Mise en place hier après-midi de chapiteaux à l’entrée des sites du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard et piquets de grève symboliques. Photo Patricia LouisLa grève des personnels soignants se poursuit au Centre hospitalier, avec la mise en place de piquets depuis hier après-midi, à l’entrée des sites urbains de Belfort et de Montbéliard.
Il faut remonter aux grandes grèves des infirmières au cours des années 1980, pour assister à une telle montée en puissance d’un mouvement social.
Au Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (CHBM), il s’agit d’une première. Lancée jeudi dernier par l’ensemble des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CNI, CASAP), la grève se poursuit sans discontinuer pour « dénoncer les baisses d’effectif et la dégradation des conditions de travail ».
L’intersyndicale, qui avait volé en éclat, il y a quelques années, s’est reconstituée pour faire bloc et tenter de faire reculer une direction, qui maintient son cap (Le Pays du 16 juin 2012). Revenir à l’équilibre d’ici à 2014, alors que le déficit était de 5 millions d’euros l’an passé en recourant pour l’essentiel à des baisses des effectifs.
Cette logique comptable, les organisations syndicales ne veulent plus en entendre parler, considérant que les efforts demandés au personnel soignant n’ont cessé d’augmenter au cours des années passées.
Invitation au dialogue avec la population
C’est pour expliquer cette situation de tension extrême que toutes organisations syndicales confondues ont monté hier devant les sites de Belfort et de Montbéliard, des chapiteaux aux entrées principales du Centre hospitalier. Ces points de ralliement sont depuis hier après-midi occupés en permanence par des grévistes qui se relaieront jour et nuit, tout en faisant circuler des pétitions auprès de l’ensemble des personnels du CHBM et en distribuant des tracts aux usagers du Centre hospitalier. C’est dans une atmosphère de détermination totale que le mouvement a pris cette nouvelle forme. Les personnels soignants en grève invitent tous les citoyens de l’Aire urbaine à aller à leur rencontre et à débattre des difficultés supportées par les uns comme les autres.
Responsable de la Coordination nationale des infirmières (CNI), Nathalie Depoire fait observer : « Depuis que nous avons claqué la porte jeudi dernier, la direction ne s’est pas manifestée en vue de rétablir le dialogue ». Les « piquets de grève » comptent aussi favoriser les rencontres conviviales si la météo le permet au cours des jours à venir (pique-nique revendicatif, barbecue etc.). Ce ne sont pas les idées et les bonnes volontés qui manquent au CHBM.