Les poubelles s'entassent à Marseille
03/11/2009
Les commerçants sont mécontents de l'image de «poubelle ambulante» leur ville.
Une grève des agents d'une société de ramassage privée bloque depuis six jours la collecte des ordures.
Une fois de plus, les Marseillais voient leur ville disparaître sous les ordures. Depuis jeudi dernier, les centres de transfert des déchets aux abords de la ville sont bloqués par une centaine d'employés de la société privée Bronzo qui protestent contre la réorganisation de la collecte.
Le contrat de leur société pour le ramassage des ordures dans le 14e arrondissement s'achève en décembre, et ne sera pas renouvelé. Dans le même temps, Bronzo a été écarté de l'appel d'offre pour le ramassage des détritus du 1er arrondissement. Les grévistes réclament des «garanties en terme d'emploi, de salaires et de conditions de travail», explique Gérald Garcia, délégué CFDT.
Mais la dernière réunion entre Marseille Provence Métropole (MPM) et les délégués syndicaux jeudi a tourné court. «Dès que les marchés seront régulièrement attribués», c'est-à-dire dans dix jours, «nous obtiendrons des entreprises la reprise intégrale du personnel à son niveau intégral de rémunération», a promis Eugène Caselli, président de la MPM. Mais celui-ci refuse de formuler des garanties écrites, comme le réclament les syndicats.
La politique de gestion des déchets en cause
Résultat : les ordures s'entassent sur les trottoirs marseillais. «Ce n'est pas tolérable que 100 personnes prennent en otage 850.000 Marseillais», s'énerve Eugène Caselli qui menace désormais de faire appel à la force publique. Mardi soir, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP) l'a assuré de son soutien, déclarant «l'heure n'est pas à la polémique : nous devons trouver des solutions ensemble».
Bruno Gilles, le maire UMP des 4e et 5e arrondissements a pourtant stigmatisé l'échec de MPM en matière d'assainissement de la ville dans La Provence. Le quotidien voit dans ce conflit une conséquence de la privatisation du ramassage des déchets. Dans le même temps, le mécontentement gronde car Marseille n'en est pas à sa première grève d'éboueurs : le souvenir d'un conflit qui avait duré plus d'une dizaine de jours en 2003 est toujours dans les esprits.