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ALGERIE


Faire peur à défaut de convaincreTaille du texte normaleAgrandir la taille du texte

  08.05.12 

Si les Algériens n’iront pas voter, l’Algérie sera attaquée de l’étranger. Des chasseurs bombardiers et des armes électroniques sont prêts à l’assaut. C’est du moins le scénario catastrophe que nous prédisent Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem.
D’autres politiques plus au moins proches du premier et du deuxième cercles du pouvoir répètent qu’«un complot» se trame quelque part. Faire peur aux Algériens pour les contraindre à aller voter le 10 mai pour désigner un Parlement a marqué largement la campagne fade qui s’est achevée dimanche. Le Premier ministre s’est distingué par un discours alarmiste tellement recyclé qu’il est devenu ennuyeux. Pour le chef du RND, une forte abstention au scrutin prochain pourrait amener «une ingérence» étrangère. Rien que ça.


L’armée face à la détermination des manifestants
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25.07.11 

Des centaines de manifestants ont encore occupé, hier, la place Tahrir, au centre du Caire, au lendemain d’une manifestation contre les autorités militaires qui s’est terminée par de violents affrontements faisant plus de 200 blessés.


Les chômeurs du Sud tiennent tête au pouvoir

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le 15.07.11

Sit-in, grève de la faim, discussions vaines avec le ministère… Un an après la tentative de suicide collectif des chômeurs de Ouargla, la situation s’est aggravée dans le Sud. Le comité le plus tenace et le mieux organisé du pays compte se rendre à la Présidence à la rentrée et prépare son action en université d’été.
 
Brigades anti-émeutes : Une intervention toutes les deux heures depuis janvier

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  09.06.11 


Les forces anti-émeutes n’ont pas chômé depuis le début de l’année. 2777 opérations de maintien de l’ordre ont eu lieu ces
5 derniers mois pour contrer toutes les manifestations de colère qui éclatent au jour le jour.


Les travailleurs d’Algérie Poste ne décolèrent pas

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04.06.11 

Déclenchée samedi dernier, la grève des postiers se poursuit. Jeudi, plusieurs bureaux de poste à Alger étaient paralysés. Certains employés sont carrément sortis dans la rue pour exprimer leur mécontentement.

Quelque 400 travailleurs d’Algérie Poste de différents bureaux de poste d’Alger ont organisé, jeudi, un sit-in devant la Grande-Poste (Alger) pour «appuyer leurs revendications salariales», selon l’APS. Plusieurs bureaux de poste, à l’instar de ceux de la Grande-Poste ou de la place des Martyrs, ont été vidés de leurs employés qui ont préféré sortir à l’extérieur en signe de mécontentement.

23.03.2011

Plus d'une cinquantaine de personnes ont été blessées, dont un bébé, dans des affrontements, mercredi, entre jeunes d'une cité populaire d'Alger et forces de l'ordre. Les heurts avaient commencé avec l'arrivée d'engins de démolition de baraques illégales dans la Cité de France. Par ailleurs, la presse indiquait, mercredi, que le pouvoir envisageait de réviser la Constitution pour répondre à la contestation en Algérie.

19.03.2011

• ALGERIE - Loin de désarmer, la contestation en Algérie s'étend avec des grèves, des sit-in parfois violents. La police algérienne s'est positionnée en force dans la matinée dans le centre d'Alger autour de la Grande Poste, lieu de rendez-vous fixé par de jeunes Algériens sur le réseau Facebook pour marcher vers la présidence de la République. 

28.02.2011

En Algérie
, cinq syndicalistes de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) d'Alger sont en grève de la faim depuis huit jours pour protester contre le refus de leur employeur de reconnaître leur syndicat. Depuis les émeutes contre la vie chère qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés en janvier, l'Algérie est confrontée à des grèves en série qui ont touché notamment la santé, le secteur universitaire et scolaire et même des secteurs habituellement peu contestataires comme la Justice.

  25/02/2011 
|
 
Copyright Reuters

A la demande de l'opposition, l'état d'urgence a été officiellement levé en Algérie. Cependant les manifestations restent interdites dans le pays.

L'Algérie a officiellement levé jeudi soir l'état d'urgence en vigueur depuis dix-neuf ans dans le pays. Cette décision répond ainsi à une exigence de l'opposition dans un contexte de révoltes populaires à travers le monde arabe.

La levée des mesures d'exception était une revendication commune à tous les mouvements d'opposition qui ont participé à des manifestations hebdomadaires dans la capitale en prenant exemple sur les soulèvements survenus en Egypte et en Tunisie.

L'un des organisateurs des manifestations a toutefois déclaré cette semaine à Reuters que la levée de l'état d'urgence était positive mais insuffisante, et que le gouvernement devait renforcer les libertés démocratiques.

Un décret signé par le président Abadelaziz Bouteflika et levant l'état d'urgence est entré en vigueur après sa promulgation au Journal officiel. L'état d'urgence avait été décrété en 1992 dans le cadre de la lutte menée par les autorités contre l'insurrection islamiste. Mais celle-ci est retombée depuis quelques années et les opposants au gouvernement estiment que l'état d'urgence est utilisé pour limiter les libertés publiques.

La levée du dispositif aura peu d'implications concrètes, le gouvernement ayant aussi adopté de nouvelles règles qui autorisent l'armée à jouer un rôle dans la sécurité intérieure, comme elle le faisait précédemment.

Le président Bouteflika, 73 ans, a indiqué ce mois-ci que les manifestations de protestation resteraient interdites dans la capitale pour une durée indéterminée.

Algérie : l'opposition appelle à manifester tous les samedis

13/02/2011 

30.000 policiers ont été déployés samedi pour faire face aux manifestants.
30.000 policiers ont été déployés samedi pour faire face aux manifestants. 

Au lendemain d'une manifestation sévèrement encadrée à Alger, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie compte organiser un nouveau rassemblement le 19 février dans la capitale.

L'opposition algérienne ne baisse pas les bras. Malgré le sévère encadrement policier de la manifestation de samedi, à Alger, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a décidé dimanche d'organiser une nouvelle marche le 19 février. De son côté, le parti d'opposition du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a renchéri en appelant à manifester tous les samedi, «jusqu'à ce que le régime tombe».

La CNDC était à l'origine de première marche samedi à Alger qui a été empêchée par un important dispositif estimé à quelque 30.000 policiers qui ont procédé à des interpellations . Mais plusieurs centaines de manifestants avaient néanmoins bloqué la Place du 1er mai pendant plusieurs heures. Un rassemblement de très courte durée s'était également tenu à Oran, la grande ville de l'ouest algérien, où une trentaine de participants ont aussi été interpellés.

Lors de sa réunion, dimanche, la CNDC a fait le bilan de la tentative de marche de samedi, jugeant le bilan de cet événement «positif» car il a drainé «5000 personnes», a par ailleurs déclaré par téléphone un porte-parole du mouvement, Khalil Moumène. . Les opposants ont également «dénoncé et condamné le comportement brutal des forces de sécurité ainsi que les interpellations de leurs militants» et loué la retenue des manifestants, a-t-il ajouté. Un peu plus tard dans la journée, la CNDC a annoncé que les quelque 300 personnes interpellées samedi à Alger et Oran ont été libérées.

 

«Nous allons continuer à défier ce pouvoir»

Dans la capitale, samedi, des dizaines de milliers de policiers avaient été déployés. Des échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants, qui ont bravé l'interdiction de défiler, ont eu lieu. Les heurts ont éclaté peu avant le début de la manifestation qui réclamait davantage de liberté et la levée de l'état d'urgence. Les affrontements se sont rapidement calmés, affirment des reporters sur place. Dans la foule, on a pu entendre «Bouteflika dehors!», «Algérie libre et démocratique», «non à l'Etat policier».

En tout début d'après-midi, la circulation avait timidement repris dans ce secteur auparavant entièrement bouclé par des dizaines de véhicules blindés. Lors d'un point presse, Saïd Sadi, président du RCD, a lancé: «26.000 policiers pour empêcher une marche pacifique, cela témoigne non pas de la force, mais de la peur du pouvoir qui est aux abois. Nous allons continuer à manifester, à défier ce pouvoir jusqu'à ce qu'il tombe».


Un jeune s'immole à Djelfa !

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte26.01.11

 

Mercredi matin, un jeune chômeur, qui ne survit que grâce à son activité de gardien de parking sauvage, s'est immolé devant le siège de la wilaya de Djelfa, située à 300 Km d'Alger. Vers 9 H 30, le jeune malheureux, dont nous ignorons toujours l'identité, s'est aspergé le corps d'essence et y a mis le feu devant les agents de sécurité de la wilaya.  

 

 "Hagrouni, Hagrouni", criait le jeune au moment où les flammes dévoraient son corps sous les yeux d'une foule choquée et bouleversée. Selon des sources locales, contactées par nos soins, le jeune âgé entre 26 et 28 ans n'a pu échapper à la mort que grâce à l'intervention des agents de la wilaya lesquels ont éteint les flammes à l'aide des extincteurs.

Selon les témoignages que nous avons recueillis, ce jeune abattu par sa détresse sociale entendait protester à travers cet acte de désespoir contre son exclusion des listes des bénéficiaires des logements sociaux de Djelfa.

Souffrant de graves brûlures, des sources locales signalent que la victime a été transférée dans un état critique dans un hôpital spécialisé de la capitale, Alger. 

Signalons enfin que cette énième immolation vient s'ajouter aux autre tentatives qui ont plongé dans le désarroi et l'angoisse de nombreuses régions du pays.  Cette vague de suicides va-t-elle s'arrêter un jour ?

À Alger, la contestation commence à se politiser 

18/01/2011 

Affrontements entre jeunes et policiers à Alger, le 7 janvier dernier. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) tente de coordonner la protestation et appelle à manifester le 22 janvier.
Affrontements entre jeunes et policiers à Alger, le 7 janvier dernier. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) tente de coordonner la protestation et appelle à manifester le 22 janvier. Crédits photo : FAYEZ NURELDINE/AFP

La levée de l'état d'urgence, le rétablissement des libertés et la lutte contre la corruption des dirigeants se sont ajoutés aux revendications des manifestants.

Le syndrome de Sidi Bouzid va-t-il contaminer l'Algérie? L'admiration des Algériens pour la «révolution de jasmin» prend la forme d'une tragique caricature. Depuis vendredi, quatre jeunes ont tenté de s'immoler par le feu. L'un d'entre eux, Mohsen Bouterfif, a succombé à ses blessures. Ce chômeur de 26 ans, originaire de Tébessa, près de la frontière est, avait été éconduit par la Mairie où il venait de solliciter un emploi.

Alors que le pouvoir peine à conjurer le mauvais œil en limitant la grogne à «la hausse des prix de l'huile et du sucre», la contestation commence à se politiser. Avec comme revendications la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis février 1992, le rétablissement des libertés et la lutte contre la corruption des dirigeants. Si la classe politique, domestiquée, n'a aucune emprise sur la colère de la jeunesse, des collectifs autonomes occupent timidement le terrain. Samedi, plus de 200 militants associatifs se sont rassemblés sur la place de la Liberté-de-la-Presse, dans le centre d'Alger, pour conspuer le régime.
Face au risque d'un embrasement à la tunisienne dans la capitale, où les manifestations sont interdites depuis 2001, les autorités sont au pied du mur. Au plus fort des émeutes, ministres et leaders de la majorité imploraient les contestataires de «manifester pacifiquement». Alors que le RCD tunisien est décrié, c'est son homonyme algérien, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, de Saïd Sadi, qui tente de donner à la révolte une expression ordonnée. Malgré le rejet de sa demande d'autorisation par le ministère de l'Intérieur, le RCD a décidé de passer outre en maintenant son appel à une manifestation, le 22 janvier à Alger.
Alternative pessimiste
Comme à Tunis, le régime algérien continue d'agiter l'épouvantail islamiste pour légitimer sa poigne de fer. Si Ben Ali a marginalisé le mouvement Ennahdha, pourtant moins belliqueux que le FIS, Bouteflika a multiplié les concessions aux intégristes pour en faire des alliés. Après avoir amnistié les criminels de la guerre civile et imposé le silence à leurs victimes, le président algérien a, en gage de bonne foi, traîné devant les tribunaux des chrétiens et de «mauvais musulmans» qui n'observaient pas le jeûne rituel du Ramadan.
Alors que les couches populaires tirent le diable par la queue, des fortunes aussi rapides que suspectes s'affichent sans complexe. Comme la belle-famille de Ben Ali, qui avait mis l'économie tunisienne en coupe réglée, des proches du président Bouteflika et des officiers supérieurs ont fait main basse sur la rente pétrolière et le commerce extérieur. Vendredi, dans le quotidien El Watan, un baron de «l'import-import» a révélé les connexions mafieuses de la délinquance du «marché informel» avec les féodalités civiles et militaires.
Au-delà des luttes claniques qui tentent d'instrumentaliser la grogne populaire, que fera l'armée en cas de menace populaire contre le régime? Si les Algériens admirent l'armée tunisienne qui a protégé les manifestants contre les nervis de Ben Ali, ils sont encore traumatisés par leurs généraux qui avaient tiré dans le tas lors de la révolte d'octobre 1988, faisant plus de 500 morts. À leur pressant désir de liberté et de justice, le pouvoir n'offre, pour l'instant, qu'une alternative pessimiste: se soumettre à l'ordre autoritaire ou sombrer dans le désordre de la violence et de l'émeute.



18/01/11

L’Algérie en quasi-état de siège : Alger quadrillée par la police

 17 janvier 2011

 Le régime, qui craint une révolte populaire, a considérablement renforcé, de manière visible, le dispositif de sécurité dans la capitale. Les rues d’Alger sont quadrillées depuis vendredi dernier par un important dispositif sécuritaire.

Les dizaines de ces derniers sont postés en différents lieux sensibles de la capitale. Sur la place du 1er Mai, plus précisément devant le siège de la centrale syndicale, un nombre important de camions des brigades antiémeute attendent un éventuel mouvement de rue. Aux Trois-Horloges, à Bab El Oued, et non loin du commissariat du 5e arrondissement, le même dispositif a été mis en place avec, en tête de peloton, le fameux blindé antiémeute appelé « moustache ». Devant le siège de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la même exhibition de force est constatée. Le palais d’El Mouradia, siège de la présidence de la République, demeure sous l’œil vigilant d’un ensemble de véhicules policiers dirigés par des officiers.

Le pays en quasi-état de siège

Il était difficile pour les Algérois, hier, de communiquer par SMS. Le réseau téléphonique a été perturbé avec l’impossibilité d’envoi de texto, en particulier Mobilis rapporte le quotidien El Watan. Le réseau social facebook subit aussi des perturbations interminables. Par ailleurs, sur le plan sportif, la trêve footballistique a été inhabituellement avancée, ce qui dénote la crainte de voir tout rassemblement populaire se transformer en manifestation. Les activités culturelles ont, elles aussi, été suspendues jusqu’à nouvel ordre.


Algérie : le syndicaliste Ahmed Badaoui arrêté à Alger

 lundi 17 janvier 2011

 

Le syndicaliste Ahmed Badaoui a été arrêté samedi soir à son domicile à Alger, annonce dimanche une source syndicale. Son ordinateur ainsi que plusieurs documents ont été saisis. Selon des informations, non encore confirmées, il serait poursuivi pour « tentative de renversement de l’Etat ».

Ahmed Badaoui avait, dans la même journée de samedi, participé à une réunion du Comité de défense des droits et des libertés syndicaux. Un comité dont il est l’un des membres fondateurs. La réunion, qui a eu lieu à la rue Tanger à Alger, devait dégager des actions pour accompagner le mouvement de contestation social dans le pays.

Ex-secrétaire général du syndical national des douanes et ex membre dirigeant de l’UGTA, Ahmed Badaoui est suspendu depuis novembre 2005 de ses activités syndicales au motif de « troubles graves à l’ordre public ».



Algérie : le syndicaliste Ahmed Badaoui arrêté à Alger

17 janvier 2011

 

Le syndicaliste Ahmed Badaoui a été arrêté samedi soir à son domicile à Alger, annonce dimanche une source syndicale. Son ordinateur ainsi que plusieurs documents ont été saisis. Selon des informations, non encore confirmées, il serait poursuivi pour « tentative de renversement de l’Etat ».

Ahmed Badaoui avait, dans la même journée de samedi, participé à une réunion du Comité de défense des droits et des libertés syndicaux. Un comité dont il est l’un des membres fondateurs. La réunion, qui a eu lieu à la rue Tanger à Alger, devait dégager des actions pour accompagner le mouvement de contestation social dans le pays.

Ex-secrétaire général du syndical national des douanes et ex membre dirigeant de l’UGTA, Ahmed Badaoui est suspendu depuis novembre 2005 de ses activités syndicales au motif de « troubles graves à l’ordre public ».


Les émeutiers ciblent les symboles de l'État algérien

10/01/2011

Dans les villes de province (ici Annaba, dans l'est du pays), les émeutes ont redoublé de fureur ce week-end.
Dans les villes de province (ici Annaba, dans l'est du pays), les émeutes ont redoublé de fureur ce week-end. Crédits photo : AP/AP

Les autorités tentent de minimiser la portée du mouvement de contestation.

La contestation qui agite le pays depuis mercredi continue de se propager, détruisant tout sur son passage. Avec un bilan de 800 blessés et plus de 1 100 arrestations, le ministre de l'Intérieur a déploré, samedi, la mort de trois personnes. A Bou Ismaïl (50 km à l'ouest d'Alger), Abdelfetah Akriche, 32 ans, a été tué par une grenade lacrymogène qui l'a touché au visage. À M'Sila (300 km au sud d'Alger), le jeune Azeddine Lebza, 18 ans, a succombé aux balles d'un policier. À Tidjelabine (45 km à l'est d'Alger), on a retrouvé, sous les décombres d'un hôtel incendié, le corps calciné d'un homme non identifié. Une quatrième victime a été signalée, samedi soir, par des témoins à Ighzer Amokrane, près de Béjaïa en Kabylie ; il s'agit d'un émigré subsaharien de 38 ans, Ibérakène Moussa, tué d'un coup de poignard par des inconnus. Dimanche, à Tiaret, un jeune a été tué par balle, dans des circonstances non élucidées.

Malgré le risque d'une évolution plus tragique, les autorités s'efforcent de minimiser la portée politique des émeutes, en évoquant des «lobbies mafieux». Pour juguler la hausse des prix des produits de base, un Conseil interministériel a annoncé samedi la suspension des droits de douane et des taxes jusqu'en août 2011, pour le sucre, l'huile et les céréales. Dès cette semaine, les prix devraient donc baisser d'au moins 40 %. Est-ce suffisant pour désamorcer la crise ? Si Alger a connu, dimanche, une relative accalmie, la fureur a redoublé en province. Dans plusieurs villes, les émeutiers ont encore ciblé des symboles de l'État. Des mairies, des tribunaux, des perceptions, des banques, des sièges de sous-préfectures et même des lycées ont été incendiés ; des entreprises mises à sac ; des dépôts de marchandises pillés.

Redoutée par nombre d'analystes, cette fuite en avant dans la destruction et l'émeute est d'abord le résultat du populisme clientéliste du régime. À défaut de créer des emplois pour résorber le chômage (10 % officiellement, 25 % selon la Banque mondiale) qui touche particulièrement les moins de 30 ans (75 % de la population), le gouvernement a encouragé des pratiques illicites. Des importateurs et autres grossistes proches du régime ont fait fortune dans la spéculation de produits bas de gamme, souvent contrefaits. Agissant à la barbe du fisc, ils alimentent les circuits de l'économie parallèle qui emploient des milliers de jeunes.

«En annonçant la révision des critères pour l'octroi du registre de commerce, l'obligation de vente avec factures et le paiement par chèque à partir de 500.000 dinars (environ 5.000 euros), le gouvernement a secoué l'équilibre des bénéficiaires de la rente dans le sérail, et a déclenché la colère des barons du marché informel», analyse un économiste proche du RND du premier ministre, Ahmed Ouyahia.

La justesse du constat ne peut pourtant expliquer, seule, l'ampleur de la révolte. Tout en reconnaissant la «légitimité» de la contestation, les officiels s'interrogent à l'unisson : «Pourquoi les jeunes ne manifestent-ils pas pacifiquement ?» Comme s'ils n'étaient pas les artisans du verrouillage politique qui a plombé les libertés. En retrouvant le pouvoir en 1999, le président Bouteflika a imposé un retour au pas de charge vers l'autoritarisme des années de plomb : l'opposition est marginalisée, la presse mise au pas et la contestation pacifique réprimée. Même les convertis au christianisme ou les musulmans qui n'observent pas le jeûne rituel du Ramadan se voient pourchassés. À défaut d'une redistribution plus juste de la rente pétrolière, mais aussi de réformes audacieuses qui rétabliraient les libertés et les canaux classiques de médiation sociale, la contestation désordonnée et violente risque de s'installer dans la durée.


Manifestations en Algérie contre l'envolée des prix alimentaires

 06.01.2011

MONDE - Ces derniers ont atteint un nouveau record dans le monde en décembre...

Face à la hausse des prix alimentaires, les Algériens descendent dans la rue. Plusieurs villes ont connu ces derniers jours des manifestations pour dénoncer l’envolée du coût des produits de consommation de base, tels que le sucre, l’huile ou la farine. Des rumeurs circulent même sur un risque de pénurie de pain.
Mardi soir, des incidents ont éclaté entre les jeunes du quartier de Bab el-oued à Alger et les forces de l’ordre, rapportait la presse algérienne. La tension était aussi palpable dans la ville de Tipaza et d’Oran.
Hausse des prix «exagérée»
Dans une conférence de presse à Alger, le ministre du Commerce Mustapha Benbada a promis d’agir pour limiter une envolée des prix «exagérée et d'exorbitante».
«La hausse enregistrée ces derniers jours est inacceptable et ne peut être justifiée par la seule hausse des prix sur le marché international», a-t-il déclaré devant les médias algériens. «Nous sommes en train d'analyser ce qui se passe au niveau du marché international et voir ce qui se passe localement pour l'huile et le sucre. Nous allons prendre des mesures», a-t-il prévu.
Record des prix alimentaires
Ces manifestations interviennent alors que l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a annoncé mercredi un nouveau record des prix alimentaires mondiaux.
L'indice mensuel de la FAO, qui mesure les variations de prix d'un panier de produits incluant céréales, oléagineux, produits laitiers, viande et sucre, a dépassé en décembre dernier son niveau de juin 2008. Ce printemps là, des émeutes de la faim avaient éclaté un peu partout dans le monde.


29 /12 /2010 19:31

Les affrontements entre police et mal logés gagnent de nouveaux quartiers d'Alger

 Les affrontements entre la police et les mal logés se sont étendues mardi à de nouveaux quartiers d'habitat précaire à Alger et sa banlieue, rapporte mercredi la presse locale, faisant état de plusieurs blessés, d'arrestations et de l'incendie d'un commissariat au quartier Ennakhil.

 
Affrontement entre la police et les habitants
de Diar Elaffia en novembre 2010

 Les échauffourées entre forces de sécurité et des habitants du quartier d'Ennakhil dans la circonscription de Bachdjerrah, ainsi que ceux des quartiers de Laaquiba, Diar el Babor et Cervantès, dans la commune de Belouzdad, ont fait une vingtaine de blessés des deux côtés, indiquent des journaux locaux.

 

Les habitants de ces «poches de frustration» ont manifesté leur mécontentement en brûlant des pneus et en lançant des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers, lesquels ont riposté par des bombes lacrymogènes et procédé à l'arrestation d'une vingtaine de personnes, selon la presse.

 Les habitants des sites précaires s'élèvent contre leurs conditions de vie et réclament de bénéficier d'opérations de recasement ou d'être relogés dans des quartiers décents, rappelle-t-on.

 Atlasinfo, 29 décembre 2010.

 Manifestations de Baraki et de Oued Ouchayeh : 29 personnes arrêtées et 52 policiers blessés

 Lors de la conférence de presse tenue hier au niveau de la cellule de communication de la sûreté de wilaya d'Alger, le commissaire principal, Samir Khaoua, a dressé le bilan des atteintes à l'ordre public.

 Il a déclaré que 29 personnes dont 7 mineurs ont été arrêtées lors des violentes manifestations qui ont eu lieu au début de cette semaine dans les quartiers de Baraki et d’Oued Ouchayeh.

 Ils étaient en possession de 6 épées. Les manifestations de Haï Nakhil (Oued Ouchayeh) et celles de Baraki ont causé des blessures à 52 policiers dont un grièvement atteint. Il a ajouté qu'un seul manifestant a été également blessé lors des affrontements avec les éléments de la police.

 Ces derniers ont saisi une quantité importante d'armes blanches. Ces 29 individus ont été présentés hier devant le parquet du tribunal d'El Harrach pour atteinte à l'ordre public. Par ailleurs, le chargé de communication de la sûreté d'Alger a précisé que les forces de l'ordre sont toujours sur place pour éviter la reprise des protestations.

 En outre, le commissaire principal a ajouté qu'une opération anticriminalité a été menée récemment à Dar El Beida et Rouiba. Elle a permis l'arrestation de 35 personnes pour vente de drogue et agressions contre des habitants.

   29 décembre.

 Boumerdès : Des jeunes chômeurs bloquent la RN12 à hauteur de Bordj Menaïel

 Plusieurs dizaines de jeunes ont manifesté dans la matinée d’hier leur colère contre le chômage en procédant à la fermeture de la RN12 à hauteur de la commune de Bordj Menaïel, à une quarantaine de kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès. Ils ont barricadé la route à l’aide de pierres, de troncs d’arbres et autres objets hétéroclites pour exprimer leur ras-le-bol.

 Ils ont réclamé le rétablissement du dispositif d’emploi de jeunes lancé, il y a près de deux ans, par les pouvoirs publics dans le cadre du programme Contrat de formation et d’insertion (CFI). En effet, selon eux, ce dispositif était plus ou moins une aubaine pour plusieurs jeunes et a permis d’endiguer un tant soit peu le chômage dans la région. Plus de 500 postes ont été, rappelons-le, créées dans le cadre du CFI dans la commune de Bordj Menaïel.

 «Je préfère travailler avec un salaire de 12'000 DA que de traîner à longueur de journée dans les rues», peste un protestataire. Plusieurs jeunes contestataires partagent ainsi cet avis mais sans oublier de préciser qu’un emploi dans ce dispositif ne permettra pas de répondre aux besoins de la vie, notamment un logement ou le mariage. Bien que ce dispositif ait permis le recrutement de centaines de jeunes en quête d’emploi stable, il a été cependant source de plusieurs actions de protestation dans le passé.

 Car l’année écoulée, plusieurs localités bénéficiaires de quotas dans le cadre du CFI avaient connu plusieurs manifestations de rue, notamment le blocage des axes routiers, à l’image de la RN12. À l’heure où nous mettons sous presse, les jeunes protestataires maintiennent encore leur action et les usagers de la route étaient pris en otage dans des embouteillages indescriptibles.

  29 décembre.

   Nuit d'émeutes à Laâqiba (Belcourt) et les Palmiers (Bachdjarrah)

 Les opérations de relogement suscitent des mécontentements à Alger

 La wilaya d'Alger a bouclé hier la dernière opération, pour cette année, de relogement menée dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire. Depuis mars 2010, près de 10'000 logements ont été affectés (sur les 12'000 unités prévues). 

Les habitants des quartiers qui n'ont pas reçu leurs quotas, pourtant retenus dans le même programme, ont investi la rue pour revendiquer leur droit au recasement. Des émeutes ont éclaté, dans la nuit de lundi à mardi, aux Palmiers (Bachdjarrah) et Laâqiba (Belouizdad).

 Dans la journée de lundi, le quartier les Palmiers, dans la commune de Bachdjarrah (Alger), baignait dans un calme trompeur.

 La population vaquait à ses occupations ordinaires et un important dispositif sécuritaire était déployé à l'entrée du tunnel de Oued Ouchayah pour éviter qu'il soit fermé à la circulation automobile comme cela était le cas samedi en début d'après-midi. Rien ne semblait annoncer des échauffourées durant la nuit. Pourtant, dès la nuite tombée, la cité s'est transformée en champ de bataille rangée.

 Chaque jour, une centaine de jeunes, plus que déterminés à faire valoir leur priorité à un relogement dans les meilleurs délais, tentent de descendre au tunnel, situé en contrebas de la cité, pour le bloquer. La police anti-émeute a réussi jusqu'ici à les en empêcher. De ce choc naissaient les affrontements.

 C'est ainsi que dans la nuit de lundi à mardi, les Palmiers ont été le théâtre d'une nouvelle «série» d'émeutes. «C'est un feuilleton. Aujourd'hui, c'est une nouvelle série», ironise un jeune de la cité. Il était 19h20 quand nous sommes entrés au quartier, à partir du centre-ville de Bachdjarrah.

 De ce côté-là, les policiers n'étaient pas présents, l'accès était libre. «Les émeutes ont repris à la tombée de la nuit», note Brahim, résident qui se proposa de faire le guide. Une fois le premier immeuble de la cité dépassé, nous recevons la première bombe lacrymogène. Elle est tombée sur la route, pas loin du nouveau marché de proximité. Là, des dizaines de jeunes ont pris position, tentant d'approcher les policiers réfugiés dans le commissariat mitoyen.

 Larmes, fortes toux, douleurs aux poumons et envie de vomir. Il a fallu s'en éloigner le plus rapidement possible. Nous trouvons refuge dans le bâtiment le plus proche du commissariat. Depuis le 2e étage, nous voyons des agents anti-émeutes, munis de torches, remonter prudemment vers leurs locaux. Les projecteurs installés dans le bâtiment de la police balayaient de temps en temps les façades des bâtisses de la cité. Tout est clair à ce niveau : des jeunes avaient pris position sur la terrasse de l'immeuble E.

 Des pierres et des pneus brûlés pour riposter

 Ils poussaient des cris de provocation à l'endroit des policiers, leur jetaient des pierres ou des pneus enflammés qui n'arrivaient pas à franchir le mur d'enceinte des bureaux de l'APC qui se trouvent coincés au milieu de la scène. Les agents anti-émeutes, de leur côté, répondaient par des insultes et les bombes lacrymogènes.

 Celles-ci sont projetées dans toutes les directions, parvenant jusqu'à la cour centrale du quartier. La punition est collective. Les habitants du bâtiment E ont beaucoup souffert de ce face-à-face. Plusieurs familles ont préféré quitter leurs «maisons» — une chambre aménagée en appartement — pour aller se réfugier soit dans les autres coins de la cité les moins exposés à la présence des gaz lacrymogènes, soit carrément chez des proches installés loin de Bachdjarrah.

 Rester sur place était trop risqué. Un habitant a reçu une bombe chez lui ; elle est passée par la fenêtre. Impossible d'y rester plus de quelques secondes. Le voisin, faute de pouvoir évacuer les lieux, a eu l'idée de barricader toutes les ouvertures susceptibles de laisser filtrer les gaz étouffants. Le chef de cette famille ne savait plus quoi faire d'autre. Ayant un bébé (une fille) âgé de deux mois à peine, il a eu peur qu'elle soit asphyxiée. Pour cela, on n'a pas hésité à l'asperger de vinaigre !

 Dans la même bâtisse, mais dans une autre cage, les femmes vivaient au cœur des affrontements la peur au ventre. Les petits enfants n'arrêtaient pas de pleurer. D'autres s'étaient murés dans un long silence, comme terrorisés par ce qui se passait dehors. Les bouteilles de vinaigre sont à chaque fois sollicitées. Une fois dans la grande cour, à 20 heures, nous voyons des gens sur les terrasses, sur les balcons, faisant des allers-retours dans tous les sens. L'agitation était à son comble.

 Les jeunes, eux, ont continué à se regrouper sur la route conduisant directement au commissariat, en passant devant le marché de proximité. Celui-ci a d'ailleurs pris feu cette nuit-là. À peine une centaine de mètres sépare les deux groupes. Avant que nous quittions les lieux, vers 20h30, la police avait suspendu le lancement des bombes. Les jeunes s'étaient aussi détournés de leur sujet pour voir venir la presse.

 Malgré ce climat d'émeute et la psychose qui a gagné les familles parquées chez elles, les jeunes n'arrêtaient pas de plaisanter entre eux sur leur mouvement. «Nous sommes fatigués d'entendre à chaque fois des promesses», «ils nous ont trompés», «hogra», sont entre autres les principales réactions qui reviennent à chaque fois dans leurs déclarations. La nuit devait être longue. Nous étions à la sortie des Palmiers quand nous avons entendu un cri déchirant : c'était des femmes qui lançaient des youyous…

 À Laâqiba aussi

 Les jeunes des Palmiers n'étaient pas les seuls à s'opposer, cette nuit-là, aux forces anti-émeutes. D'autres jeunes, dans d'autres quartiers, faisaient de même. En fait, Laâqiba, dans la commune de Mohamed Belouizdad, était aussi un lieu d'affrontements autrement plus durs — à cause notamment de l'utilisation des cocktails molotov — entre les forces de sécurité et des jeunes en furie.

 Ils étaient en colère pour avoir été laissés en marge du programme de relogement mené par la wilaya depuis mars dernier à ce jour et qui a porté sur la distribution de près de 10'000 logements sociaux-locatifs (sur les 12'000 prévus) aux familles vivant dans les sites précaires des communes du centre-ville de la capitale.

 En cela, ils sont dans la même mauvaise posture que les familles des Palmiers. Belcourt, site précaire par excellence, n'a eu droit qu'à des promesses de recasement, avant la fin 2010, qui sont restées sans lendemain. À cause de ces affrontements, la rue Mohamed Belouizdad a été coupée, dès la tombée de la nuit de lundi, au niveau du centre culturel Lakhdar Rabbah.

 La police déviait la circulation, allant jusqu'à autoriser les automobilistes à prendre un sens interdit pour quitter l'endroit. D'autres policiers invitaient les personnes qui s'étaient regroupées devant le centre culturel, dans l'espoir d'assister aux scènes de violence qui se passaient plus loin, à quitter les lieux. Les femmes occupaient les balcons pour suivre l'agitation de la rue.

 Hier matin, la population du quartier a repris son train de vie habituel. Les événements de la veille ont monopolisé les discussions. De bonne heure, les services d'hygiène communaux sont passés par là afin de tenter d'effacer toutes les traces des émeutes. Le face-à-face a eu lieu exactement à hauteur du stade communal Ait Saâda faisant face au cimetière Sidi M'hamed.

 Les jeunes citent le cas de Diar Echems

 À l'angle de la rue Abdelkader Chaâl qui descend de Laâqiba vers la rue Belouizdad, des traces de feu demeuraient sur les trottoirs malgré le nettoyage à grande eau. Plusieurs taches noires sont visibles sur la chaussée à la rue Abdelkader Chaâl. C'est à cause des pneus incendiés.

 Mais pourquoi cette soudaine explosion de colère ? Renseignement pris, il s'est avéré que ce sont les habitants de la partie haute du quartier qui ne voulaient plus accepter de demeurer sur place en supportant depuis toujours des conditions de vie épouvantables au moment où la wilaya distribuait des quotas de logements aux profits des familles de Diar Echams, Hydra, Ben Aknoun, etc. «On demande à être relogés comme tout le monde, c'est tout !», s'emporte un trabendiste.

 La population, malgré les promesses des responsables locaux, a fini par admettre que le seul moyen de se faire entendre reste la violence ouverte et l'occupation de la voie publique. Les jeunes, aux Palmiers comme à Belcourt, citent souvent le cas des habitants de Diar Echams (El Madania), qui ont arraché deux quotas de logements (1030 unités depuis mars) dans le cadre du plan de wilaya de lutte contre l'habitat précaire, suite aux émeutes de 2008. C'est donc aux autorités d'apporter la preuve du contraire.

  28 décembre.

 Les émeutes se poursuivent à Alger !

 Décidément, les émeutes sont en train de transformer Alger en un brasier ardent. Mardi matin, des centaines de jeunes de Baraki ont encore une fois manifesté leur colère en bloquant la route qui mène vers Sidi Moussa. La veille, durant la nuit du lundi, les habitants de «Laquiba» ont pris d'assaut la rue pour demander leur droit au relogement.

 

 

Les jeunes de Baraki sont sortis mardi, une nouvelle fois, dans la rue pour réclamer leur droit à un logement décent. Et tôt le matin, ils ont procédé à la fermeture de la route qui mène vers Sidi Moussa pour dire tout haut que les promesses des autorités publiques ne suffisent plus à les calmer.

 Ces jeunes dont les familles occupent des taudis à Baraki ont pris leur mal en patience depuis des années. Et cette fois-ci, la misère et la galère ont fini par avoir raison de leur sang-froid. Le flou et les anomalies qui ont entouré les récentes opérations de relogement à Alger ont été également cette goutte d'eau qui a déversé définitivement le vase de la révolte.

 Une révolte qui commence à toucher d'autres quartiers pauvres où la promiscuité et l'exiguïté des logements précaires tourmentent des familles entières. Pour preuve, tout au long de la nuit du lundi, des troubles ont éclaté à «Laquiba», la commune de Belouizdad, et à Rouiba au niveau des chalets de Drâa El-Guendoul.

 Des centaines de familles occupent ces chalets depuis 2003 et évoluent dans des conditions de vie déplorables. Lundi soir, ils sont descendus, eux-aussi, dans la rue pour dire qu'ils ont ras-le-bol de cette «vie de misère». À «Laquiba», un autre quartier sinistre de la capitale, la situation est aussi très tendue.

 Les promesses du relogement datent de plusieurs années et jusqu'à aujourd'hui, l'humidité et le froid continuent à ronger les murs délabrés des vieilles maisons lesquelles menacent de tomber en ruine à chaque intempérie.

 Pour faire face à ce vent de révolte et à cette énième crise sociale, les autorités publiques ont promis de distribuer encore plus de logements en 2011. Mais jusque là, les forces de l'ordre ont été les premiers à se mobiliser pour contenir la colère populaire. Les affrontements sont d'une rare violence et à chaque fois des blessés sont à déplorer.

  28 décembre.

 


MONDETRON !!!  
  Just Foreign Policy - Morts irakiens dus a l'invasion U.S.  
A N T I F A  
 
 
Le poète Armand Robin (1912-1961)  
  définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement. Einstein. °