La situation des producteurs de lait s’est dégradée depuis plusieurs mois. Malgré une orientation favorable, les prix à la production sont relativement bas et la hausse des coûts n’a pas été prise en compte ; ni par les entreprises de collecte et de transformation, ni par la grande distribution. Lors des dernières négociations commerciales, la majorité des grandes enseignes a refusé de prendre en compte la hausse des charges à la production.
« Nous avons l’impression de ne pas être entendus, a déclaré Florian Patingre, président des Jeunes Agriculteurs du Territoire, présent devant la préfecture. Nous manifestons aujourd’hui à cause de l’augmentation des charges sur nos exploitations laitières. Les grandes surfaces ne veulent pas tenir compte de cette augmentation. Nous voulons que le consommateur ait quand même un produit au juste prix. Nous voulons une augmentation de seulement 2 centimes au litre, soit 30 € par tonne, ce qui compenserait l’augmentation de nos charges. Nous demandons que les grandes surfaces s’entendent et acceptent cette augmentation de prix
Des exploitations en difficulté
Florian Patingre, comme bon nombre d’éleveurs, a remarqué que les augmentations que subissent les consommateurs ne sont jamais reportées sur le producteur. Pour lui, les exploitations en difficulté dans le Territoire sont de plus en plus nombreuses. « Les charges ne cessent d’augmenter depuis 2011, notamment le prix de l’énergie, celles qui concernent les aliments », précise-t-il.
À Belfort, une vingtaine de tracteurs agricoles a déversé près de 100 m³ de pneus, fumiers et déchets divers devant les grilles de la préfecture. Une action symbolique qui pourrait se renouveler si les agriculteurs ne sont pas entendus. Pour Georges Flotat, vice-président de la chambre d’agriculture, « la situation perdure depuis déjà un bon moment ». « 2013 s’annonçait meilleure que 2012, mais on n’en prend pas le chemin. Avec l’augmentation des matières premières, on n’arrive pas à l’équilibre. La situation devient critique pour certains exploitants, notamment les jeunes qui ont investi en s’installant. Pourtant, ils doivent faire face avec des revenus à la baisse ». Le lait est sur le feu et cela commence à bouillir dans les campagnes.
À Belfort, après la manifestation, ce sont les employés communaux qui ont nettoyé l’espace public devant la préfecture.
Une manifestation de viticulteurs dégénère dans l'Hérault
Manifestation de plusieurs milliers de viticulteurs le 25 novembre 2009 à
Montpellier (Hérault)./AFP PHOTO / PASCAL GUYOT
INCIDENTS - Les manifestants ont allumé des feux sur la route, avant d'être
repoussés par des gaz lacrymogènes...
Des incidents ont éclaté mercredi soir dans l'Hérault après la manifestation
de viticulteurs qui a rassemblé dans l'après-midi à Montpellier 10.000 personnes
selon les organisateurs, 3.600 selon la préfecture. Les participants entendaient
exprimer leur désarroi face à la crise qui touche la viticulture et ont demandé des
mesures urgentes.
En début de soirée, les bus de manifestants ont tenté d'entrer à Pézenas mais en
ont été empêchés par les très nombreuses forces de l'ordre et ont été obligés
de prendre la direction de Béziers.
Un hélicoptère cible d'une fusée de détresse
Le convoi, survolé par un hélicoptère de la gendarmerie, s'est ensuite dirigé vers
Servian où les manifestants ont allumé des feux sur la route, avant d'être repoussés
par des gaz lacrymogènes. Ils ont ensuite endommagé les vitres et le volet
roulant
du magasin Lidl.
Selon la gendarmerie, l'hélicoptère qui survolait les bus de viticulteurs a été
la cible
d'une fusée de détresse qui n'a cependant pas touché l'appareil. Plusieurs véhicules de gendarmes ont été caillassés, selon la même source et le chauffeur du commandant de groupement a été blessé.
Entre Pezenas et Béziers, des manifestants ont allumé des feux sur le bas-côté et la
RN9 a été complètement bloquée par une importante colonne de véhicules de la
gendarmerie.
Feux de poubelles et des jets de pétards
Des dégradations ont également été commises à l'issue de la manifestation dans des communes aux alentours de Montpellier, notamment dans des grandes surfaces à
Mèze et Cournonsec, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
La préfecture de l'Hérault a signalé dans un communiqué des feux de poubelles
et des jets de pétards, ainsi que «plusieurs débuts d'incendie qui ont nécessité la
fermeture momentanée de la rue des Arceaux».