Des sans-papiers évacués d'une église dans le centre de Lille
22/12/2012
L'évacuation a commencé peu après 22h et s'est achevée un peu plus d'une heure plus tard...
Des sans-papiers en grève de la faim qui occupaient depuis vendredi en fin d'après-midi une église du centre de Lille ont été évacués dans le calme par la police durant la soirée. «Environ 70 personnes ont été évacuées dans le calme, à la demande de l'évêché», a indiqué une porte-parole de la préfecture. L'évacuation des sans-papiers, qui s'étaient installés vers 17h15 à l'église Saint-Maurice, a commencé peu après 22h et s'est achevée un peu plus d'une heure plus tard, a constaté une journaliste de l'AFP.
Selon le Comité des sans-papiers (CSP 59), huit grévistes de la faim ont été emmenés par la police, ce que la préfecture n'était pas en mesure de confirmer. Après l'évacuation, les sans-papiers se sont dans un premier temps couchés le long de l'église, alors qu'une cinquantaine de manifestants faisant face à un cordon policier réclamaient leur régularisation. «Solidarité avec les sans-papiers» ou «Pouvoir assassin», ont-ils scandé, rassemblées derrière une banderole: «Faut-il mourir pour avoir des papiers?».
«Je veux des papiers ou crever. Je n'ai pas le choix.»
Les grévistes de la faim et leurs soutiens se sont ensuite dirigés vers le parvis de l'église, emmitouflés de couvertures. Après consultation, «70 ont décidé de passer la nuit sur place et quatre d'être emmenés à l'hôpital», a déclaré le porte-parole du CSP 59, Roland Diagne. «Je veux continuer la grève de la faim. Je veux des papiers ou crever. Je n'ai pas le choix», a expliqué Bouzad, 35 ans, blotti sous un duvet. Comme les autres sans-papiers, il dit avoir commencé sa grève de la faim depuis le 2 novembre.
Selon le diocèse de Lille, les sans-papiers qui avaient investi l'église Saint-Maurice sont pour la plupart Algériens. Une médiation avec le curé de la paroisse et le prêtre officiant dans l'église n'avait pas abouti, a-t-on précisé de même source. Cette occupation intervenait plus de deux semaines après l'évacuation, le 4 décembre, de sans-papiers qui occupaient un temple protestant de Lille depuis plus d'une semaine.
«Examen individuel»
La préfecture, qui a appelé vendredi soir les grévistes de la faim à «se réalimenter», avait accepté le dépôt par le CSP d'une liste de dossiers qui font l'objet d'un «examen individuel au cas par cas», à la lumière de la circulaire du ministre de l'Intérieur du 28 novembre 2012 relative aux demandes d'admission au séjour des ressortissants étrangers en situation irrégulière.
A l'issue d'une réunion avec une délégation du CSP 59 et de la Ligue des droits de l'homme mercredi, la préfecture avait indiqué que neuf des 161 personnes dont la situation a été examinée devraient pouvoir bénéficier d'une régularisation et que 44 étaient «susceptibles» de satisfaire aux critères de régularisation. «53 régularisables ne signifie pas régularisés», a dénoncé vendredi soir Roland Diagne lors d'un discours improvisé devant l'église.
Selon la préfecture, une nouvelle rencontre avec des représentants des sans-papiers est prévue début janvier.
Fourmies... Depuis l’intervention de la police et du GIPN pour évacuer
les sans-papiers du temple de Lille-Fives, les grévistes de la faim se
sont dispersé-es dans les hôpitaux de la région.
Et n'y sont pas toujours les bienvenues… puisque certains dorment devant!
Roms : expulsion contestée à La Courneuve
30.09.2012
Une ONG (organisation non gouvernementale) européenne vient de demander à l’Etat français de suspendre l’évacuation programmée mardi de familles roms roumaines, aux Six-Routes à La Courneuve. Cette organisation (EERC) estime que l’Etat a manqué à ses obligations en ne faisant pas de « diagnostic social » préalable (comme le prévoit une circulaire d’août 2012).
Selon plusieurs associations, une vingtaine d’enfants sont scolarisés en élémentaire et au collège. Leur sort préoccupe Dominique Baudis, le Défenseur des droits, qui a interpellé jeudi le préfet pour la deuxième fois.
12.09.2012
France/ Roumanie : stop aux expulsions forcées des Roms !
En France comme en Roumanie, des centaines de familles roms sont expulsées par la force de leurs campements et lieux de vie sans que des solutions de relogement adaptées soient mises en place. Une même politique d’expulsions forcées
La veille de la rencontre du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avec le gouvernement roumain, des dizaines de familles roms ont été victimes d’expulsions forcées en France et en Roumanie.Hier, à Villeneuve le Roi, suite au démantèlement d’un campement rom, seules quelques familles en grande détresse se sont vu proposer des places en centre d’hébergement et des négociations sont toujours en cours pour identifier des solutions pour d’autres personnes.Au même moment, à Baia Mare, en Roumanie, 26 familles roms étaient expulsées par la force. Seules celles qui sont originaires de la ville ont été orientées vers une structure d’hébergement, les autres sont laissées sans abri.Cette triste coïncidence, en pleine période de rentrée scolaire, doit amener les deux Etats à revoir leurs pratiques à l’égard de la population rom en mettant fin aux expulsions forcées et en adoptant une véritable politique d’intégration. Des pratiques contraires au droit international
Ces expulsions forcées sont menées au mépris des normes internationales relatives aux droits de l’Homme et ont des conséquences désastreuses pour ces familles en matière d’accès à l’emploi, de scolarisation, d’accès aux soins et de vie familiale.En effet, une expulsion forcée consiste à obliger des personnes à quitter contre leur volonté le domicile ou le terrain qu’elles occupent, sans aucune protection juridique ni autre garantie. Aux termes du droit international, les expulsions ne doivent être pratiquées qu’en dernier ressort et uniquement après examen de toutes les autres solutions possibles, en réelle consultation avec les occupants concernés. Les autorités doivent veiller à ce que personne ne se retrouve sans domicile ni exposé à d’autres atteintes aux droits humains à la suite d’une expulsion. Ces garanties s’appliquent en toutes circonstances, que les personnes occupent ou détiennent légalement ou non les terrains ou les maisons où elles vivent. Une vigilance unanime des organes internationaux
Nations unies, Commission européenne, Conseil de l’Europe, tous communiquent d’une seule voix pour rappeler à l’ordre l’Etat français et plus généralement inciter les autorités européennes à combattre les discriminations et la violence à l’égard des Roms et des Gens du voyage en Europe.Les droits humains doivent être au centre de la rencontre entre les autorités françaises et roumaines.La France et la Roumanie ont une responsabilité conjointe pour améliorer l’insertion des Roms dans la société en mobilisant les moyens nécessaires pour garantir leur droit à un logement décent et en luttant globalement contre l’exclusion sociale dont ils sont victimes. Les deux gouvernements doivent notamment s’engager à mettre fin aux expulsions forcées des Roms. Les recherches d’Amnesty International sur les Roms
Amnesty International a transmis au ministère de l’Intérieur des éléments sur la situation des Roms en Roumanie et l’enjeu que représente l’élaboration d’une nouvelle loi roumaine sur le logement. Depuis 2006, les recherches menées par l’organisation mettent en évidence les discriminations généralisées subies par la population rom dans le pays.Concernant la situation en France, début 2012, des représentants d’Amnesty Internationalont visité plusieurs campements en Ile de France et ont constaté que les expulsions étaient menées de façon illégale obligeant les familles à se déplacer d’un terrain à l’autre dans des conditions de plus en plus précaires.
Le 17 août 2012, Amnesty International s’est adressé au premier Ministre en appelant le gouvernement à s’assurer que toute opération de démantèlement respecte scrupuleusement les exigences de droit international, en particulier, qu’aucun démantèlement n’ait comme conséquence que les habitants se retrouvent sans abri et ne les expose à d’autres violations de leurs droits.
11.09.2012
Un campement regroupant environ 200 Roms
installés sur un terrain à Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne,
était en cours d'évacuation par la police mardi matin, a constaté un
journaliste de l’AFP.
Installés dans une quarantaine de cabanes en marge d’une zone
industrielle, en bordure de la Seine, depuis le printemps dernier, les
quelque 200 Roms, parmi lesquels une centaine de mineurs selon une
association de soutien, attendent d'être évacués par des CRS qui
bloquent l’entrée du campement depuis 8h15.
Dès l’aube, la plupart des habitants étaient réunis au milieu du
campement constitué de baraques de planches, avec leurs bagages tandis
que des enfants se chauffaient devant un brasero.
(AFP)
Cent ans après sa création, le "carnet de circulation" est toujours obligatoire
C'est un anniversaire un peu particulier qui est intervenu, lundi 16 juillet, pour les gens du voyage : celui des 100 ans du "carnet de circulation". Aucune fête particulière n'était toutefois prévue pour commémorer la création de cette pièce d'identité spécifique aux gens du voyage et instaurée le 16 juillet 1912.
Depuis longtemps, le carnet de circulation est en effet l'objet de vives critiques de la part des défenseurs des gens du voyage, qui le considèrent comme la source d'un grand nombre des difficultés sociales des 350 000 à 500 000 Tziganes, Roms ou Manouches installés en France. A l'origine, le carnet de circulation a été créé " pour recenser" l'ensemble des personnes avec un mode de vie itinérant en France, explique Louis de Gouyon Matignon, "tziganologue". Mais au fil du temps, il a de plus en plus été utilisé "comme l'instrument de discriminations" à leur égard, pointe le jeune chercheur, STIGMATISANT Les contraintes du carnet de circulations sont multiples. Ses détenteurs doivent, dès l'âge de 16 ans, se présenter à un commissariat "tous les trois mois" pour indiquer là où ils se situent. Avant de l'obtenir, ils doivent trouver une "commune de rattachement" où la population de gens du voyage ne dépasse pas les 3 %. Enfin, pour voter, il est impératif de prouver son rattachement à une même municipalité pendant au moins trois années consécutives. En théorie, il existe quatre sortes différentes de documents de circulation. Les trois premiers s'appellent des "livrets" de circulation. Ils peuvent être de couleur beige, orange ou verte et sont attribués à des gens du voyage qui ne vivent pas dans des habitats en dur mais peuvent justifier de ressources régulières ou d'une activité salariée. Les nécessités de pointer au commissariat sont alors supérieures à trois mois. Dans les faits, la majorité des gens du voyage dépendent de la quatrième sorte de livret : celui que l'on appelle stricto sensu le "carnet" de circulation. Lui est de couleur marron, et il est obligatoire pour tous ceux qui n'ont pas de revenus fixes et travaillent, par exemple, sur les marchés ou font du porte-à-porte. C'est le plus stigmatisant. Lorsqu'ils présentent ce carnet, beaucoup de gens se voient refuser l'accès au crédit ou à la location de logements. SUR LES ROUTES L'ÉTÉ Depuis le début du XXe siècle, les choses évoluent toutefois peu à peu. Le livret ou le carnet de circulation n'empêchent pas d'avoir une carte nationale d'identité. De plus en plus de gens du voyage s'en font donc faire une à leur nom. Ils donnent alors généralement en guise d'adresse les coordonnées de la mairie de leur commune de rattachement "Mais beaucoup ne le savent pas, pointe M. de Gouyon Matignon. Surtout ceux qui sont les plus démunis." Cette évolution va de pair avec la sédentarisation d'un grand nombre de gens du voyage : "environ quatre familles sur dix", estime le jeune chercheur, également président d'une toute nouvelle association de défense de la culture tzigane. Ceux que l'on appelle de façon générique les "gens du voyage" investissent en effet de plus en plus dans des terrains en France sur lesquels ils logent la plupart du temps dans leur caravane. L'itinérance est souvent réservée aux mois d'été.
12.03.2012
Un squat de Roms attaqué à Vaulx-en-Velin
Ils ont tenté d’y mettre le feu
Un squat de Roms attaqué à Vaulx-en-Velin
Sur la chaussée, les restes calcinés d’une voiture brûlée. La carcasse n’y est plus mais les restes éparpillés par terre et le mur noirci d’un petit atelier indiquent l’endroit de l’incendie, qui a secoué dans la nuit de dimanche à lundi la rue Beauséjour à Vaulx-en-Velin. Une ruelle pavillonnaire, à deux pas du canal de Jonage.
Le propriétaire du véhicule fait partie de la communauté Rom. Il croyait l’avoir mis à l’abri. Car ils avaient dit qu’ils reviendraient tout bruler. Ils, se sont une poignée d’individus qui avaient attaqué la nuit précédente ce squat, installé dans une ancienne usine et sa maison attenante.
80 Roms logent ici, dont nombre d’enfants. « Il y a un bébé de 15 jours et un autre de 7 mois », indique Marie. « En tout, une dizaine d’enfants en bas âge ». Ils s’y sont installés le 28 avril dernier, après l’incendie accidentel qui avait dévasté leur ancien squat, situé chemin du Catupolan, également à Vaulx-en-Velin.
Samedi soir vers 22h, 3 ou 4 personnes ont caillassé la maison, brisant la plupart des vitres. « Avec des cailloux gros comme ça », précise Marie, une bénévole appelée en catastrophe, indiquant avec ses mains la taille d’une noix de coco. Affolés, les occupants sortent du bâtiment, préviennent quelques associations et la police.
Les forces de l’ordre, arrivées rapidement sur place, n’ont toutefois procédé à aucune arrestation. « Les policiers m’ont juste dit de faire rentrer les Roms », raconte Marie.
Si bien que les individus ont mis leur menace à exécution, revenant le lendemain. Dès 20h, ils auraient tourné en voiture autour du site, selon les dires des occupants qui ont reconnu le véhicule. Ce n’est toutefois que vers 23h30 qu’ils sont passés à l’acte, lançant des cocktails Molotov par dessus la clôture. L’un des engins a atterri dans la cour, sans faire de victime. Un autre s’est déversé sur le toit d’un atelier de mécanique voisin. Si la toiture en tôle ondulée n’a pas pris feu, « en dessous tout à fondu », déplore Didier, le propriétaire de l’atelier. Puis, ils ont mis le feu à la voiture garée derrière.
03.03.2012
Versailles: Roms expulsés d'une caserne
La justice a ordonné aujourd'hui l'expulsion des quelque 80 Roms installés depuis le 20 février dans l'ancienne caserne Pion, située près du château de Versailles et de la résidence présidentielle de La Lanterne, a-t-on appris auprès de sources concordantes.
Le tribunal de grande instance de Versailles a accordé huit jours aux occupants pour quitter les lieux, ont précisé l'avocat de l'Etablissement public foncier des Yvelines (EPFY) Me Thomas Béal et celui des Roms, Me Jean Ngafaounain. Pour l'un des bénévoles du collectif Romyvelines, Etienne Franckhauser, la situation de ces quelque 80 roms, issus d'un camp démantelé dans l'Essonne, ressemble "un peu à l'histoire du juif errant".
"Ils ne dérangeaient personne"
"Il va falloir qu'ils trouvent un nouveau point de chute alors que sur ce terrain de 21 hectares, ils ne dérangeaient personne, ils ne faisaient pas de bruit. Ils auraient pu rester jusqu'à ce que ce terrain soit transformé en quelque chose", a-t-il poursuivi.
Installés dans d'anciens locaux de la caserne Pion depuis le 20 février, ces roms avaient été assignés en référé par le propriétaire actuel du site, l'Etablissement public foncier des Yvelines (EPFY), qui réclamait leur expulsion
24/02/2012
Rhône. Vaulx-en-Velin: un squat de Roms détruit par un incendie
Il était environ 0h40 lorsque le sinistre s'est déclaré, dans la nuit de jeudi à vendredi, chemin du Catupolan à Vaulx-en-Velin. A l'intérieur de l'ancien bâtiment industriel désaffecté vivaient environ 140 personnes. D'après les premiers éléments, il semblerait que le feu provienne d'un des bidons que les Roms utilisaient pour se chauffer. Aucun blessé n'est à déplorer.Si le maire de Vaulx-en-Velin a provisoirement hébergé 90 d'entre eux dans un gymnase, il en appelle au préfet afin de trouver une solution.
11 novembre 2011
ROMS/France : la conclusion du Comité européen des droits sociaux est sans appel
La politique d'expulsion des Roms viole plusieurs lois...
La polémique remonte à l’été 2010 mais la conclusion du Comité européen des droits sociaux est sans appel: la politique de démantèlement des camps roms décidée par la France a été discriminatoire et contraire à la dignité humaine.
La volonté de supprimer les campements illégaux avait été annoncée parNicolas Sarkozy à la fin du mois de juillet après les dégradations commises le 18 juillet à Saint-Aignan (Loir-et-Cher). Les annonces du Président avaient suscité de vives réactions de la part des organisations de défense des droits de l'homme mais aussi de la Commission européenne et de la Roumanie, dont les ressortissants étaient particulièrement ciblés.
«Les mesures en cause révèlent un non-respect des valeurs essentielles inscrites dans la Charte européenne, notamment la dignité humaine, dont la nature et l'ampleur vont au-delà des violations ordinaires de la Charte», affirme l’instance européenne dans un rapport publié ce jeudi.
Deux lois violées
La France a violé à la fois les règles relatives au droit au logement et celles en vigueur en matière d'expulsions, affirme ce Comité d'experts, dont les avis s'imposent aux Etats et qui est chargé de veiller au respect de la Charte européenne des droits sociaux par les Etats membres.
Il avait été saisi d'une réclamation émanant du Centre sur les droits au logement et les expulsions, une organisation non gouvernementale basée à Genève. La circulaire du 5 août 2010, qui ciblait en priorité les camps roms avant d'être remplacée par un nouveau texte juridiquement moins attaquable le 13 septembre, «a donné lieu à un traitement clairement et directement discriminatoire», ajoute le Comité.
Quant aux renvois des Roms d'origine roumaine et bulgare vers leur pays - un millier pour le seul mois d'août 2010 selon le gouvernement français - ils s'apparentent à des expulsions collectives prohibées par la Convention européenne des droits de l'homme, selon lui. Le gouvernement français n'a même pas pris la peine d'établir au cas par cas le caractère irrégulier du séjour des Roms concernés par ces expulsions, affirment les experts.
Paris invité à prendre des mesures
Ils balayent les arguments de la France, pour qui ces départs étaient volontaires, chaque candidat au retour se voyant proposer une aide de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant puisque l'acceptation de cette aide «révèle une situation de grande précarité ou une situation de dénuement où l'absence de liberté économique comporte un danger pour la jouissance effective de la liberté politique d'aller et de venir», analysent les experts.
Evoquant un précédent constat de violation établi en 2009 contre la France en matière de droit au logement des Roms, ils constatent «non seulement l'absence de progrès mais une régression évidente». La France est donc invitée à adopter des «mesures de réparation adéquates» mais a également «l'obligation d'offrir des assurances appropriées et des garanties de non répétition» de ces violations de la Charte sociale, concluent-ils. Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe, chargé de la mise en oeuvre des conclusions de ce rapport, a adopté mercredi une résolution invitant Paris à lui faire part des mesures prises ou envisagées
Lyon, le 11 novembre 2011
Une quarantaine de personnes occupe pacifiquement depuis jeudi matin 10 novembre le centre social de Parilly à Vénissieux. Ce sont des familles rroms qui ont été expulsées d’un terrain voisin.
Nos associations ont été appelées à l’aide par ces familles. Nous nous sommes retrouvés à gérer la situation d’une quarantaine de personnes, dont 14 enfants (un bébé de trois semaines) dans un local qui n’est pas prévu à cet usage : trop petit (50 m2) avec un seul wc sans lumière, sans matelas, sans couverture, sans nourriture.
En réponse à cette situation, la mairie de Vénissieux n’envisage que des concertations à long terme, nécessaires bien sûr, mais qui restent sans effet. Dans l’immédiat, la mairie n’a pas trouvé de solution auprès du 115 pour héberger ces familles dignement et ne propose rien.
Elle contraint les associations à assumer - seules et sans moyen – la situation au risque qu’elle pourrisse.
Localement, face à une telle urgence, des solutions concrètes et rapides doivent être apportées par les différentes institutions responsables : l’Etat, le Conseil général, le Grand Lyon et la ville de Vénissieux.
Ce n’est pas aux associations de pallier les défaillances de ces institutions.
Conférence de presse vendredi 11 novembre à 17h au
Centre social de Parilly
27 rue J.Guesde
69200 Vénissieux (métro Parilly)
28.10.2011
France : une enquête exhaustive doit être menée sur l'incendie du squat occupé par des Roms
Cabane de fortune occupée par des Roms en Ile de France
La piste de l’incendie criminel doit être envisagée notamment suite aux témoignages décrivant des individus suspects.
Dans la nuit du 24 octobre, un incendie a ravagé un squat occupé depuis près d’un an par des familles Roms dans la rue des Pyrénées à Paris 20ème. Une personne a trouvé la mort dans l’incendie.
D’après des témoignages, des individus en cagoule auraient jeté des cocktails molotov dans les hangars qui abritaient les familles.
Le Procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête. Ce drame survient dans un contexte défavorable aux Roms, stigmatisés dans des discours sécuritaires. Amnesty International demande aux autorités françaises d’appeler et de veiller au respect des droits des Roms et lutter contre les préjugés à l’encontre des minorités.
22.07.2011
ivry-sur-seine, hier. Avec 200 Roms, dont une majorité de Roumains, ce campement est le plus grand du Val-de-Marne
La peur de l’avenir. C’est le sentiment qui dominait hier soir au campement de Roms d’Ivry-sur-Seine. Rassemblés autour de ce qu’ils appellent la « place de Gaulle » , un espace de boue bordé de tentes et de baraques de fortune, une centaine de personnes ont écouté le compte rendu de la délégation reçue le matin même à la préfecture du Val-de-Marne, à la suite d’une pétition qui a recueilli 2000 signatures et d’un rassemblement la semaine dernière (notre édition du 13 juillet).
« Nous avons été reçus, c’est une avancée, a reconnu Sacha Kleinberg, du collectif de soutien aux Roumains d’Ivry, tandis qu’un interprète traduisait. Mais l’absence totale de propositions formulées par l’Etat provoque notre indignation. Nous continuons le combat. »
Installé depuis cet hiver sur un terrain vague jouxtant l’hôpital Charles-Foix, ce campement est le plus important du département avec 200 Roms, dont une majorité de Roumains. Après un incendie qui a coûté la vie à un homme de 57 ans, en février, ces familles, passées par des squats à Paris et Vitry, ont investi cette parcelle de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Demande d’expulsion suspendue
Catalina, arrivée dans l’Hexagone il y a onze mois, fait partie du groupe reçu par la préfecture. « La politique de la France, c’est de ne pas vouloir de nous, estime cette ancienne directrice d’un magasin de vêtements, dans un anglais parfait. Pourtant, on ne fait rien de mal, nos enfants sont inscrits à l’école. Nous voulons juste rester en France et travailler, car en Roumanie, il n’y a plus rien pour nous. »
Depuis le printemps, la menace d’une expulsion demandée par l’AP-HP est suspendue, sur décision de justice. « Mais le directeur de cabinet du préfet nous a clairement dit que s’il y avait une demande d’évacuation, il ferait appliquer la loi », ajoute Sacha Kleinberg. Présent hier soir aux côtés des Roms, Pascal Savoldelli, vice-président (PC) du conseil général du Val-de-Marne, s’alarme de la situation humanitaire dans le camp. « L’Etat a été obligé de reconnaître l’ampleur de la détresse de certaines personnes, mais n’a fait aucune offre de partenariat. Je m’inquiète du devenir de ces gens, en particulier des enfants. L’hiver va venir, et l’Etat ne peut pas rester sans réponses. » Hier soir, la préfecture du Val-de-Marne n’était pas joignable pour répondre à nos questions.
Roms : «Il y a toujours autant» de personnes et de campements
21/07/2011
Le collectif Romeurope dénonçe une politique «inefficace, inhumaine et indigne».
«Sur le terrain, rien n'a changé»
«Sur le terrain, rien n'a changé : on peut donc s'interroger sur les motivations du président de la République», a déploré Laurent El Ghozi accusant le chef de l'Etat de «stigmatiser» des populations «sur une base ethno-raciale» pour ensuite mettre en place «des lois qui restreignent les libertés de tout un chacun».
La loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) votée début février à l'initiative du gouvernement afin de renforcer l'arsenal répressif contre la délinquance et la criminalité «a été faite contre les Roms et les gens du voyage», a estimé M. El Ghozi.
«Amalgame abusif»
En désignant dans un même discours les Roms, des «migrants», et les Gens du voyage des «Français soumis à un régime particulier», M. Sarkozy «a introduit un amalgame abusif qui n'est pas le fait de l'ignorance mais d'une volonté de stigmatiser sur une base ethno-raciale une population qu'il faut expulser, exclure de la société française.
Le 28 juillet 2010, après des violences dans le Cher, le chef de l'Etat a tenu à l'Elysée une réunion sur les «problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms», après les violences survenues à Saint-Aignan (Loir-et-Cher).
Objectif de 300 campements démantelés en trois mois
Deux jours après, dans un discours musclé sur la sécurité il avait demandé au ministre de l'Intérieur de «mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms» jugés comme «des zones de non-droit qu'on ne peut pas tolérer en France». Il avait fixé un objectif de 300 campements démantelés en trois mois.
Le discours avait trouvé sa traduction juridique dans une circulaire de Beauvau (ministère de l'intérieur) qui avait provoqué la colère de Bruxelles, puisqu'elle ciblait expressément une communauté ethnique, dont les membres devaient être expulsés après le destruction de leurs camps. La circulaire a finalement été remplacée.
30.03.2011
Le camp rom du pont de Bondy évacué
L’un des plus gros campements du 93, à cheval sur Noisy-le-Sec et Bobigny, a été démantelé hier matin.Une partie des 270 Roms est accueillie sur un autre terrain par la ville de
Bobigny (Seine-Saint-Denis), mardi. Plus de 150 CRS ont investi le camp au petit matin pour déloger les familles roms installées ici depuis près de deux ans.
La police avait déployé les grands moyens, hier matin, pour évacuer l’un des plus importants campements roms du département, situé le long du canal de l’Ourcq, à proximité du pont de Bondy. Le terrain est à cheval sur les communes de Bobigny et de Noisy-le-Sec. Dès 6 heures, plus de 150 fonctionnaires ont fait partir dans le calme près de 270 personnes, installées principalement dans des caravanes.
Implantés sur cette bande de terre depuis près de deux ans, les Roms savaient que leurs jours ici étaient comptés. Le 18 mars, ils ont été prévenus qu’un arrêté d’expulsion était pris à leur encontre. Tout est parti d’une série de plaintes déposées par ERDF. « La société a constaté des branchements illégaux, dont certains étaient réalisés sur le réseau du gaz, explique-t-on en préfecture. Compte tenu des risques de sinistres, dont le dernier est survenu le 14 mars dans un autre camp à Bondy, le préfet a décidé d’intervenir pour prévenir un risque imminent d’accident. » L’arrêté, pris en urgence, a été attaqué au tribunal administratif, mais le juge a confirmé la décision.
Opération propreté dans le camp de Roms de Villabé
27.03.2011, 07h00
Aidés d’une cinquantaine de bénévoles, les Roms installés à cheval sur Villabé et Ormoy depuis trois ans ont nettoyé leur camp hier.
Objectif affiché de l’opération : obtenir des autorités un ramassage quotidien des ordures.
Depuis six mois, les bennes ont été supprimées.
La communauté d’agglomération d’Evry Centre Essonne s’est engagée à venir ramasser les 2000 sacs poubelles remplis hier.
La fin annoncée du bidonville géant
La justice a ordonné hier l’évacuation du camp rom de Sarcelles où vivent 700 personnes. Elle pourrait intervenir d’ici à quinze jours.
24.03.2011
Sarcelles, rue Émile-Zola, février 2011. Des centaines de familles se sont installées depuis des mois sur des terrains intercommunaux.
C’est la fin annoncée de l’un des plus importants campements de Roms d’Ile-de-France.
Hier matin, le tribunal de grande instance de Pontoise a ordonné leur expulsion du gigantesque bidonville de Sarcelles, qui s’est formé voilà plusieurs mois dans le quartier résidentiel du Mont-de-Gif. Une réunion doit se tenir aujourd’hui en préfecture pour organiser cette évacuation monstre dans un délai maximal de quinze jours.
La communauté d’agglomération Val de France, propriétaire de ces terrains où s’entassent environ 700 personnes, est à l’initiative de cette procédure. « Cela met fin à une situation de plus en plus préoccupante, commente Didier Vaillant, le président (PS) de Val de France. Ce ne sont pas des conditions de vie. »
Des conditions de vie déplorables
La plupart des résidants de ce lieu avaient été expulsés l’année dernière de camps situés en Seine-Saint-Denis. Ici, des centaines de familles occupent environ 250 « baraquinas » (NDLR : petites maisons) sans toilette ni ramassage des ordures, et avec comme seul point d’eau une borne d’incendie. « Le quartier va retrouver sa tranquillité se félicite François Pupponi, le député-maire (PS) de la ville. Et je vais demander aux différents propriétaires des terrains, dont Val de France, de faire les travaux pour empêcher de nouvelles installations. »
Jean-Claude Vitran, secrétaire départemental de la Ligue des droits de l’homme, s’emporte contre cette expulsion programmée. « Nous sommes contre ces décisions autoritaires. Aucune solution pérenne d’hébergement digne n’est proposée », déplore le militant. Les associations de défense des Roms ont proposé, en vain, une table ronde à l’Union des maires du Val-d’Oise pour trouver une solution et « se mettre tous autour d’une table » en février. « Une rencontre que je réclame aussi » assure François Pupponi.
Les gens du voyage manifestent à Nerville
20.03.2011
Du jamais-vu dans le paisible village de Nerville-la-Forêt. Hier matin, cent cinquante personnes — des gens du voyage — sont venus manifester devant la mairie leur hostilité au projet communal de construction d’une station d’épuration sur les terres agricoles où ils habitent. Ils ont eu un vif échange avec le maire avant de se disperser sans obtenir gain de cause.
Incendie dans un camp de Roms: 1 mort
06/02/2011
Le corps d'un octogénaire a été retrouvé ce matin après l'incendie qui a ravagé un campement de Roms à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), a-t-on appris de source policière. L'incendie, d'origine indéterminée, s'est déclaré vers 7 heures dans ce campement de fortune de 900 m2, situé à l'angle de l'avenue de Verdun et de la rue Barbès. Il a été maîtrisé à 8H30.
Le campement, dont il ne reste plus que quelques tôles et planches de bois calcinées, abritait depuis plusieurs mois une soixantaine de personnes, selon la police, "une centaine de personnes, principalement des familles avec des enfants", selon ses occupants.
"Le feu a pris entre 06H00 et 07H00 ce matin, pendant qu'on dormait. Le feu nous a réveillés. Tout a brûlé. On se retrouve à la rue", expliquaient quelques hommes, regroupés avec les autres Roms du campement dévasté sur une place à proximité du sinistre. "Tout a brûlé en une heure. Tout est cassé. On a tout perdu, nos papiers, tout. Depuis, on attend. Ils (la Croix-Rouge et le Samu social) nous ont donné du café, du thé, et c'est tout. Et des blousons à tout le monde", témoigne Sunita, 14 ans.
Selon M. Mayet, le Samu social aurait proposé d'héberger les couples, avec ou sans enfants, dans des hôtels de la région parisienne, mais les familles ont refusé cette solution. Elles étaient toujours réunies près de leur campement aux environs de 18H00. La police judiciaire a été saisie de l'enquête.
L'Europe de l'Est peine à intégrer les Roms
15/02/2010 - AFP
Une famille prépare à manger, le 26 septembre 2002 dans le bidonville de Vaulx-en-Velin, près de Lyon.Crédits photo : AFP
Depuis l'adhésion, en 2007, de la Roumanie et de la Bulgarie, l'Union européenne compte quelque dix millions de citoyens roms. Partout indésirables, partout ostracisés, ils sont devenus, à leur insu, comme l'a reconnu la Commission européenne, «une menace pour la cohésion sociale en Europe».
La minorité rom de Roumanie, estimée à environ deux millions d'âmes, est la plus importante d'Europe. La plus misérable aussi. La mendicité organisée, la prostitution et divers trafics (vols à la tire ou de cartes bancaires) ont permis aux réseaux criminels qui l'exploitent de prospérer. Bien qu'identifiés et localisés, ces réseaux, le plus souvent claniques, jouissent jusqu'ici d'une impunité quasi totale.
Plus ou moins assimilés sous le communisme, les Roms d'Europe de l'Est ont subi de plein fouet le coût social de la transition économique dans les années 1990. L'élargissement de l'Union européenne a entraîné une prise de conscience institutionnelle sur leur condition. L'UE, la Banque mondiale, des ONG telles que la Fondation Soros ont débloqué des fonds et mené des campagnes d'information.
Au début des années 2000, la perspective de l'adhésion à l'UE et la nécessité de remplir un certain nombre de critères pour y parvenir ont contraint les autorités roumaines à se préoccuper, elles aussi, du sort de cette minorité. Bucarest a mis en place par exemple des «médiateurs» chargés d'améliorer la scolarisation ou l'accès aux soins de santé. Ces efforts se sont considérablement relâchés depuis que la Roumanie est membre de l'Union. Selon Magda Matache, qui dirige l'association rom Romani Criss, la Roumanie «a adopté un dispositif législatif conforme à ce qu'attendait Bruxelles. Malheureusement, les lois ne sont pas appliquées». Il faut dire, ajoute la jeune femme, que «la réaction très molle de Bruxelles après les expulsions musclées de Roms en Italie conforte l'inertie des autorités roumaines».
Aujourd'hui encore, la plupart des Roms sont victimes de discriminations qui les empêchent d'être correctement scolarisés et insérés dans le marché du travail. Ils sont aussi de plus en plus nombreux à tenter de gagner l'Eldorado occidental avec la bénédiction de leurs gouvernants qui, constate le sociologue rom Nicolae Gheorghe, «se défaussent ainsi de leurs responsabilités au nom du principe de libre circulation».
Cette réalité vaut également pour les autres pays abritant des minorités roms : la Hongrie, la Slovaquie ou la République tchèque, condamnée il y a deux ans par la Cour européenne des droits de l'homme pour le placement forcé d'enfants roms dans des écoles spéciales destinées aux handicapés mentaux. Pratique courante en Europe de l'Est.
Bouc émissaire idéal des populistes
La crise économique mondiale ne favorise évidemment pas l'intégration des Roms. Les tensions se sont exacerbées. En République tchèque, l'initiative d'un maire qui a fait saisir l'an dernier les allocations perçues par des familles roms endettées a été applaudie par une extrême droite qui a fait de la «rééducation des inadaptables» (comprendre : les Roms) l'un de ses chevaux de bataille. En Hongrie, les Roms sont régulièrement victimes d'agressions. Le racisme anti-rom est instrumentalisé par le parti Jobbik, qui a le vent en poupe et qui dispose depuis juin 2009 de trois eurodéputés. Cette nouvelle bouffée d'intolérance n'épargne pas la Roumanie. L'été dernier, plusieurs maisons appartenant à des Roms ont été saccagées ou incendiées dans des judets (départements) peuplés en majorité par des Roumains de souche hongroise. Selon Magda Matache, ces attaques auraient été téléguidées depuis Budapest par la Garde hongroise, une milice d'extrême droite officiellement dissoute l'été dernier.
La Hongrie et la Roumanie plaident en faveur de la création d'une Agence européenne pour les Roms. Tout en appelant à des actions communautaires concertées, Nicolae Gheorghe et Magda Matache redoutent que ce type d'initiatives visant à présenter les Roms comme une minorité transnationale n'entretienne une forme de ségrégation à leur égard.
Un squat expulsé malgré l’appel des associations
04/12/2009
Sans illusion, le collectif d’associations Rom* a lancé un appel, mercredi 4 décembre, demandant l’extension de la trêve hivernale aux squats et bidonvilles de l’agglomération. Trois jours plus tard, treize Roms dont six enfants se faisaient expulser.
Sans surprise, vendredi 4 décembre à 7h, la police a procédé à l’expulsion d’un squat de la rue Péchoux à Villeurbanne (quartier des Maisons Neuves). Treize personnes d’origine Rom de Roumanie vivaient depuis six mois dans cette maison avec eau et électricité. Parmi elles, six enfants dont un bébé de trois mois. C’est l’aîné des enfants, âgé de 12 ans, qui a prévenu Giberte Renard de l’association CLASSES en charge de la scolarisation des enfants des squats.
Arrivée sur les lieux, elle n’a pu que constater l’absence de solution pour ces personnes : “Il y a un bébé et un père de famille qui souffre de grave pathologie cardiaque mais ils devront attendre lundi pour éventuellement trouver une place au 115”. Aujourd’hui à la rue, la famille va repartir à la recherche d’un nouveau squat.
Toujours aucune réponse du préfet
Pour la deuxième année consécutive, les associations ont pourtant écrit au préfet et aux représentants des collectivités territoriales pour dénoncer ces expulsions hivernales. Elles n'avaient toujours pas reçu de réponses deux semaines après l'envoi de leur courrier le 2 décembre. Il y a pourtant urgence, selon elles.
La mortalité néo-natale précoce des 600 Roms de l'agglomération est de 19 pour 1000, contre 2,2 pour 1000 dans la population française en général, selon les données de Médecin du monde. Leur espérance de vie se situe entre 50 et 60 ans, 15 ans de moins que l'espérance de vie moyenne dans les pays d'Europe de l'Est. Trente bidonvilles et squats sont continuellement présents en moyenne dans le Grand Lyon, majoritairement occupés par des Roms, qui ne disposent bien souvent ni d'eau, ni d'électricité. De fait, leurs conditions d'hygiène et de vie s'en ressentent.
“La situation était déjà la même en 2008, elle sera à nouveau la même en 2010, si rien ne change“, s'est plaint Bernard Longin de médecin du monde. En 2008, les humanitaires disent avoir notamment multiplié le nombre de leurs interventions dans les squats et bidonvilles du Grand Lyon. Ils sont intervenus sur 23 sites dans le Grand Lyon en 2008, contre 17 en 2007, à cause des “expulsions à répétition“ déplore Bernard Longin de médecin du monde.
Vers des solutions ?
Et après la décision inédite du tribunal de Lyon qui a reconnu le statut de “domicile“ à un bidonville de la rue Paul Bert mi novembre, les humanitaires réclament maintenant l'extension de la trêve hivernale des expulsions locatives aux occupants de squats et bidonvilles, afin de venir en aide aux Roms dans la durée.
L'association Caravana Romilor, première association de Roms de l'agglomération demande quant à elle au préfet, l'accès à des terrains aménagés dans le Grand Lyon. Un moyen d'entrer en douceur dans la chaîne du logement, comme cela se fait à Lille notamment, “après des périodes de trois, six mois, un an, on pourrait ensuite sortir des familles pour les orienter vers du logement normal“, explique Onofrei Miklesku, Rom présent depuis quinze ans en France et président de l'association. Il attend lui aussi une réponse du préfet.
*Le collectif d'associations Rrom regroupe notamment Alpil, ATD-Quart-Monde, Cimade, CLASSES, Ligue des droits de l'Homme et Médecins du Monde
MONDETRON !!!
A N T I F A
Le poète Armand Robin (1912-1961)
définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences
Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur
qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement.
Einstein.
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