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Etudiants surendettés



Alors qu'à Montréal, la contestation étudiante se poursuit, le cas américain resurgit. L'endettement moyen d'un jeune diplômé débarquant sur le marché de travail y était de 27.500 dollars en 2011.

Lorsqu'elle est sortie de la prestigieuse université NYU de New York en mai 2011, master de développement immobilier en poche, Natalie Wright avait accumulé 133.000 dollars de dettes. À 29 ans, cette jeune fille originaire du Minnesota, à l'ouest des grands lacs, ferait pourtant figure de modèle. Elle a tout de suite décroché un job au Regional Catastrophic Planning Team (RCPT), une agence fédérale de gestion des catastrophes naturelles, mais ses émoluments ne suffisent pas, et de loin, à éponger le solde. «À raison de 900 dollars d'intérêts mensuels, je devrais avoir fini de rembourser d'ici trente ans, lorsque j'aurai à peu près 60 ans», sourit-elle tristement.

Son parcours universitaire n'a rien d'un accident: Natalie pensait sincèrement réussir un beau début de carrière, en se spécialisant dans le développement immobilier en situation d'ur­gence. Mais la crise économique est passée par là. Les Bourses se sont effondrées, et le marché immobilier avec. «Il ne s'est toujours pas redressé», ajoute-t-elle, soulagée d'avoir pu néanmoins décrocher ce poste public, alors qu'elle se destinait au secteur privé, forcément plus rémunérateur. Pour arrondir les fins de mois, elle a dû prendre un job du soir, tutrice pour lycéens désireux de passer les examens d'entrée des universités. Tout en sachant qu'il lui faudra plusieurs décennies pour rembourser ce qu'elle doit, Natalie s'astreint à une discipline de vie irréprochable: «J'ai renoncé, confie-t-elle après une hésitation, aux grands voyages, j'évite le shopping, et j'essaie de ne pas trop sortir le soir.»

Exercer plusieurs petits boulots

Tous les jeunes diplômés outre-Atlantique n'ont cependant pas eu la chance de décrocher un job aussi vite qu'elle. Le chômage touche aujourd'hui 13,2 % de la classe d'âge 20-24 ans, alors même que l'endettement moyen d'un jeune diplômé débarquant sur le marché de travail était de 27.500 dollars en 2011, soit une augmentation spectaculaire de 5 % par rapport à l'année 2010, lorsque cette moyenne n'était encore que de 24.000 dollars. Les 54 % de jeunes diplômés, moins chanceux que Natalie, qui peinent à décrocher un premier emploi qualifié, n'ont d'autre choix que d'exercer un, voire plusieurs, petits boulots, le premier paiement d'intérêts étant attendu six mois après la graduation ceremony de fin d'études.

La situation devrait s'aggraver après le 1er juillet, date à laquelle les taux d'intérêt pour les prêts fédéraux destinés aux étudiants à faible revenu, plus connus sous le nom de «prêts Stafford», passeront de 3,4 à 6,8 %, sur décision du Congrès. D'après le secrétaire à l'Éducation, Arne Duncan, ce sont au total 7 millions d'étudiants, en général issus des classes moyennes, qui pourraient voir leur avenir financier s'assombrir, avec un endettement supplémentaire moyen de 1 000 dollars. «De plus en plus de foyers des classes moyennes commencent à se demander s'ils peuvent offrir l'université à leurs enfants», alerte Duncan. Plus grave encore, le nombre de délinquants, ceux qui n'ont plus été en mesure de payer leur dette depuis au moins trois mois, ne cesse d'augmenter, avec 14,6 % de cas, un chiffre en hausse constante, selon l'agence Equifax.

Longtemps réputé pour sa recherche d'excellence et son rôle de tremplin social, le modèle universitaire américain a du plomb dans l'aile. Cette situation est devenue tellement invraisemblable que le montant total de la dette contractée par les étudiants américains, soit 870 milliards de dollars, dépasse désormais celui des cartes de crédit du pays (693 milliards) et des achats de voitures (730 milliards). Et il pourrait dépasser le billion cette année.

La folle ruée vers l'or noir du Dakota du Nord

 

Des mobile homes et des caravanes devant une raffinerie de pétrole à Williston, dans le Dakota du Nord. La région s'est transformée en un eldorado où viennent se réfugier des milliers de victimes de la crise.
Des mobile homes et des caravanes devant une raffinerie de pétrole à Williston, dans le Dakota du Nord. La région s'est transformée en un eldorado où viennent se réfugier des milliers de victimes de la crise.

 

REPORTAGE - Ce territoire marginal et inhospitalier s'est transformé en un eldorado pour des milliers de victimes de la crise, créant une immense pagaille.

Bourgs mornes et défraîchis, chantiers anarchiques, rayons souvent vides, queues interminables pour tout et, à la sortie des agglomérations comme en rase campagne, des rangées serrées de baraquements neufs et de caravanes usées, cernées de planches de contreplaqué ou de bottes de foin.

Nous sommes aux confins du Dakota du Nord, contrée rurale et isolée proche de la frontière canadienne. Figé par l'air sibérien qui, lorsqu'il ne se contente pas de flotter, souffle en rafales brusques et glacées, partiellement enseveli sous la neige, le paysage se déroule, pâle et monotone jusqu'à l'horizon, dérangé çà et là par une flamme dansante et solitaire, une tour de forage esseulée ou une pompe martelant en cadence un puits pétrolier. Ces instruments de la toute dernière ruée vers l'or noir sont posés au milieu de plaines pelées que leurs propriétaires, de vieux ranchers éprouvés par le climat, ont souvent cessé de cultiver, puisque le pétrole les a rendus riches.

Le gisement de Bakken a été découvert dès 1910. Son exploitation est dans sa deuxième phase. La première, qui s'est déroulée de 1951 au début des années 1980, a cessé en raison de l'étroitesse du schiste. La seconde a démarré il y a quatre ans grâce à une nouvelle technologie: le forage hydraulique horizontal. Actuellement, environ 84 producteurs commerciaux de pétrole et de gaz sont présents dans la région. Ils gèrent 200 plates-formes (contre 30 en 2009) et 6071 puits actifs produisant une moyenne de 500.000 barils par jour.

«Pagaille absolue»

Ainsi, ce territoire hier encore marginal et inhospitalier de 684.000 âmes s'est transformé en un eldorado grouillant où viennent se réfugier des milliers de victimes de la crise. Le mouvement, lentement amorcé en 2008, s'est emballé en 2011. Alors que le reste du pays s'enlise et se débat dans les déficits, le chômage et la paupérisation des classes moyennes, le Dakota du Nord jouit d'une santé insolente, du plein-emploi dans tous les secteurs et d'un surplus budgétaire de plus d'1 milliard de dollars.

«Mais c'est une pagaille absolue», résume Jason Hirst, le receveur des postes de Watford City, une bourgade du bassin de Bakken dont la population a explosé au cours des douze derniers mois. «Nous n'étions pas préparés à cette migration. Nous n'avons pas assez de logements, d'infrastructures, de supermarchés, de restaurants, d'hôtels. Nous n'arrivons pas à suivre.» En 2010, Watford City était un village endormi, perdu au fin fond de l'État. Ses jeunes s'enfuyaient. Ils reviennent en masse. Aujourd'hui, environ 20.000 camions, semi-remorques et autres véhicules utilitaires le traversent quotidiennement. La circulation est devenue cauchemardesque. Les accidents de la route ont augmenté de 102 %. «L'autre jour, raconte Ritch Lieving, un Texan qui travaille sur une plate-forme, j'ai dû attendre une demi-heure à une intersection avant de pouvoir traverser la route.»

Partout dans l'ouest de l'État, de Minot à Williston, de Watford City à Dickinson et au-delà, des milliers de caravanes, camping-cars et préfabriqués bordent les routes, cernés par des grillages. Ce sont les man camps, cités-dortoirs érigées dans l'urgence sur des terrains vagues par des investisseurs pour loger (pour des prix allant, selon le confort, de 100 à 150 dollars la nuit avec deux repas compris) les employés des compagnies pétrolières. Le nombre de personnes vivant dans les man camps est estimé à 10.000 dans le comté de Williams et 6500 dans le comté de McKenzie. Leur construction continue.

Explosion d'opportunités

Le froid est si mordant que les muscles du visage s'ankylosent immédiatement à son contact et que le liquide lave-glace gèle instantanément sur les pare-brise. «Mais ce n'est pas ça qui arrête les gens d'accourir ici», commente le promoteur immobilier Michele Vaughn, 55 ans, une autochtone partie dans l'Oregon à l'adolescence et revenue pour profiter de l'aubaine économique. «Pas quand McDonald's non seulement offre un bonus de 500 dollars à l'embauche, mais paie 15 dollars de l'heure, et que n'importe qui peut trouver un emploi bien rémunéré dans les trois heures de son arrivée.» Partout, des aires de stationnement aux stations-service, des vitrines de magasins aux restaurants, des pancartes annoncent «On embauche, entretiens immédiats». Chez Applebees, un formulaire d'engagement est tendu aux clients avec le menu. «Je gagne 300 dollars par jour rien qu'en pourboires», précise une serveuse avec un large sourire. Les paysages ont beau être plutôt sinistres, les visages, eux, ne le sont que très rarement. Ils respirent l'espoir et les possibilités. «C'est normal, explique Michele Vaughn. Les gens viennent de situations désespérées. Ils ont perdu leur emploi, leur maison, que sais-je encore, dans un autre État. Ils arrivent ici et en quelques mois, ils sont remis sur pied financièrement.» Le Bloomberg Economic Evualuation Index a placé le Dakota du Nord en tête du classement des États américains.

Cette explosion d'opportunités s'opère évidemment aussi dans la douleur. Les gens du cru, en particulier les seniors, sont loin de se réjouir du bouleversement dont ils sont les témoins abasourdis. «On ne reconnaît plus personne dans la rue et on est désormais obligé de fermer nos portes à clé», se plaint Trent Mindeman, un rancher à la retraite. L'afflux de population a entraîné une recrudescence de crimes et délits. «Les conduites en état d'ivresse ont augmenté de 77 %, les appels d'urgence de 260 %, les plaintes pour crime de 31 %», explique Amy Nickoloff, détective au Police Department de Williston. «Et les problèmes de drogue se sont multipliés.»

Il y a une semaine, le Walmart de Williston a fini par expulser les 148 camping-cars qui s'étaient incrustés sur son parking depuis des mois. Car s'il y a du travail à revendre, les logements ont déjà été pris d'assaut. Des hôtels et motels entiers sont loués par les compagnies pétrolières pour leurs employés, rendant la réservation d'une chambre impossible pendant des mois. Ainsi, le nouvel hôtel actuellement en cours de construction à Watford City est déjà surbooké jusqu'aux calendes grecques avant même d'avoir ouvert ses portes. Les produits, articles et aliments s'arrachent si vite que plutôt que de réachalander ses rayons, Walmart pose désormais directement les palettes de marchandise dans les allées de l'hypermarché. Elles sont dévalisées illico. «J'ai essayé d'acheter une laitue pendant trois jours, sans succès», raconte Michele Vaughn, qui ajoute: «La dernière fois que j'ai voulu faire une vidange à Watford, j'ai fait la queue pendant quatre heures et demie. C'est la même chose pour tous les services. La seule entreprise de nettoyage de moquette est si débordée qu'elle ne répond même plus au téléphone. Sa liste d'attente est trop longue. Il y a quelques semaines, mes voisins ont mis leur maison en vente le matin. Lorsque je suis rentrée du travail l'après-midi, ils l'avaient déjà vendue.»

Pénurie de main-d'œuvre

Les prix flambent. Ceux de l'immobilier ont triplé. À Williston, les locataires d'un immeuble ont récemment été informés que leurs loyers passeraient bientôt de 700 à 2000 dollars par mois. À la poste de Watford, les queues provoquent la colère des habitants. Pourtant, malgré ses efforts, Jason Hirst n'a toujours pas réussi à recruter de nouveaux employés. «J'ai mis des annonces dans tout le pays. Mais nous n'avons pas de logements à proposer. Pour couronner le tout, mon assistante vient de trouver un emploi mieux payé. Du coup, je vais devoir faire le facteur tout en étant au guichet. J'ignore comment je vais m'en sortir. Je travaille déjà 65 heures par semaine.»

Croulant sous les demandes, le bureau de poste vient d'installer 500 nouvelles boîtes postales. 2000 boîtes supplémentaires sont prévues d'ici l'été. «Mais il en faudrait beaucoup plus», conclut Jason. Arrivé du Montana il y a sept mois, il dort depuis sur un canapé chez des amis. Les hommes débarquent ainsi seuls dans le Dakota du Nord, «abandonnant» femmes et enfants en espérant les faire venir dès qu'un logement se sera libéré. Mais c'est rarissime. Dans les bars et restaurants, où on attend au minimum deux heures pour obtenir une table aux heures de pointe, les hommes sont largement majoritaires. Ils semblent généralement d'excellente humeur malgré les heures harassantes de travail. Leurs salaires sont mirobolants. «Je gagne 80.000 dollars par an, remarque ainsi le mécanicien Zac Canade, 20 ans, alors qu'à Boston, d'où je viens, je gagnais à peine 20.000 dollars.»

Retenir les employés est souvent difficile, car l'offre est plus forte que la demande. Le Dakota du Nord souffre d'une pénurie de main-d'œuvre. On peut toujours trouver un travail mieux payé ailleurs. «C'est pour ça que même les fast-foods sont obligés de se mettre au diapason», explique Jacob Brooks, le rédacteur en chef du quotidien le Williston Herald. «S'ils veulent du personnel, ils n'ont pas le choix. Et avec tous les travailleurs du pétrole qui prennent tous leurs repas à l'extérieur, ils en ont besoin.»



25/09/2009 Le Figaro
Heurts entre police et manifestants en marge du G20

Les forces de l'ordre ont employé les grands moyens jeudi soir à Pittsburgh pour disperser les manifestants résolus à perturber le sommet du G20.
Malgré l'interdiction du défilé par les autorités, plusieurs milliers de jeunes - certains portant des drapeaux noir et rouge, d'autres brandissant des pancartes dénonçant «la cupidité du capitalisme» ou faisant la promotion du commerce équitable - ont manifesté.
Ils entendaient marcher à l'appel du groupe d'inspiration anarchiste Pittsburgh G20 Resistance Project (PGRP) qui n'avait pas obtenu l'autorisation de défiler.
À deux kilomètres du centre de conférence où se retrouvaient les dirigeants des 20 premières économies mondiales, des véhicules de police ont bloqué, peu après son départ, le trajet de la manifestation non autorisée.
Des hauts-parleurs avertissaient les manifestants : «Vous devez quitter cet endroit. Ceci est une manifestation illégale (...). Quelle que soit votre activité, vous devez quitter les lieux ou vous vous exposerez à une action de la police, risquez d'être arrêtés et d'être l'objet de tirs d'armes non-mortelles qui peuvent vous blesser».
En vain. La police a eu recours aux gaz lacrymogènes. «Ils nous ont coincés dans une rue de traverse, dans une zone résidentielle, et ils ont ensuite tiré leurs gaz lacrymogènes, trois grenades», a raconté l'un des manifestants.
Un jeu du chat et de la souris s'est ensuite poursuivi dans les rues adjacentes. En surnombre, la police a déployé des véhicules anti-émeutes et une surveillance aérienne d'hélicoptères. Face aux gaz et aux sirènes, les manifestants se sont dispersés assez rapidement.
Une petite centaine d'entre eux a continué de narguer les policiers qui ont fini par tirer sur les plus résolus, à coup de projectiles qualifiés de simples «balles de plastique»* mais que les militants présentent comme des balles de caoutchouc, plus dangereuses.
Les manifestants ont également lancé des poubelles sur les forces de l'ordre. Une heure après le début des incidents, la police avait bouclé les principales rues de la ville. Soixante-six personnes ont été interpellées, selon les autorités américaines.
La plupart ont été inculpés pour refus de se disperser, certains pour incitation à la rébellion. . Trois manifestants et deux policiers ont été blessés ou ont souffert de réactions aux tirs de gaz chimique.
Au moins 19 magasins ont eu des vitrines ou des portes endommagées, la plupart près de l'université de Pittsburgh.
Fausse partie de football
Outre cette manifestation non autorisée et qui devrait déboucher sur d'autres actions vendredi, d'autres revendications se sont faites entendre dans les rues de Pittsburgh, comme à chaque rassemblement de dirigeants mondiaux.
On a ainsi pu voir des manifestants réclamant des réformes en faveur des droits de l'homme en Chine … Plus tôt dans la journée, Oxfam America avait organisé une fausse partie de football.
Une dizaine d'activistes portaient des maillots de l'équipe des «Pittsburgh Steelers» avec les noms des principaux dirigeants de la planète et des photos de leurs visages, pour attirer l'attention sur le problème de la faim dans le monde.

Altermondialistes, pacifistes et anarchistes protestent régulièrement contre les grands rassemblements de dirigeants mondiaux du type du G20, qu'ils estiment non-démocratiques car échappant à toute sanction populaire.
 
* Les «balles de plastique» sont des balles de caoutchouc enserrées dans des sachets de plastique, en général montées dans une cartouche. Jugées moins dangereuses que les balles de caoutchouc, elles sont de plus en plus utilisées par les forces de l'ordre de nombreux pays.

16/09/2009

Le supplice d'un condamné à mort dans l'Ohio

Un détenu de 53 ans a vu son exécution létale reportée d'une semaine, l'équipe médicale chargée de l'injection fatale ayant tenté pendant plus de deux heures de lui trouver une veine. De quoi raviver le débat sur la cruauté de ce mode d'exécution.

Un condamné à mort qui finit par aider le personnel d'un pénitencier à lui trouver une veine pour recevoir la dose fatale : la scène, surréaliste, a bien eu lieu mardi dans la prison de Lucasville, dans l'Ohio. Il est deux heures du matin, quand l'équipe médicale de l'établissement commence à procéder à la mise à mort de Romell Broom, un détenu noir de 53 ans, condamné à la peine capitale. La prison a alors déjà quatre heures de retard sur l'horaire prévu, à cause des derniers appels rejetés. Pendant plus d'une heure et demie, les médecins tentent de lui trouver une veine, à même de recevoir la triple injection mortelle par voie intraveineuse. «Notre équipe a tenté à plusieurs reprises de trouver un point d'accès, malheureusement ces points d'accès n'étaient pas utilisables», explique Julie Walburn, porte-parole de la prison de Lucasville.

Au bout de ce temps interminable, Romell Broom, qui clame son innocence depuis vingt-cinq ans, décide lui-même d'aider le personnel à en finir, en tentant de faire ressortir ses veines par tous les moyens. Le détenu a fait preuve d'une «grande coopération», dira plus tard la prison. Les techniciens finissent par en trouver une, mais échouent une nouvelle fois à procéder à l'injection. Sous la pression, Romell Broom craque et se met à pleurer, mais refuse de faire une pause, comme le lui proposent les médecins. Le directeur de la prison insiste.

«Ça ne me tue pas !»

A 3h20, l'équipe médicale procède à une nouvelle tentative, cette fois, dans les jambes du détenu, et réessaient cinq minutes plus tard sur son bras. Vers 4 heures, le directeur de la prison estime qu'il est temps de demander un délai au gouverneur de l'Etat, le démocrate Ted Strickland. Légalement, l'équipe chargée de l'exécution a pourtant le droit d'essayer aussi longtemps que nécessaire. Ce n'est qu'après plus de deux heures et demie de calvaire que Romell Broom obtient un sursis d'une semaine et retrouve le couloir de la mort. Une première dans l'Etat depuis la reprise des exécutions en 1999, après un moratoire de 36 ans. A charge à l'équipe médicale pendant ce temps de consulter «plusieurs personnes» sur la façon de procéder à l'exécution. Contrairement à plusieurs autres Etats, l'Ohio ne dispose d'aucune méthode alternative d'exécution.

C'est le quatrième cas de ce type dans l'Ohio, après deux reports similaires, mais plus courts, en mai 2006 et 2007, ce qui repose la question la méthode de la triple injection mortelle par voie intraveineuse. «Après trois exécutions bâclées en tant d'années, il est clair que l'Etat doit arrêter et revoir le système entièrement avant qu'une autre personne soit exécutée», estime Carrie Davis, de l'Aclu (Union américaine pour les libertés civiles), association qui prône l'arrêt immédiat des exécutions.

En avril 2008, la Cour suprême américaine avait estimé que l'injection létale ne constituait pas «un châtiment cruel», ouvrant la voie à une reprise de ce type d'exécutions, suspendues pendant six mois.

Par le passé, un seul condamné à mort a vécu deux procédures d'exécutions : en 1947, Willie Francis, un jeune noir de dix-huit ans, réchappe à une chaise électrique itinérante défectueuse. «Ça ne me tue pas !», aurait-il crié. La Cour suprême rejettera finalement son appel et le jeune homme sera exécuté un an plus tard
MONDETRON !!!  
  Just Foreign Policy - Morts irakiens dus a l'invasion U.S.  
A N T I F A  
 
 
Le poète Armand Robin (1912-1961)  
  définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement. Einstein. °