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Remue ménage à l'Ecole Normale |
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Les normaliens recommencent à servir le peuple... en cuisine. La patronne se cabre
26.03.2011 source Marianne
Des mois de grève et de mobilisation solidaire entre les élèves et les personnels de ménage et de cuisine de l'École Normale Supérieure n'ont pas suffi à faire plier la direction. Plus déterminés que jamais à faire entendre les revendications des travailleurs précaires de leur école, les élèves campent dans les salons de la directrice.
(Façade de l'ENS, rue d'Ulm à Paris - photo Marianne)
Depuis mardi 22 mars, les fastueux salons de la direction de l’Ecole Normale Supérieure à Paris sont le théâtre d’une curieuse cohabitation. Miroirs, cheminées et lustres au plafond, un grand Vasarely accroché au mur… et par terre, des matelas de fortune, des duvets, des sacs de couchage, une cafetière débranchée, une serviette de bain qui traîne. Depuis mardi, les étudiants font le siège, « jours et nuits », précisent-ils ; le résultat de cinq mois de crise au sein de la prestigieuse école de la rue d’Ulm.
Tout a commencé en octobre, au moment du mouvement contre la réforme des retraites. « On était parti pour discuter retraites avec le personnel d’entretien et de cuisine de l’école, explique un élève. On s’est aperçu qu’ils n’osaient pas faire la grève, et surtout que leurs conditions de travail étaient inacceptables ». CDD à répétition, salaires bloqués à 1100 € par mois, violences physiques et insultes de la part du chef de cuisine… la liste de griefs est longue, et la loi du silence d’une efficacité redoutable. Une omerta que les étudiants mobilisés sont déterminés à rompre : « Il y a une véritable culture du secret dans cette école. Ce que craint la direction par-dessus tout, c’est que les choses s’ébruitent ». Et elles s’ébruitent de plus en plus, à mesure que les revendications tardent à être entendues par la direction.
De grèves ponctuelles en décembre, les agents de cantine sont passés à une grève reconductible au mois de janvier, mouvement auquel les personnels de ménage et jardiniers se sont ralliés ponctuellement, comme ils projettent de le faire à nouveau la semaine prochaine. Bilan : « le Pot », le restaurant de l’école qui sert environ 1200 repas par jour et qui constitue une source de revenus importante pour l’ENS, est fermé depuis le mois de décembre.
Étudiants et personnels d’entretien s’organisent : occupés depuis quatre jours, les salons de la direction se sont improvisés boulangerie. Chacun s’affaire à préparer des sandwiches qui seront vendus aux étudiants de l’école à l’heure du déjeuner. Les recettes de cette « cantine auto-gérée » servent à soutenir le mouvement.
Du côté de la direction, on patauge. La directrice de l’ENS, Monique Canto-Sperber, oscille depuis des semaines entre les coups de pression (menaces de sanction des élèves impliqués dans le blocage, recours aux forces de police ou à des huissiers) et les promesses de négociations pour aboutir à un protocole de titularisation des personnels précaires. Pour les élèves, c’est clair : « Ça ne l’intéresse pas, elle a mieux à faire… Elle passe son temps à essayer de refiler le dossier à la secrétaire générale des services ». En attendant, elle n’a plus accès à ses bureaux personnels, dont les portes sont consciencieusement barricadées et surveillées en permanence par deux « camarades ».
D’après un enseignant venu manifester son soutien au mouvement, Monique Canto-Sperber a toujours été davantage soucieuse de son image auprès du ministère que de sa popularité au sein de l’école. « Elle attend des consignes de Pécresse », souffle-t-on dans la salle. Si les personnels de ménage et de cantine obtiennent leur titularisation, l’idée pourrait en effet se répandre dans les autres universités et établissements supérieurs de recherche.
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MONDETRON !!! |
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A N T I F A |
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Le poète Armand Robin (1912-1961) |
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