat public, d’échange d’informations et d’expression des contre-pouvoirs qu’ils soient politiques, syndicaux, associatifs…
Suite à cette ordonnance, les modifications de règlement des marchés et les arrêtés municipaux ne cessent de se multiplier et menacent de s’étendre grâce à la jurisprudence.
C’est pourquoi, par-delà nos différences, nous demandons instamment une modification de la législation pour rendre caduque cette ordonnance contraire à la libre circulation des opinions et des informations et, par conséquent à l’idée même de démocratie, quelle qu’en soit notre conception.
Faute de quoi, toute poursuite abusive contre des distributeurs de tracts ou de pétitions sera dénoncée, portée devant le Conseil Constitutionnel et, si nécessaire, la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Nous appelons dans toutes les communes les populations à être vigilantes et à ne pas accepter cette confiscation du pouvoir de s’exprimer librement et de s’informer mutuellement.
Contact : menacesurlagora(AT)netoyens.info
1. La démocratie en péril !
C’est un plaisir de lire Emmanuel Todd. Ses piques mettent du piment dans un essai qui sinon serait austère. Il s’ingénie, en effet, à glisser ici et là quelques vannes bien senties dans le déroulement méthodique d’une observation ou d’un raisonnement de nature scientifique. Ses ruades rappellent que sous le démographe placide, penché sur ses courbes froides et arides diagrammes, trépigne heureusement le citoyen de chair et de sang que font bouillir les inconséquences de ses concitoyens.
Son dernier ouvrage, « Après la démocratie » (1), comme son nom l’indique, fait craindre le pire pour l’avenir. Le président Sarkozy lui apparaît comme le symptôme du mal dont souffre aujourd’hui la société française. « Comment a-t-(il) pu devenir président de la République ? se demande-t-il d’entrée. Fébrile, agressif, narcissique, admirateur des riches et de l’Amérique bushiste, incompétent en économie comme en diplomatie, cet homme nous avait pourtant révélé, ministre de l’Intérieur, qu’il était incapable d’exercer la fonction de chef de l’État : ses provocations avaient réussi à mettre le feu aux banlieues dans l’ensemble du pays. »
I- Une radiographie intéressante de la société française
1- Les cinq défauts d’un président et de la société qui l’a élu
E. Todd, on le voit, attaque bille en tête sans fioritures. Mais qu’on se détrompe ! Ce n’est pas un pamphlet antisarkozien qui s’ensuit. L’anthropologue démographe n’a pas de goût pour cette écume des choses qui n’expliquerait rien. Ce qui l’intéresse ce sont les courants qui structurent la société dans ses profondeurs. Pour lui, M. Sarkozy dont il dénonce « (la) vacuité, (la) violenceet (la) vulgarité », n’a pas été élu malgré « ses déficiences intellectuelles et morales mais grâce à elles ».
Il appelle « le moment Sarkozy » un état présent de la société française que caractérisent les cinq défauts du président qu’elle a élu.
1- « L’incohérence de (sa) pensée » s’expliquerait par « (le) vide idéologique et religieux du pays » ; 2- « (sa) médiocrité intellectuelle » « (renverrait) à la stagnation éducative » que connaît la France depuis 1995 ; 3- « (son) agressivité » exprimerait une tendance à « l’exclusion du non-citoyen », voire à la désignation de « boucs émissaires » ; 4- « (son) amour de l’argent » « (éclairerait) l’incapacité des élites à (s’interroger sur les dégâts actuels) du libre-échange » avec des pays dépourvus de protection sociale comme la Chine ou l’Inde, qui, s’il enrichit une infime minorité, ne cesse pas d’appauvrir sans espoir les salariés européens au risque de menacer la démocratie elle-même ; 5- « (son) instabilité affective et familiale » traduirait enfin « (la) lente dérive des valeurs familiales »avec ses effets sur le plan politique.
2- Des corrélations qui heurtent les idées reçues
Il faut savoir gré à E.Todd de proposer des corrélations inusuelles entre les faits observés en surface et les infrastructures de la société qui n’évoluent que sur la très longue durée. Comme démographe, il a les yeux fixés sur les structures familiales et les taux de fécondité, de natalité, de mortalité, ou d’alphabétisation qui peuvent contredire les apparences du moment. Cette mise en perspective l’amène à heurter bien des idées qu’on croyait les mieux établies. Nombre de ses démonstrations sont convaincantes comme sa proposition pour faire cesser l’actuel écrasement continu des salaires sous la concurrence déloyale étrangère : on ne voit pas de terme, en effet, à cet appauvrissement sinon celui d’un alignement progressif des revenus français sur les salaires misérables et « la protection sociale » des pays concurrents. Le remède provisoire que défend E. Todd paraît couler de source : des mesures de protectionnisme, mais à l’échelle du marché européen, enraieraient, selon lui, le mécanisme de ruine qui est à l’œuvre.
II - Quatre objections pour un débat
En d’autres points, toutefois, son analyse de la société française suscitent l’objection. Et ce n’est pas le moindre service qu’E. Todd rend à son lecteur, que de le contraindre à clarifier lui-même ses propres idées.
1ère objection : la validité des statistiques
Une première objection a trait par exemple à la méthode de l’auteur dont l’allure scientifique impressionne forcément. Le démographe démontre avec pourcentages et courbes à l’appui. Qu’opposer à ces arguments d’autorité ? Justement, puisque l’heure est à la mise en cause des idées reçues, que valent ces chiffres ? Et pour commencer, la société française doit-elle être réduite à la majorité des 53 % qui a élu M. Sarkozy ? Les 47 % compteraient-ils donc pour du beurre, sous prétexte qu’ils se sont prononcés pour Mme Royal dont E. Todd pense le plus grand mal aussi ? Ensuite, qu’il s’agisse des données démographiques ou des prévisions et résultats économiques, on ne cesse depuis des années de les brandir pour annoncer ce qui va se produire. Les points de croissance ou de décroissance sont prophétisés au dixième près !
Or, qui a vu venir le Krach financier de 2008 et la crise économique, hormis quelques marginaux qu’on n’a pas pris au sérieux ? Et que révèlent avant tout les faillites qui se sont succédé depuis plusieurs années, celle d’ "Enron", de "Worldcom", jusqu’à celle de Madoff ? Une chose ! Les comptes certifiés sincères par les commissaires aux comptes sous la surveillance d’organes dits de contrôle étaient systématiquement falsifiés ! Voilà le marc de café dont on se servait pour prophétiser ! Ironie de l’Histoire ! L’ex-URSS s’était fait une spécialité du truquage des chiffres pour prouver que ses plans quinquennaux étaient réalisés au-delà des espérances.
2ème objection : la validité de la notion d’alphabétisation
En matière de statistiques, l’Éducation nationale est elle-même particulièrement experte pour prouver son bon fonctionnement ! Ses résultats d’examen, par exemple, sont indexés sur des quotas pré-établis et non sur un niveau de savoir. Que penser dès lors des conclusions que l’on peut en tirer au sujet du niveau culturel moyen du pays ? E. Todd ne paraît pas s’en soucier. Il réplique que les statistiques tirées des « tests de raisonnement et de logique passés par les conscrits entre 1981 et 1995 prouvent (aussi) une hausse du niveau intellectuel de près de 18 % » !
Est-ce bien ce que confirme, en revanche, le niveau des films et émissions de télévision qui sont plébiscités ? La même interrogation surgit quand E. Todd parle d’une alphabétisation générale terminée avant 1914. Que signifie cette alphabétisation et à quoi a-t-elle servi quand on lit les journaux de 14-18 avec les leurres monstrueux dont ils ont abreuvé leurs lecteurs sans craindre le discrédit (2). Que signifie savoir lire quand Paris-Match, VSD, France-Dimanche, et tant d’autres magazines du même tonneau trouvent preneurs ? À quoi bon d’ailleurs dans ce cas savoir lire ? Quelle élévation de discernement en retire-t-on ?
3ème objection : la validité d’une trop grande distanciation
La distanciation qu’obligent à prendre les courbes démographiques, est certes salutaire pour ne pas perdre de vue l’essentiel. Mais ne revient-elle pas parfois à observer la terre de la lune et à prendre pour taupinière l’Himalaya qui pourtant se dresse devant les terriens comme une barrière infranchissable. E. Todd rejette ainsi toute menace d’extension de l’islamisme qui, selon lui, en serait à une phase de progressive extinction après un dernier feu de paille dans un ultime sursaut. Pour lui, les courbes de fécondité des pays musulmans parlent d’elles-mêmes : elles rejoignent progressivement celles d’Europe. On le veut bien et on le souhaite, à condition que les statistiques soient là encore fiables.
Mais dans l’attente de son extinction, le feu de paille n’a-t-il pas encore le temps de faire bien des ravages ? Ainsi, sans y prendre garde, peut-on être amené à saisir au hasard dans un rayon de supermarché une dinde pour Noël et à découvrir au moment du passage à la caisse qu’elle est étiquetée « halal ». Cela n’était jusque-là jamais arrivé. N’est-ce pas une expérience qui vaut bien des statistiques, comme l’aménagement de plages horaires réservées aux femmes dans une piscine lilloise ?
4ème objection : la validité d’une critique des laïcs français
Enfin, l’analyse de la crise religieuse en France par où commence la réflexion d’E. Todd est certes pertinente. Cette crise vient de loin, du 18ème siècle, et a touché successivement les diverses régions du pays selon leurs traditions. Or, curieusement, E. Todd ne comprend pas pourquoi l’islamophobie a gagné nombre de groupes de la société française et en particulier les plus éduqués. Peut-il ne pas en soupçonner la raison légitime ? Il n’ignore pas que les relations entre les laïcs et l’Église ont été tumultueuses depuis au moins deux siècles. Ce n’est qu’une paix armée qui a fini par s’instaurer après la loi de la séparation de l’Église et de l’État en 1905 avec encore, de temps à autre, des coups de fièvre. L’Église s’y est résignée, et même, pour une partie d’entre elle, y a trouvé avantage.
Or, E. Todd ne peut ignorer non plus que, dans les pays où il est majoritaire, l’Islam n’a jamais connu confinement semblable à la sphère privée. Sa vocation est de régenter la société entière. Est-il dès lors si incompréhensible que les laïcs français, après avoir réussi à remettre l’Église catholique à sa place, soient très méfiants ? Ils n’ont aucune envie de devoir recommencer un long combat contre une religion nouvelle aux ambitions hégémoniques ? Il y a tant et mieux à faire. Mais s’il le faut, ils sont prêts à faire front. Voilà le cœur de cet islamophobie. Seulement, à qui la faute, en un temps où l’écart entre les mœurs françaises et les usages islamiques est abyssal ?
E.Todd ne peut en vouloir à un lecteur de réagir ainsi à la lecture de son livre si intéressant. Car il a eu l’honnêteté dans des interviews précédentes de reconnaître que ses courbes démographiques ne lui avaient été d’aucun secours pour prévoir le ralliement massif de l’extrême-droite au candidat Sarkozy, qui a fait son élection. C’est bien d’ailleurs une des inconnues inquiétantes de l’avenir face à la crise économique. Quelle va être l’attitude d’un président ainsi élu ? E. Todd parle donc d’une possible disparition de la démocratie, comme le titre de son livre le laisse entendre. Mais il reste prudent. Heureusement, ses courbes ne lui sont pas plus utiles pour prévoir avec certitude un avenir où la démocratie n’aurait plus toutes ses chances. Bonne année 2009 quand même ! Paul Villach
(1) Emmanuel Todd, « Après la démocratie », Éditions Gallimard, 2008.
(2) Paul Villach, « Tous ces bobards dans journaux, pendant la guerre de 14-18 : un cas d’école », AGORAVOX, 18. 11. 2008.
2. La démocratie française à bout de souffle
Dans l’édition 2008 de L’état des droits de l’Homme en France, « Une démocratie asphyxiée », publiée par les éditions La Découverte, la Ligue des droits de l’Homme décrit un pays de plus en plus sécuritaire, au nom même de la démocratie. Elle tire la sonnette d’alarme.
Le même gouvernement qui ne cesse de revoir en baisse les missions que l’État doit assumer sur le territoire national se découvre un activisme planétaire au nom d’une certaine vision des droits de l’Homme. Ainsi, la France fait la guerre en Afghanistan pour « la liberté du monde et de nos enfants (…), contre la régression et la démocratie pour des femmes qui ont été élue pour la première fois », dixit Bernard Kouchner (France 3, 19/20, 19.08.08). Comediente !
Tragediente ! Pour le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Jean-Pierre Dubois, « le sentiment qui se dégage est (…) celui d’une ‘‘révolution conservatrice’’ à la française, qui, tout en appliquant des recettes venus d’outre-Atlantique et d’outre-Manche, a utilisé les ressources idéologiques et électorale libérées par le séisme du 21 avril 2002 ». Tout un programme.
Absolutisme et xénophobie
Fondée lors de l’affaire Dreyfus en 1898, l’association assure une analyse aussi large qu’argumentée. En matière institutionnelle, elle dénonce « une démocratie asphyxiée » par « un président-soleil » auquel ne résiste ni le gouvernement, ni le Parlement.
Une démocratie asphyxiée, Ligue des Droits de l’Homme
La LDH décrit un pouvoir qui installe « dans l’ensemble de la société des réflexes de contrôle social ». Ses juristes et ses militants décrivent en particulier le « fantasme de la surveillance absolue » qui pousse notamment le gouvernement à multiplier les fichiers informatisés aux frontières et aux usages flous. Et plus seulement qu’aux frontières, puisque le fichier edvige vient d’être crée, par un décret du 27 juin 2008, suscitant de nombreuses protestations, dont celles de la LDH. Et puisque en parallèle d’Edvige, il existe un autre fichier, Cristina, qui suscite également des inquiétudes.
Enfin, si la Ligue des droits de l’Homme stigmatise l’opportunisme et les contradictions d’une diplomatie qui s’auto-proclame en faveur des droits de l’Homme, elle analyse le déploiement à l’intérieur de nos frontières d’une xénophobie institutionnalisée, symbolisée par l’instauration d’un ministère de l’Immigration et de l’identité nationale. Une initiative qui traduit « une prétention inquiétante (…) plus proche d’une logique totalitaire que des règles d’une société (…) démocratique ».
Élucubrations de « droit-de-l’hommistes » ? Comme les avait qualifiés Nicolas Sarkozy, cautionnant au passage une expression péjorative forgée par le Front National. La LDH n’est pas seule. Le comité des droits de l’Homme de l’ONU a appuyé la vision de l’association, fin juillet.
Détricotage social
Le point fort de l’analyse de la LDH est la mise en lumière d’un lien entre ce contrôle social accru, d’un côté, et la déstabilisation de la société salariale, de l’autre, à travers cette « façon frénétique (…) d’imposer (…) une sorte de négociation permanente sous contrainte » afin de provoquer « un effet de choc, pour limiter la contestation ».
Aux yeux de la LDH, la politique sociale demeure, comme sous le quinquennat précédent « un interventionnisme au service des plus aisés ». D’où les attaques contre l’assurance-maladie, l’assurance-chômage, l’assurance-retraite ou le « détricotage des 35 heures », la diminution des cotisations sociales et l’absence de politique sociale du logement…
L’association met aussi le doigt sur l’absence de débat démocratique autour de ces choix de société. Pour elle, la valse des réformes s’inspire de la « méthode thatchérienne » : « d’abord (…) borner étroitement les discussions » afin de camoufler une orientation idéologique ; « puis proposer une solution (…) ; limiter ensuite les sujets restant en négociation ; enfin, (…) imposant le rythme et la date de sortie ».
Au bout de trente ans de néolibéralisme, les droits sociaux sont mis à bas et l’appareil de contrôle, qui aurait sans doute fait rêver Staline, ne cesse de s’étendre et les intellectuels médiatiques de ronronner.
3. ESTOCADE • SARKOZY, CE GRAND MALADE
Pour le directeur adjoint d’El País, le président français “se vautre dans l’exhibitionnisme” et “rabaisse la République au niveau de Monaco”. Une charge violente contre un Sarkozy atteint d’une “incurable hypertrophie de l’ego”.
Les Français ont un problème. Ils croyaient avoir un super président, un hyper dirigeant capable de les sortir de la dépression et de la décadence, et voilà qu’ils ont écopé d’un président comme ils en ont déjà connu beaucoup d’autres : à savoir malade, limité, qu’il faut dorloter et protéger tout en s’organisant pour que la France tourne et que le gouvernement et les institutions fassent leur devoir. La situation n’a rien d’inédit : Pompidou et Mitterrand étaient déjà des présidents malades et diminués. Le premier est même mort avant la fin de son mandat. Quant à Chirac, il fut un obstacle paralysant pendant une bonne partie de sa présidence. La maladie dont souffre Sarkozy n’a pas la gravité du cancer de la prostate de Mitterrand, mais elle touche un organe vital s’il en est : l’ego. Celui du président est d’évidence atteint d’une hypertrophie probablement incurable.
Plus on s’approche du 9 mars, date du premier tour des élections municipales, plus la nervosité des candidats du parti présidentiel augmente et plus on redoute les interventions de Sarkozy, susceptibles de faire perdre des voix à l’UMP. Le parti du chef de l’Etat est divisé à cause de tensions qu’il a lui-même créées. Le traitement qu’il a infligé en public aux uns et aux autres, y compris à certains de ses collaborateurs les plus proches, est digne du comportement d’un monarque bilieux et capricieux avec ses laquais. Même son actuelle impopularité est extravagante : elle ne s’explique pas par un train de réformes puisque ces dernières sont encore largement inappliquées. Elle s’explique uniquement par son comportement public.
Un triomphe de sultan, seigneur en son sérail
Le trône qu’occupe Nicolas Sarkozy a été imaginé par de Gaulle pour lui permettre d’être le troisième larron d’un monde bipolaire. Le président français voulait être un fier contrepoids occidental dans l’affrontement entre Washington et Moscou. Or Sarkozy, arrière-petit-fils libéral et proaméricain de De Gaulle (après le petit-fils, Chirac, et le fils, Pompidou), s’est installé sur le trône élyséen porté par son ambition personnelle et sa conception égotique de la présidence : il a par le fait encore accru les pouvoirs de la présidence. Et, une fois parvenu à ses fins, il s’est consacré à lui-même, comme un ado narcissique obnubilé par ses sentiments et ses plaisirs. Certes, le pouvoir peut en apporter beaucoup, mais la prudence conseille de ne pas trop en faire étalage. Sarkozy le téméraire fait tout le contraire et se vautre dans
l’exhibitionnisme.
C’est sur trois points précis qu’est venu se briser le personnage : l’économie, qui n’a pas enregistré la moindre amélioration depuis son arrivée ; son idéologie plus néocons, voire “théocons”, que gaulliste – en témoignent des prises de position sur la laïcité contraires à la culture de la République ; et sa vie privée, étalée dans les médias. En monarque thaumaturge qui par une simple imposition des mains devait augmenter le pouvoir d’achat, il a échoué au point de prononcer la formule maudite qui rompt les sortilèges : “Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ?” En monarque philosophe, il a manifesté les plus fortes réserves vis-à-vis des traditions républicaines, en exprimant avec désinvolture son affinité intellectuelle avec le pape. Il n’a pleinement triomphé que dans le rôle de sultan, seigneur en son sérail, paré des atours qui passionnent un certain public – et manifestement aussi ses pairs. Le voilà fasciné par son propre pouvoir de séduction, son goût exquis et sa désinvolture. Mais ce triomphe-là a le don de déprimer beaucoup de Français car il rabaisse la République au niveau de la principauté de Monaco.
Lluís
El Païs
MONDETRON !!!
A N T I F A
Le poète Armand Robin (1912-1961)
définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences
Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur
qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement.
Einstein.
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