Israël veut utiliser la manière forte contre les immigrés clandestins
Une file d'immigrés africains attendent de recevoir de la nourriture dans le parc Levinsky au sud de Tel Aviv, le 13 juin 2012.
Fuyant la misère, des dizaines de milliers d'immigrés, venant surtout du Soudan et de l'Érythrée, sont entrés via l'Egypte sur le sol de l'Etat hébreu dans l'espoir de trouver un travail. Face à ce flux, le gouvernement a décidé à partir du 15 octobre d'arrêter ceux qui seront en situation irrégulière et de les placer en centres de rétention, avant de les expulser.
Israël est décidé à poursuivre une offensive tous azimuts contre les immigrés illégaux. Eli Yishai, le ministre de l'Intérieur a lancé un ultimatum aux 15.000 Soudanais, qui se sont infiltrés sur le territoire israélien en passant par l'Egypte. Ils ont jusqu'au 15 octobre pour plier bagages, faute de quoi ils seront arrêtés et détenus dans des centres de rétentions et des prisons. « Nous allons leur rendre la vie amère jusqu'à ce qu'ils s'en aillent », a prévenu le ministre. Mais, selon lui, il ne s'agit là que d'une étape. Les 35.000 Erytréens, qui ont traversé eux aussi des régions désertiques et payé à prix d'or des passeurs, seront les prochains à se trouver dans le collimateur des autorités. Certains immigrés risquent la mort en cas d'expulsion D'ores et déjà, plus d'un millier de Soudanais du sud ainsi que des Ivoiriens ont été expulsés ces derniers mois. « J'ai choisi d'agir pour défendre notre pays et l'avenir de nos enfants », a proclamé M. Yishai et d'ajouter : «Le meilleur moyen de décourager ceux qui voudraient tenter l'aventure est de leur faire comprendre qu'une fois arrivés, ils ne pourront pas travailler en Israël et qu'ils seront détenus pour une longue période avant d'être expulsés. » Sur le terrain, toutefois, les choses ne sont pas aussi simples. L'Etat hébreu ne peut pas, aux termes de conventions internationales qu'il a signées, expulser des immigrés illégaux vers des pays où ils risquent d'être emprisonnés, maltraités voire tués dès leur retour. Or le Soudan considère Israël comme un pays ennemi et ses ressortissants qui ont osé s'y rendre comme des traîtres. Une clôture de 240 km le long de la frontière avec l'Egypte Dans le cas de l'Erythrée, ceux qui reviendraient au pays risquent d'être considérés comme des déserteurs et traités comme tels. En revanche, de telles menaces ne pèsent pas pour les ressortissants du Soudan du sud et de la Côte d'Ivoire, deux pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël. Sans cesse interrogé par les médias sur cette question, M. Yishai n'a pas fourni de réponse claire sur la manière dont il comptait expulser les ressortissants soudanais et érythréens. En attendant, Israël prend des mesures préventives en accélérant la construction d'une clôture électronique de 240 km de long de la frontière avec l'Egypte. Le projet, qui devrait être achevé d'ici la fin de l'année, a déjà permis de réduire à quelques dizaines le nombre d'infiltrations contre plusieurs centaines par mois au début de l'année. Pour compléter le tableau, deux centres de rétention pouvant accueillir 4.400 détenus vont être ouverts dans les prochaines semaines, tandis que 2.400 places ont été trouvées dans les prisons et que 4.000 détenus immigrés vivront dans des camps de toile, précise Yitzhak Aharonovich, le ministre de la Sécurité Intérieure. Les critiques à l'égard du gouvernement restent isolées Tout ce dispositif répressif ne fait pas l'unanimité. « Seule une personne ayant perdu toute notion d'humanité est capable de placer des demandeurs d'asile et leurs enfants devant une alternative aussi cruelle : mettre sa vie en danger en rentrant dans son pays ou être emprisonné pour plusieurs années », s'indigne Oded Peled de l'Association des Droits Civiques.
Israël: l'homme qui s'était immolé par le feu est mort
Acculé par les dettes et ne recevant pas d'aides de l'État, Moshe Silman s'était mis le feu au cours d'une manifestation contre la vie chère.
Il s'était mis le feu samedi soir après avoir accusé l'État d'Israël de l'avoir volé. Brûlé au second et troisième degré sur 94% de son corps, Moshe Silman, 57 ans, a succombé ce vendredi à ses blessures.
L'image de cet homme en feu au cours d'une manifestation contre la vie chère avait choqué l'opinion publique. «L'État d'Israël m'a volé et m'a laissé sans rien», avait-il écrit dans une lettre qu'il avait lue avant de s'immoler. «J'accuse Israël, (le premier ministre) Benyamin Nétanyahou et (le ministre des Finances) Youval Steinitz pour l'humiliation constante que les citoyens d'Israël doivent endurer quotidiennement. Ils prennent aux pauvres pour donner aux riches.»
Des notifications de dettes envoyées à la mauvaise adresse
Les médias israéliens ont dressé au cours de la semaine le portrait de la victime. Après plusieurs années passées aux États-Unis, Moshe Silman avait créé à la fin des années 1990 une petite société de transport à Tel-Aviv. Contraint de déménager son entreprise, l'homme n'avait jamais reçu les notifications de dettes de son assurance, qui continuaient à être envoyées à son ancienne adresse. Sa dette grimpant vertigineusement, l'homme s'était vu saisir l'un de ses quatre camions. Son entreprise ne s'en était pas remise.
Contraint de mettre la clé sous la porte, Moshe Silman s'était reconverti en chauffeur de taxi. Il avait tenté d'attaquer en justice son assurance, mais sa plainte avait été jugée «sans fondement» par le tribunal. Sa nouvelle activité ne lui rapportant que peu d'argent, Moshe Silman avait vu ses économies saisies. Sa licence de taxi lui avait ensuite été retirée à cause de ses dettes. Sans travail, l'homme est alors victime d'un accident cérébral.
Spirale de la paupérisation
Inemployable, sans le sou, forcé de déménager dans un petit appartement d'un quartier populaire d'Haifa - ses demandes d'aides au logement lui ayant été refusées au motif qu'il était célibataire sans enfant -, Moshe Silman s'était alors rapproché des activistes défilant dans les rues de Tel-Aviv pour protester contre la vie chère, et pour réclamer plus de justice sociale.
Tout au long de l'été 2011, des centaines de milliers d'Israéliens avaient en effet battu le pavé pour protester contre les inégalités. Le gouvernement avait répondu à cette grogne populaire en mettant en place un comité chargé d'examiner diverses réformes, mais ce dernier n'a été que peu suivi d'effet. Samedi soir, ils étaient 8000 à s'être retrouvés à Tel-Aviv pour marquer le premier anniversaire de la mobilisation. Moshe Silman était venu avec de l'essence. «Il a choisi de se faire du mal en signe de protestation», explique un activiste. «C'est terrible qu'un homme doive arriver à de telles extrémités pour faire comprendre sa situation à l'opinion publique.»
MONDETRON !!!
A N T I F A
Le poète Armand Robin (1912-1961)
définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences
Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur
qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement.
Einstein.
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