Des habitants de Fukushima dans un centre d'évacuation, le 13 mars 2011.
La paille de riz ingérée par les boeufs avait été contaminée..
Le deuxième plus grand détaillant japonais a annoncé ce dimanche avoir vendu du boeuf qui a été nourri par des aliments contaminés par des radiations nucléaires de la centrale de Fukushima.
La société Aeon Co n a indiqué avoir vendu du 27 avril au 20 juin plus de 300 kg de boeuf contaminé dans des magasins de Tokyo, dans les environs de la capitale et dans le centre du pays.
L'entreprise nippone a précisé dans un communiqué qu'il a été donné à du bétail de la province de Fukushima de la paille de riz dont le taux de césium dépassait les limites fixées par le gouvernement.
Fukushima: Après les radiations, la population victime de discriminations
12.05.11
Les radiations nucléaires ne sont pas le seul ennemi invisible qui menace la région de Fukushima: ses habitants doivent également faire face à une discrimination et à la honte d'être dans «le Tchernobyl du Japon».
Alors que la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (N°1) a disséminé des particules radioactives sur les habitations voisines depuis le séisme et le tsunami géants du 11 mars, la population locale dit souffrir davantage encore des retombées psychologiques.
La catastrophe nucléaire a eu des répercussions dramatiques sur l'agriculture, la pêche et le tourisme, même dans des régions jugées sans danger par les autorités.
Certains de ceux qui ont fui la préfecture de Fukushima depuis l'accident ont été refusés par des hôtels et leurs enfants ont été victimes de brimades.
«En tant que célibataire, je crains que l'on considère que les femmes de Fukushima ne soient pas un bon choix pour constituer une famille», confie Yuma Ito, 23 ans, employée dans une société d'informatique d'Iwaki, ville située au sud de la préfecture. «Mais pourquoi a-t-il fallu que cela arrive près de chez moi?», se désole-t-elle.
Un porte-parole du gouvernement condamne ces discriminations
Des centres d'accueil pour les personnes évacuées d'un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale accidentée ont exigé des attestations prouvant qu'elles n'étaient pas «radioactives». Hiroyuki Hori, lycéen de 16 ans, s'inquiète lui des risques de persécution. «J'ai entendu dire que certains élèves de Fukushima ont été la cible de brimades lorsqu'ils sont arrivés dans d'autres préfectures. C'est dur pour moi d'aller là-bas».
Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a condamné ces discriminations, en rappelant que «la radioactivité n'est pas contagieuse».
La catastrophe a également affecté les agriculteurs, dont les produits sont délaissés par les consommateurs au Japon et à l'étranger, même si certains clients nippons achètent au contraire par solidarité pour leurs concitoyens. Seuls certains légumes et produits laitiers originaires de Fukushima et des préfectures voisines ont été interdits à la vente, mais la méfiance s'est étendue à l'ensemble des produits venant de la région
Magoichi Shigihara, 66 ans, cultivateur de concombres à Nihonmatsu, ville située à quelque 55 kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima, en subit les conséquences, bien qu'il ne soit pas visé par les interdictions. «Il nous a fallu 45 ans pour construire l'image de marque des concombres de Fukushima, mais tout s'est effondré en une nuit» dit-il sans cacher sa colère. «J'ai surmonté des typhons et des désastres à maintes reprises, mais cette fois, nous sommes face à une crainte invisible comme je n'en ai jamais connue».
Fukushima : une forte radioactivité mesurée au large
04/05/2011
L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise a annoncé mercredi que les radiations enregistrées en mer étaient plusieurs centaines de fois supérieures aux relevés précédents. Un phénomène normal, selon l'IRSN.
Tepco, l'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima, a révélé mercredi les résultats de ses dernières analyses en milieu marin. Et ceux-ci ne sont pas, de prime abord, rassurants : à 15 km au large de la centrale, située au bord de l'océan Pacifique, les échantillons présentaient 1400 becquerels de césium 137 par kilo, soit 600 fois plus que le niveau maximum de 2,3 becquerels trouvé jusqu'à présent
Les prélèvements contenaient par ailleurs 1300 becquerels de césium 134 et 190 becquerels d'iode 131. D'autres mesures effectuées à un autre endroit, à 20 km de la centrale, affichent des niveaux similaires.
«Ce sont des concentrations élevées, mais qui ne paraissent pas extravagantes au vu des circonstances», explique Didier Champion, directeur de l'environnement et de l'intervention à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Il y a près d'un mois, quelque 520 tonnes d'eau très contaminée s'étaient écoulées dans l'océan Pacifique via une brèche, colmatée depuis, dans une fosse de la centrale Fukushima Daiichi. A peu près au même moment, Tepco avait rejeté en mer des milliers de tonnes d'eau faiblement radioactive qui s'étaient accumulées dans des réservoirs. Le tout avait entraîné une forte pollution marine.
Piégées dans la vase
Mais la radioactivité décroissant avec le temps, comment expliquer la hausse de la radioactivité mesurée ces derniers jours ? Selon Didier Champion, elle serait due à l'accumulation de particules nucléaires, jusque là dispersées sur un vaste périmètre marin, dans la couche de sédiments située au large. L'expert avance deux raisons à cela : le césium a pu interagir avec des particules de sédiments en suspension dans l'eau qui se sont ensuite posées sur le sol marin. La vase a aussi pu être contaminée par le contact incessant de l'eau de mer radioactive avec le plancher marin.
Le spécialiste de l'IRSN exclut en revanche l'hypothèse d'une nouvelle fuite d'eau polluée en provenance de la centrale : «Si c'était le cas, la radioactivité aurait augmenté le long du rivage, or on constate au contraire qu'elle diminue».
Risque de contamination chronique
Le composant radioactif le plus préoccupant est le césium 137 car il se dégrade bien plus lentement que le césium 134 et l'iode 131. Sa période (temps nécessaire pour qu'il soit dégradé de moitié) s'élève à 30 ans, contre 2 ans pour le césium 134 et 8 jours pour l'iode 131.
«La présence de césium dans les sédiments peut constituer une source de contamination chronique de la faune et de la flore dans cette zone», analyse Didier Champion. Selon leur mode de vie, certains animaux sont plus ou moins sensibles aux radiations. «C'est pourquoi, quand les rejets radioactifs auront été complètement dispersés, il serait intéressant que les autorités japonaises dressent une cartographie de la contamination de la vase.»
Tepco a refusé de commenter les mesures publiées mercredi et annoncé que d'autres prélèvements seraient réalisés.
Fukushima : 11.500 tonnes d'eau radioactive à la mer
L'océan à proximité de Fukushima est déjà fortement pollué en raison des fuites de la centrale
Tepco a commencé à rejeter dans l'océan des milliers de tonnes d'eau contaminée accumulées dans la centrale de Fukushima. Les autorités japonaises estiment que les conséquences sanitaires seront faibles.
L'opération est présentée par l'opérateur de la centrale de Fukushima comme étant sans danger, mais elle a de quoi impressionner. Ce lundi, Tepco a commencé à rejeter 11.500 tonnes d'eMau «faiblement radioactive» dans l'océan Pacifique.
Dix mille tonnes proviennent de réservoirs que la société souhaite vider pour y reverser un autre volume d'eau, hautement radioactive celle-ci, qui a été utilisée pour refroidir les barres de combustible des réacteurs endommagés par le séisme. Accumulée dans les salles des machines, en particulier dans celle du réacteur 2, cette dernière empêche pour l'instant les ouvriers de réparer le réseau électrique et les circuits de refroidissement de la centrale.
Les 1500 tonnes restantes proviennent des réacteurs 5 et 6 de la centrale. Elles seront déversées dans l'océan sur cinq jours, à raison de 300 tonnes quotidiennes.
La radioactivité au large de Fukushima augmente encore
L'eau de mer située à proximité de la centrale nucléaire japonaise est désormais 4385 fois plus radioactive que permis. Le gouvernement, qui refuse pour l'instant d'étendre la zone d'évacuation, a annoncé que la centrale allait être démantelée.
• L'eau de mer 4385 fois plus radioactive que permis
30.03.11
Fukushima: Un niveau de radioactivité 3.000 fois supérieur à la normale relevé dans la mer
JAPON - Les autorités japonaises ne sont pas en mesure de dire quand la situation sera sous contrôle...
Les autorités japonaises ont fait état ce mercredi d'un niveau de radioactivité plus de 3.000 fois supérieur à la limite autorisée dans l'eau de mer au large de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-Daiichi.
Selon l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle japonaise, l'eau de mer du Pacifique, près du réacteur numéro 1 de la centrale de Fukushima-Daiichi, contient 3.355 fois plus d'iode radioactif que la limite permise. Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de cette agence, a cependant minimisé les retombées potentielles de cette eau radioactive sur l'homme, dans la mesure où les habitants de la région ont été évacués et où il n'y a pas non plus d'activité de pêche dans le secteur.
«L'iode 131 a une demi-vie de huit jours, et même en prenant en compte sa concentration dans la vie marine, il se sera considérablement détérioré lorsqu'il atteindra des personnes», a dit Nishiyama. L'agence a fait savoir d'autre part que la radioactivité de l'eau présente dans les tunnels sous la centrale était faible mais qu'il n'était pas prévu de l'évacuer dans la mer.
Le Japon pas en mesure de dire quand la situation sera contrôlée
24.03.2011
http://energie-climat.greenpeace.fr/fukushima-quels-rejets-quels-dangers
20/03/2011
Les autorités japonaises ont averti la population que des niveaux de radioactivité anormaux ont été relevés dans du lait et des épinards dans la région de Fukushima touchée par l'accident nucléaire.
Le Japon a déclenché samedi une première alerte à la contamination de produits alimentaires à proximité de la centrale de Fukushima. La population a été avertie que des taux de radioactivité anormaux avaient été relevés dans du lait et des épinards produits dans le Nord-Est, ainsi que dans l'eau du robinet à Tokyo et ses environs.
Calendrier du déroulement des événements :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/alerte-japon/chronologie.html#currentDay
20 mars 2011
Suivez en direct la mesure de radioactivité sur un compteur geiger situé dans la banlieue de Tokyo (Chiba) : http://www.ustream.tv/channel/geiger-counter-chiba
(Mesure moyenne de radioactivité relevée sur ce compteur : 0,16 microSievert/heure)
Point sur la situation
14:54 NHK le ministère de la défense a affirmé que les niveaux de radioactivité dépassent les limites de sécurité dans les préfectures de Fukushima et d'Ibaraki. Le ministère a interdit la vente de lait cru en provenance de Fukushima.
14:51 Kyodo Le gouvernement japonais affirme constater une certaine amélioration concernant les réacteurs, mais ajoute que la situation demeure incertaine.
14:16 AFP L'autorité de sûreté nucléaire française estime que la situation reste grave et précaire.
12:53 NHK Selon Tepco, le retour de l'électricité dans les réacteurs n°3 et n°4 pourrait prendre plusieurs jours.
09:08 Kyodo News Des radiations ont été détectées à Taïwan sur des fèves importées du Japon.
08:47 NHK La pression monte dans le réacteur N°3 et Tepco envisage d'ouvrir les vannes.
08:00 NHK ustream Tepco indique que, pour l'instant, la pression se stabilise et qu'il n'y a plus nécessité d'ouvrir les valves.
L'armée japonaise et les pompiers coordonnent les nouveaux arrosages sur les 3 et 4. Edano estime que Fukushima Daiichi sera fermé définitivement.
07:30 NHK Selon Tepco, l'électricité ne pourra pas être rétablie dimanche "car il faut faire plusieurs vérifications, des zones baignant dans l'eau de mer", sans provoquer de court-circuit.
Les autorités japonaises ont averti la population que des niveaux de radioactivité anormaux ont été relevés dans du lait et des épinards dans la région de Fukushima touchée par l'accident nucléaire.
Le Japon a déclenché samedi une première alerte à la contamination de produits alimentaires à proximité de la centrale de Fukushima. La population a été avertie que des taux de radioactivité anormaux avaient été relevés dans du lait et des épinards produits dans le Nord-Est, ainsi que dans l'eau du robinet à Tokyo et ses environs.
Le Japon plongé dans une véritable catastrophe nucléaire après le séisme et le tsunami
Alors qu'une nouvelle réplique, de magnitude 6, a frappé l'archipel ce mardi, l'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est désormais classé 6 sur une échelle qui en compte 7, niveau atteint seulement par Tchernobyl. La centrale est dans un état critique. Des explosions se succèdent. Les radiations sont incontrôlables.
Alors qu'une nouvelle réplique sismique, de magnitude 6, a frappé l'archipel ce mardi, le Japon s'emploie à éviter une fusion potentiellement catastrophique à la centrale nucléaire de Fukushima, où plusieurs explosions ont eu lieu, quatre jours après le séisme dévastateur dans le nord-est du pays. Le Premier ministre reconnaît que le niveau de radioactivité a fortement augmenté autour de la centrale et qu'il est désormais dangereux pour la santé. Ce mardi matin cependant, un porte-parole du gouvernement a précisé que le niveau de radioactivité avait baissé. Autre élément encourageant, les vents éloignent vers le large la menace de radioactivité sur le Japon et d'autres pays, a indiqué ce mardi une porte-parole de l'OMM (Organisation météorologique mondiale). Le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger se montre particulièrement pessimiste. Les autorités locales ont, selon lui, pratiquement perdu le contrôle de la situation. "On parle d'apocalypse et je crois que le mot est particulièrement bien choisi (...) Je n'exclus pas le pire dans les heures et les jours à venir". ", a-t-il déclaré devant plusieurs parlementaires européens.
INCIDENT DE NIVEAU 6
L'accident nucléaire a officiellement atteint le niveau 6 de gravité sur l'échelle internationale qui en compte 7, a déclaré ce mardi le président de l'Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste. Le niveau 7 n'a été atteint qu'une seule fois dans le monde, lors de l'accident nucléaire de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, en 1986. Les autorités japonaises ont classé l'accident de Fukushima au niveau 4 samedi, au lendemain du gigantesque séisme et du tsunami qui ont frappé la côte-est de l'archipel.
Au Japon, "nous sommes maintenant dans une situation différente de celle d'hier. Il est tout à fait clair que nous sommes à un niveau 6, qui est un niveau intermédiaire entre ce qui s'est passé (à la centrale américaine de) Three Mile Island (en 1979) et à Tchernobyl", a dit le président de l'ASN lors d'une conférence de presse à Paris. "On est dans une catastrophe tout à fait évidente", a-t-il ajouté.
Le gouvernement nippon appelle d'ailleurs les populations à rester calfeutrées dans un rayon de trente kilomètres autour de la centrale. Une zone d'exclusion aérienne a été décidée dans la région. Tokyo a demandé l'aide des Etats-Unis pour tenter de refroidir les centrales accidentées. La Bourse de Tokyo a plongé ce mardi de 10,5% à 8605 points, son plus fort recul depuis le krach de 1987. La Banque du Japon a encore injecté 80 milliards de dollars après 120 milliards la veille.
COMBUSTIBLES IRRADIES A l'AIR LIBRE
Un incident s'est notamment produit lundi dans le bâtiment abritant le réacteur n°3 de cette centrale située à 240 km au nord de Tokyo. La baisse du niveau d'eau de refroidissement dans le coeur d'une autre tranche a par ailleurs laissé les barres de combustibles à l'air libre. Un incenbdie a aussi touché ce mardi le réacteur 4. Il a été étient mais des dégâts seraient intervenus sur l'enceinte de confinement voire sur la piscine de condensation qui sert au refroidissement.
Selon Greenpeace, "le pays doit maintenant faire face à une crise nucléaire, qui vient de gagner en intensité avec une explosion, survenue cette fois sur le réacteur n°2, à l'intérieur de l'enceinte de confinement. Une quatrième explosion est survenue sur la centrale de Fukushima (250 km au nord de Tokyo), dans l'enceinte de confinement du réacteur n°2. Les combustibles irradiés se trouvent en contact direct avec l'atmosphère et tout refroidissement est désormais quasiment impossible. « Il ne s'agit pas cette fois d'une explosion d'hydrogène à l'extérieur de l'enceinte mais d'une explosion d'hydrogène au niveau de la piscine de condensation située à l'intérieur de l'enceinte, sous la cuve du réacteur dans laquelle les combustibles radioactifs sont en grande partie fondus, explique Sophia Majnoni. On se rapproche du pire scénario possible, il est maintenant certain que des rejets de radionucléides ont commencé. La quantité d'éléments radioactifs qui peut maintenant s'échapper du réacteur est très importante. Les autorités japonaises rapportent avoir mesuré un niveau de radioactivité pour une heure équivalent à plus de huit fois la dose annuelle admise pour le public."
Toujours selon l'ONG (organisation non gouvernementale) de protrection de la nature, "selon les vents et les conditions météo, cette radioactivité peut se disperser au-delà de la zone de 20 km qui a été évacuée, atteindre les populations et contaminer durablement l'environnement. "Les populations risquent d'être exposées à deux risques : les gens peuvent respirer et absorber les radioéléments qui se sont échappés. Ces particules radioactives vont retomber à terre à la première pluie, contaminant alors une zone dont il est impossible de prévoir le périmètre aujourd'hui", détaille Sophia Majnoni. Pour l'heure, les vents du nord chassent cette radioactivité vers Tokyo... Un taux de radioactivité supérieur à la normale a été mesuré dans la préfecture d'Ibaraki, située entre celles de Fukushima et la capitale japonaise. Un modèle de dispersion du nuage réalisé par le Swiss Alarm Center montre que la situation de Tokyo est très préoccupante."
De fait, le niveau de radioactivité dans la ville de Maebashi, à une centaine de kilomètres au nord de Tokyo, était ce mardi jusqu'à dix fois supérieur à la normale, selon l'agence de presse japonaise Kyodo, qui cite la municipalité. Le niveau de radioactivité a augmenté à Tokyo mais ce niveau n'est, à en croire un responsable de la municipalité, "pas du tout un problème".
PROCÉDURE D'URGENCE
Officiellement, la plus grosse crainte pour l'heure est celle d'une fusion du combustible nucléaire susceptible d'entraîner une fuite radioactive de grande ampleur à la centrale de Fukushima-Daiichi. Selon André-Claude Lacoste, président de l'Autorité française de sûreté du nucléaire (ASN), l'accident, que les autorité japonaises ont classé au niveau 4 sur une échelle qui en compte sept, pourrait être de niveau 5 voire 6 sur sept. Récusant la comparaison avec la catastrophe ukrainienne de Tchernobyl, en 1986, Yukiya Amano, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, a quant à lui assuré que les réacteurs étaient intacts.
Tokyo Electric Power Co (Tepco), qui exploite la centrale, a fait savoir que les barres de combustible du réacteur n°2 étaient totalement hors de l'eau, ce qui pourrait les faire entrer en fusion. Elles avaient déjà émergé partiellement lorsque les pompes qui assurent le remplissage à l'eau de mer ont été à cours de carburant. Les opérations ont pu reprendre mardi matin, heure locale. Une fusion partielle s'est d'ores et déjà produite dans les réacteurs 1 et 3 où des explosions se sont produites, samedi et lundi, mais la situation est encore plus alarmante dans la tranche n°2, selon un représentant de Tepco.
MENACE DE COEUR EN FUSION
"Si l'eau de refroidissement ne revient pas, le coeur peut entrer en fusion en quelques heures", explique Edwin Lyman, expert en matière de sureté nucléaire et membre de l'Union des scientifiques responsables. Selon les autorités japonaises, les enceintes de confinement des réacteurs n'ont pas été endommagées par les explosions dues à une accumulation d'hydrogène. Le bilan officiel fait état pour l'instant de 22 personnes irradiées et jusqu'à 190 qui pourraient avoir été exposées à des radiations. La VIIe flotte américaine, qui participe aux efforts de secours, a décidé de s'éloigner temporairement par précaution de la côte nord-est en raison d'un faible niveau de radiation.
La catastrophe au Japon nourrit évidémment le débat sur l'énergie dans le monde et notamment sur l'avenir du nucléaire. Le gouvernement allemand veut lancer conjointement avec la France une initiative au sein des pays du G20 sur la sécurité nucléaire, a annoncé lundi soir le ministre allemand de l'Environnement , Norbert Röttgen. "La chancelière (Angela Merkel) et moi-même avons discuté de la possibilité de lancer une initiative franco-allemande dans le cadre du G20 afin de conduire une nouvelle discussion sur la sécurité (nucléaire) à un niveau international", a-t-il dit à la presse. La chancelière allemande avait exprimé plus tôt dans la journée sa volonté de travailler à une harmonisation des normes de sécurité nucléaire dans l'Union européenne. "Il serait souhaitable de discuter dans les prochains mois des moyens de parvenir à des normes de sûreté similaires pour tous en Europe", avait-elle dit lors d'une conférence de presse. La France préside cette année le G8 et le G20.
REUNION DU G20 SUR l'ENERGIE ?
Pas question pour autant pour Paris de renoncer au nucléaire qui assure 75% de la consommation d'électricité en France. Nicolas Sarkozy l'a réaffirmé lundi soir. Mais le débat est vif y compris dans l'Hexagone où un nouveau réacteur nucléaire de type EPR est en construction à Flamanville, dans la Manche, et un autre prévu à Penly, en Seine-Maritime, avec d'intenses débats sur la sécurité nucléaire de ce type d'installations.
Nicolas Sarkozy envisage en revanche d'organiser en avril une réunion des ministres de l'Economie et de l'énergie du G20 sur les questions énergétiques pour tirer notamment les leçons de la crise nucléaire japonaise, a-t-on appris lundi auprès d'organisations écologiques. Le président français a reçu les dirigeants de huit organisations non gouvernementales (ONG) fondatrices du "Grenelle de l'Environnement ". Il souhaitait notamment évoquer avec eux les axes de travail de la présidence française du G8 et du G20 dans le domaine de l'environnement, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
La France ne renoncera pas à l'énergie nucléaire malgré le grave accident qui frappe cette filière au Japon mais contrôlera les mesures de sécurité de toutes ses centrales, a déclaré ce mardi François Fillon. Le Premier ministre a répondu ainsi favorablement à une demande d'audit du parc nucléaire français formulée par le PS.
Par ailleurs, l'Assemblée nationale et le Sénat tiendront ce mercredi après-midi au palais Bourbon une réunion, ouverte à la presse, avec la filière nucléaire (ASN, Areva , IRSN, CEA, EDF...) et la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
De son côté, l'Union européenne devait faire le point ce mardi lors d'une réunion à Bruxelles sur la sécurité de ses propres centrales nucléaires et tirer les premiers enseignements de cette crise. Le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger, a qualifié ce mardi l'accident nucléaire japonais d'"apocalypse", estimant que les autorités locales avaient pratiquement perdu le contrôle de la situation dans la centrale de Fukushima.
Au moins 10.000 morts
Au Japon, sur le front des recherches, les secouristes fouillent les décombres des zones dévastées par le tsunami et s'efforcent d'apporter soins et réconfort aux millions d'habitants privés d'électricité ou d'eau courante, dans ce que le Premier ministre, Naoto Kan, a présenté comme la pire crise subie par le Japon depuis la Seconde guerre mondiale. Dans deux villes côtières du Nord-Est, 2.000 corps ont d'ores et déjà retrouvés. Les autorités s'en tiennent pour l'heure à une estimation d'au moins 10.000 morts.
La catastrophe aurait fait 3.373 morts, 6.746 disparus et 1.897 blessés, selon un nouveau bilan officiel provisoire de la police nationale diffusé mardi soir sur place.
A Paris, on est toujours sans nouvelles de quatre Français qui se trouvaient dans le nord-est du pays au moment du drame. Le gouvernement n'a pas décidé d'évacuer les ressortissants de France mais il leur a conseillé, à titre de précaution, de se déplacer vers le sud de l'archipel, et va faciliter le départ de ceux qui le souhaitent. "C'est absolument cauchemardesque", a témoigné Patrick Fuller, un responsable de la Fédération internationale de la Croix-Rouge dans la ville d'Otsuchi, sur la côte. "La situation dépasse l'entendement. Presque tout a été réduit à l'état de ruines. Le gouvernement déclare que 9.500 personnes sont mortes, plus de la moitié de la population (de la ville). Je crains vraiment le pire."
Sur le plan économique, certains analystes estiment que les dégâts de la catastrophe sont si importants et le coût potentiel est si élevé - une évaluation l'a chiffré à plus de 170 milliards de dollars dans la seule zone directement touchée - que cela pourrait replonger le Japon dans la récession.
CONFUSION À TOKYO
Dans le nord du pays, près de deux millions de foyers sont toujours sans électricité et 1,4 million sont privés d'eau courante. On est sans nouvelles de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Plus de 450.000 personnes ont été évacuées des zones sinistrées par le tremblement de terre et le raz-de-marée, auxquels s'ajoutent 80.000 autres personnes évacuées de la zone établie dans un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima-Daiichi.
Le séisme a contraint nombre de sociétés à suspendre leur production et les actions de certains grands groupes nippons ont chuté lundi, comme Toyota. Des coupures d'électricité tournantes sont appliquées dans le pays pour limiter la consommation, réduite du fait de l'arrêt de 11 des 54 réacteurs atomiques que compte le Japon.
Dans l'agglomération de Tokyo, où vivent 35 millions d'habitants, banlieusards et Tokyoïtes étaient plongés lundi dans la confusion et l'incertitude, les problèmes d'approvisionnement et de coupures d'électricité continuant. Les rayons de certains magasins sont vides et de nombreuses lignes ferroviaires sont fermées, alors même que les gens reprenaient le travail après un week-end passé, pour beaucoup, devant les écrans de télévision et les images de désolation en provenance du Nord-Est.
Japon: la crise nucléaire en direct
Actualité - 14 mars, 2011 Sources Greenpeace
La catastrophe naturelle qui a frappé le Japon a causé la défaillance de plusieurs réacteurs nucléaires de deux centrales situées dans la région de Fukushima, à environ 250 km au nord de Tokyo. La situation concernant les centrales nucléaires de Fukushima (250 km au nord de Tokyo), est de plus en plus alarmante. Une explosion sur l’un réacteur pourrait déjà avoir libéré de très fortes doses de radioactivités, et d’autres réacteurs semblent être aussi dans une situation critique.
Greenpeace suit de près la situation japonaise tant que tout risque nucléaire n’est pas écarté .
Suivez heure par heure l'évolution de la situation
14 mars 12h00 : La Suisse a décidé de suspendre les procédures en cours concernant les trois demandes d'autorisation générale pour les centrales nucléaires de remplacement. http://bit.ly/dKcB3A
14 mars 9h00 : Les conséquences de la double explosion de ce matin restent à déterminer, mais elles peuvent être dramatiques. Le réacteur n°3 touché fonctionne avec un combustible particulièrement dangereux, le Mox, ce qui donne une ampleur plus importante à cet accident.
14 mars 5h30 : Tokyo Electric Power a annoncé que deux explosions se sont produites sur le réacteur 3 de Fukushima Daiichi. C’est déjà dans cette centrale qu’un réacteur avait été touché par une explosion samedi.
13 mars 23h35 : via Kyodo News les radiations aux alentours du réacteur n°1 de #Fukushima ont à nouveau dépassé la limite maximale
13 mars 22h10 : l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a annoncé dimanche que « des rejets radioactifs très importants » se sont « produits simultanément à l’explosion » samedi du bâtiment du réacteur n°1 de la centrale de Fukushima. « Lors de l’explosion le débit de dose à la limite du site aurait atteint 1 millisievert par heure (mSv/h) », indique l’IRSN, « valeur à comparer à l’ordre de grandeur de la radioactivité naturelle qui est de 0,0001 mSv/h ». Pour l’IRSN, la valeur de 1 mSv/h correspond à « un rejet très important dans l’environnement ». L’IRSN cite des informations transmises par l’ambassade de France à Tokyo et ajoute que « seules quelques mesures sont actuellement disponibles ». Douze heures après l’explosion, selon l’Institut, « le débit de dose aurait encore été de 0,040 mSv/h ». voir la note de l’IRSN (pdf)
13 mars 17h16 : D’après l’agence Kyodo, une pompe du système de refroidissement de la centrale de Tokai est arrêté depuis vendredi et le séisme. La centrale est située dans le district de Naka.
13 mars 17 heures : Masashi Goto ancien ingénieur nucléaire, annonce que la situation est extrêmement instable et demande plus de transparence: « Mr Goto said the reactors at the Fukushima-Daiichi nuclear plant were suffering pressure build-ups way beyond that for which they were designed. There was a severe risk of an explosion, with radioactive material being strewn over a very wide area – beyond the 20km evacuation zone set up by the authorities – he added. Mr Goto calculated that because Reactor No 3 at Fukushima-Daiichi – where pressure is rising and there is a risk of an explosion – used a type of fuel known as Mox, a mixture of plutonium oxide and uranium oxide, the radioactive fallout from any meltdown might be twice as bad . »
13 mars 16h38 : une autre très bonne infographie du Washington Post sur le fonctionnement du réacteur & le risque de fusion http://wapo.st/hn2WS4 #Japon
13 mars 15h52 : les experts de l’OMS sont prêts à intervenir / en stand by pour le moment d’après le site de l’OCHA http://bit.ly/gjFFD0 #Japon
Une carte pour mieux comprendre :
13 mars 15h40 : 690 000 personnes ont été évacuées depuis trois jours selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de ONU (OCHA) http://bit.ly/eT47ar
13 mars 15h30 : la fatigue et l’angoisse de plus en plus fortes chez les populations autour des centrales nucléaires. Kyodo News http://bit.ly/gedTug
13 mars 14h55 : les autorités japonaises ont informé l’AIEA que l’état d’urgence minimum était déclaré à la centrale d’ Onagawa http://bit.ly/epKu7D Les trois réacteurs de ctte centrale sont sous contrôle selon TEPCO
13 mars 14h15 : Des préparatifs sont en cours pour injecter de l’eau de mer dans le réacteur n°2 de la centrale #Daiichi de #Fukushima d’après TEPCO. la même opération a déjà eu lieu sur les réacteur 1 (victime de l’explosion samedi matin) et le numéro 3 dans lequel la pression était importante selon les dernières informations.
13 mars 13h31 : L’Agence météorologique japonaise vient d’annoncer la probabilité d’un nouveau séisme de force 7, localisé dans la région du Kantô, autour de Tokyo. Cette probabilité serait de 70 % dans un délai de trois jours et de 50 % dans les jours suivants.
13 mars 13h00 : Refroidir avec de l’eau de mer, une bonne idée ? Une question que personne ne se pose… Dans l’urgence, les Japonais utilisent de l’eau de mer pour refroidir les réacteurs en surchauffe. Or, en s’évaporant, cette eau dépose du sel, qui risque donc de se concentrer sous forme d’une croûte et d’empêcher l’eau de refroidissement de continuer à circuler. Reste à savoir à quel moment ce phénomène va se produire : une fois que le réacteur sera refroidi ou non.
13 mars 12h40 : plus de 10 000 disparus au Japon après la catastrophe, la population est extrêmement durement touchée
13 mars 12h15 : la BBC relaie les déclarations d’un porte parole du Gouvernement japonais : toujours en train d’essayer de baisser la pression dans le réacteur n°3, le risque d’explosion n’est toujours pas écarté
13 mars 11h40 : Selon la NHK, 310 000 personnes ont été évacuées #fukushima
13 mars 11h00 : Une excellente infographie du NYT sur la centrale de #Fukushima http://nyti.ms/gcvj5e
12 mars 23h00: d’après Reuters, le dispositif de refroidissement du réacteur n°3 ne fonctionne plus à Fukushima , du fait de la panne du système de refroidissement d’urgence du réacteur n°3, la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), propriétaire de la centrale, doit d’urgence trouver un moyen pour acheminer de l’eau vers le réacteur, a déclaré un responsable de l’Agence de sûreté nucléaire nippone, lors d’une conférence de presse.
12 mars 19h00: comprendre l’échelle INES de classement des incidents nucléaires : le rapport sur le site de l’ASN
12 mars 18h30 : La conférence de l’autorité japonaises de sûreté nucléaire, qui est maintenant terminée, n’a pas donné d’indications supplémentaire, si ce n’est que les opérations de contrôle continuent.
12 mars 17h00 : des photos de mesures de la radiation sur les enfants sur le site de OuestFrance #Fukushima http://bit.ly/fFm5ZM
12 mars 17h00 : on ne peut évaluer le classement INES d’un accident qu’APRES analyse ! le classement en niveau 4 donné pour le moment par l’autorité de sûreté nucléaire japonaise est donc appelé à évoluer http://bit.ly/gPUO6e
12 mars 16h10 : Rappelons que ce matin, l’Agence de sûreté nucléaire japonaise admettait une fusion du reacteur ! sur le site de l’agence Kyodo http://bit.ly/fnXxUz
12 mars 15h43 : plus de 300 000 personnes évacuées de leurs maisons au nord du Japon, ce chiffre augmentera selon la zone d’évacuation autour de #Fukushima information BBC Wolrd
12 mars 15h00 : Une équipe de l’Institut national des sciences radiologiques a été envoyé à #Fukushima par mesure de précaution selon la NHK
12 mars 14h05 : d’après la BBC, l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) se préparer à distribuer les pastilles d’iodes aux habitants de la zone de #Fukushima http://bbc.in/flyMqv
12 mars Les forces de l’ordre sont équipées en protection NBC (nucléaire, bactériologique, chimique), qu’en est il de la population ?
Alerte nucléaire au Japon après un violent tremblement de terre
dimanche 13 mars 2011 à 00h00
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", c’est bien un accident nucléaire majeur qui se déroule actuellement au Japon, d’une gravité au moins comparable à celui de l’accident de Three Mile Island.
La situation nucléaire au Japon est gravissime : 11 centrales ont été arrêtées en urgence, 5 réacteurs connaissent des problèmes graves de refroidissement démultipliant le risque d’un accident nucléaire.
Près de 140 000 personnes au total ont été évacuées autour de deux centrales de Fukushima.
Le 12 mars, une explosion a eu lieu dans le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi située à 250 km au nord de Tokyo. La structure externe du bâtiment réacteur a explosé, et le toit du bâtiment réacteur s’est effondré. L’agence de sûreté nucléaire japonaise a admis qu’il y a une fusion partielle du coeur du réacteur.
Le cœur du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiishi n’est plus refroidi. L’exploitant s’apprête à relâcher de la vapeur radioactive dans l’environnement. Trois autres réacteurs connaissent également des problèmes de refroidissement.
Suivez l’actualité de l’accident ci-dessous.
13 mars 2011 : URGENT - Le coeur du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiishi n’est plus refroidi / rejets radioactifs imminents pour relâcher la pression
00h00 - Le coeur du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiishi n’est plus refroidi. L’exploitant s’apprête à relâcher de la vapeur radioactive dans l’environnement (1).