Les handicapés dénoncent la baisse de leur niveau de vie
Des personnes handicapés distribuent des tracts sur le Vieux-Port à Marseille. Crédits photo : AFP
Fait assez rare, le mouvement «Ni pauvre ni soumis» a organisé samedi une journée de manifestation partout en France pour dénoncer la paupérisation des personnes handicapées.
Les handicapés dans la rue. Environ 2.500 personnes, dont beaucoup se déplaçaient en fauteuil roulant, ont manifesté samedi place du Trocadéro à Paris, selon l'Association des paralysés de France. Elles sont venues dire que l'Allocation adulte handicapé (AAH) ne permet pas aux malades et aux handicapés de vivre dignement.
Le mouvement «Ni pauvres ni soumis» (NPNS), qui rassemble une centaine d'associations de personnes handicapées ou malades, avait appelé à manifester partout en France pour réclamer un «revenu d'existence» au niveau du Smic. A Paris, les manifestants étaient invités à venir «piétiner» sur le Parvis des Droits de l'Homme au Trocadéro, pour symboliser «l'immobilisme» du gouvernement sur la question des ressources. D'autres rassemblements étaient organisés dans une vingtaine de villes.
Nicolas Sarkozy avait promis durant la campagne présidentielle de 2007 de revaloriser de 25% d'ici à 2012 l'Allocation adulte handicapés (AAH), touchée par environ 850.000 personnes en France. Mais elle reste en-dessous du seuil de pauvreté, déplore le collectif. L'AAH sera portée à 696,63 euros par mois au 1er avril, puis à 711,95 euros au 1er septembre, selon un décret publié mercredi. Or le seuil de pauvreté est d'environ 900 euros par mois, selon l'Insee. «Ce n'est pas suffisant, nous demandons la mise en place d'un véritable revenu d'existence pour les personnes qui ne peuvent pas ou plus travailler», explique le président de l'Association des paralysés de France (APF) Jean-Marie Barbier.
Depuis deux ans, «les choses n'ont pas bougé»
En mars 2008, NPNS avait organisé une première grande manifestation à Paris. Elle avait rassemblé 35.000 personnes selon les organisations, 16.500 selon la police, pour réclamer, déjà, un revenu au niveau du Smic. Pour Jean-Marie Barbier, depuis cette date, «les choses n'ont pas bougé» pour les handicapés.
Dénonçant «l'extrême pauvreté» des personnes handicapées ou victimes de maladies invalidantes, NPNS demande un revenu qui soit «au moins égal» au Smic et qui ne dépende pas des ressources du conjoint, quel que soit le lieu de vie. Nécessaire aussi selon le mouvement, l'augmentation du seuil d'accès à la Couverture médicale universelle (CMU) complémentaire pour que ceux qui bénéficient de l'AAH puissent en profiter. Enfin, NPNS exige le retrait des franchises médicales, de l'augmentation du forfait hospitalier et de l'imposition fiscale des indemnités journalières de maladie, dont «les personnes handicapées sont les premières victimes», selon Jean-Marie Barbier.