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15.09.2012

Sous le mot d'ordre "Ils veulent ruiner le pays, il faut l'empêcher", une foule multicolore de manifestants venus de toute l'Espagne a envahi Madrid samedi pour protester contre la politique de rigueur, au moment où le pays, miné par le chômage, tente d'éviter un sauvetage global.
Dès le matin, les manifestants, par milliers, ont déferlé sur les avenues du centre de la capitale : enseignants, parents et élèves en vert pour la défense de l'éducation, cortège blanc réunissant les services de santé, une marche noire pour les fonctionnaires, un défilé orange pour les personnes dépendantes et âgées, un autre regroupant le monde de la culture.
Pendant ce temps, d'autres descendaient des bus arrivés de toutes les régions du pays, de Catalogne, d'Andalousie, ou du nord de l'Espagne, portant les couleurs des deux grands syndicats espagnols, UGT et CCOO, qui organisent cette journée aux côtés de 150 organisations réunies dans un "sommet social".
"Ils baissent les salaires, ils augmentent les impôts, nous revenons à 20 ou 30 années en arrière", lance Roberto Saldana, un pompier de 44 ans venu de Huelva, en Andalousie, uniforme bleu et casque rouge sur le crâne.
Avec un groupe de collègues, il a voyagé toute la nuit en bus, avant de marcher vers la grande place Colon, dans le centre de Madrid.
C'est là que la foule devait se rassembler à la mi-journée, autour d'une immense banderole rouge barrée du slogan : "Ils veulent ruiner le pays, il faut l'empêcher", pour écouter les discours syndicaux.
Rafael Navas, 52 ans, réceptionniste dans un hôtel, est parti lui à 4 heures du matin en bus de Cordoue, dans le sud de l'Espagne, pour arriver à 09H30.
"Une manifestation comme celle-ci, avec des gens de tout le pays, cela a plus d'impact que des manifestations en province", remarque-t-il.
Il espère que l'Andalousie, avec un tiers de sa population au chômage, fera entendre sa voix "après avoir perdu depuis trois ans 195.000 emplois dans le commerce et plus de 200.000 dans le tourisme".
C'est la première grande journée nationale de protestation depuis celle du 19 juillet, lorsque des centaines de milliers de personnes s'étaient réunies à Madrid pour crier leur colère contre les coupes budgétaires qui étranglent la population, durement éprouvée par un chômage frappant un quart des actifs.
Mais le chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, a annoncé depuis que les efforts se poursuivraient, avec un total de 102 milliards d'euros d'économies d'ici à la fin 2014, provoquant un mécontentement social grandissant.
"Mariano, Mariano, tu ne termines pas l'été", prédit une petite pancarte blanche brandie par une manifestante, dans le hurlement des sifflets et des hauts-parleurs.
"L'avenir, je le vois très noir", résume Rian de los Rios, une fonctionnaire de 55 ans, habitant Madrid, qui remonte vers la place Colon avec son mari et un groupe d'amis.
"Mon salaire ? De moins de moins, et de plus en plus d'heures", lance-t-elle dans un sourire amer, en racontant que ses deux filles de 26 et 28 ans, faute de trouver du travail malgré leurs diplômes d'études supérieures, ont rejoint le flot de jeunes Espagnols partis pour l'étranger.
Déjà, le gouvernement a sacrifié la prime de Noël des fonctionnaires, augmenté les impôts et la TVA, réduit les allocations chômage. L'objectif est de ramener le déficit public du pays, qui a atteint 8,9% du PIB en 2011, à 6,3% cette année, 4,5% en 2013 et 2,8% en 2014.
Ces efforts pourraient ne pas suffire et l'Espagne risque de devoir demander à ses partenaires européens un sauvetage global pour son économie, en récession, qui serait synonyme d'encore plus de rigueur.
Les syndicats soutiennent que les efforts de réduction du déficit sont injustement concentrés sur les classes populaires et exigent un référendum sur cette politique.
"Il n'est pas inévitable que les marchés nous gouvernent, qu'il y ait un sauvetage de l'économie espagnole, avec les effets que l'on connaît, comme en Grèce, au Portugal et en Irlande", assurait vendredi le secrétaire général de la CCOO, Ignacio Toxo.


Espagne : vers une taxe sur les paniers-repas à l'école

La cantine de l'école coûte cher dans certaines régions d'Espagne.
Certaines régions envisagent de mettre fin à l'interdiction pour les enfants d'apporter leur repas à l'école en échange d'une taxe pouvant aller jusqu'à 3 euros. Médecins et parents d'élèves s'insurgent. Un nouveau débat anime l'Espagne ces derniers jours. En pleine récession, faut-il ou non taxer les enfants qui apportent leurs paniers-repas à l'école le midi? La question est clairement posée depuis que certaines grandes régions du pays, telles que Madrid, Valence et la Catalogne, envisagent de passer à l'acteEn Espagne, les élèves ne peuvent en effet manger qu'à la cantine ou chez eux. Apporter le déjeuner à l'école est interdit. Dans la région de Madrid, environ 40% des 324.000 élèves des 791 écoles publiques sont rentrés déjeuner chez eux durant l'année 2011-2012. L'idée serait d'enfin leur donner la possibilité de rester à l'école pour manger un repas apporté de la maison. Mais en échange, les familles verseraient une participation, qui pourrait atteindre jusqu'à trois euros, afin de couvrir les frais d'entretien et de surveillance du réfectoire
«Ce qui va se faire, c'est permettre aux centres scolaires de donner leur feu vert à l'entrée des Tupperware à l'école», explique Ignacio Gago Fornells, porte-parole du ministère de l'Éducation de la région de Madrid. «Jusqu'à aujourd'hui ce n'était pas permis, sauf dans des cas exceptionnels comme les allergies alimentaires», résume-t-il
«Inadmissible»
Pour ces régions, l'idée est de permettre aux parents de faire des économies en laissant leurs enfants manger à l'école le midi sans avoir à payer le prix d'un repas à la cantine qui peut atteindre jusqu'à 6,20 euros en Catalogne. À Valence, le gouvernement taxera le réfectoire de 1,45 euro pour les 50% d'élèves qui ne bénéficient pas d'une bourse et qui souhaiteraient apporter leur panier-repas, ce qui serait une économie par rapport aux 4,25 euros que coûte le déjeuner de l'école
Mais pour les associations de parents d'élèves, cette manœuvre permet d'anticiper la baisse du nombre de bourses d'aide à la cantine qui seront accordées aux écoliers dans les années à venir. «C'est le démantèlement de l'école publique», s'insurge Jésus Maria Sanchez, président de la Confédération espagnole des associations de pères et mères d'élèves (Ceapa). «Inadmissible», selon luiLa région de Madrid reconnaît que ses bourses pour la cantine vont passer de 29 millions d'euros pour l'année 2011-2012, à 16 millions d'euros pour la prochaine année scolaire. Le gouvernement de Catalogne, qui taxera l'entrée au réfectoire de 3 euros, a également confirmé qu'il réduirait de 3,7 millions d'euros sa contribution aux aides à la restauration scolaire. Valence de son côté promet de maintenir son coup de pouce aux boursiers malgré son fort endettement. Cette aide «est l'un des investissements les plus importants de la région, avec plus de 70 millions annuels et 80.000 élèves qui bénéficient d'une aide à 100%», affirme la région. Mais à Valence, l'opposition de gauche n'y croit pas: «le gouvernement attaque les secteurs les plus défavorisés et ne protège absolument pas les principes de base, comme garantir que personne n'abandonne les études pour des raisons économiques», estime Miquel Soler, un responsable socialiste de la région.

Les Espagnols appelés à manifester contre le nouveau plan de rigueur

Pour dire "non" au nouveau plan de rigueur du gouvernement, à la hausse de la TVA, aux coupes budgétaires qui frappent les fonctionnaires et les chômeurs, les Espagnols sont appelés par les syndicats à descendre jeudi soir 19 juillet dans les rues de tout le pays.
"Mains en l'air, c'est un hold-up" : le slogan est devenu le cri de ralliement des manifestations, spontanées ou organisées, qui se multiplient depuis l'annonce, le 11 juillet, de ce plan destiné à économiser 65 milliards d'euros. Car la colère des Espagnols, déjà soumis à de lourds sacrifices, étranglés par un chômage record de près de 25 %, est montée d'un cran face à ce nouveau tour de vis.
Le gouvernement de droite cherche ainsi à redresser les comptes publics : le budget 2012, d'une rigueur historique avec 27,3 milliards d'euros d'économies, n'a pas suffi et l'Espagne s'est vu imposer par Bruxelles des conditions draconiennes, en échange d'une aide à ses banques et d'un délai, jusqu'en 2014, pour ramener son déficit public à moins de 3 %. Cette fois, c'est le pays tout entier qui va payer : renonçant à ses promesses, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a décidé une hausse de la TVA, qui devrait rapporter 22 milliards d'euros d'ici à 2014.
CREUSER LE REPLI DE L'ÉCONOMIE
Les fonctionnaires, qui ont déjà vu leur salaire réduit de 5 % en 2010, puis gelé, perdent en 2012 leur prime de Noël, l'équivalent de 7 % du salaire. Et les nouveaux chômeurs verront leurs indemnités réduites au bout de six mois. Autant de mesures risquant de creuser le repli de l'économie espagnole, déjà en récession et qui devrait afficher cette année un recul de 1,7 % du PIB.
"Ce ne sont pas seulement les fonctionnaires qui sont touchés, c'est pire pour les chômeurs. Et aucune mesure n'a été prise contre les grandes fortunes", remarque une manifestante, fonctionnaire de 59 ans. "Je ne serais pas surprise que bientôt ce soit au tour des retraites." Répondant aux mots d'ordre des syndicats ou des "indignés", ou alertés par les réseaux sociaux, des Espagnols de tous horizons se sont rassemblés quotidiennement, depuis le 11 juillet, promenant des forêts de petites pancartes avec ce seul mot "NO" illustré d'une paire de ciseaux. Ils portent les t-shirts jaunes des fonctionnaires de la justice, verts de l'éducation ou les blouses blanches des infirmières. Parmi eux encore, des policiers en chemise noire, des pompiers casqués.


L'Espagne passe sous tutelle discrète de Bruxelles

 En échange de l'aide aux banques et d'un délai pour son déficit public, Madrid devra relever la TVA, faire travailler plus les fonctionnaires et réduire les salaires des banquiers. Une tutelle qui ne dit pas son nom.



La «marche noire» des mineurs arrivée à Madrid

Les mineurs de fond sont arrivés mardi soir à Madrid, éclairés par leurs lampes frontales.

En colère contre la suppression des subventions publiques, les mineurs du nord de l'Espagne ont achevé leur longue marche vers Madrid.

Après 19 jours de marche, les mineurs de fond sont arrivés mardi soir à Madrid, éclairés par leurs lampes frontales. Les manifestants, répartis en deux colonnes venues du nord de l'Espagne - la principale zone de gisements de charbon -, protestent contre la diminution drastique des aides versées au secteur.

 

Dans le cadre de sa politique d'austérité, le gouvernement a réduit de 64% les subventions qui permettent aux bassins de survivre face à la concurrence étrangère. Les grèves et les mobilisations, appuyées par le patronat et une partie des élus locaux, ont été émaillées par des affrontements violents entre policiers et mineurs.

 

Espagne : Sept mineurs en grève à 800 mètres sous terre depuis 3 semaines pour sauver leur emploi

 


 

13.06.2012

Depuis trois semaines, les mineurs espagnols sont en grève pour dénoncer les coupes drastiques décidées par le gouvernement dans les aides au charbon. Pour faire entendre leur voix, un groupe de 8 puis 7 mineurs de Santa Cruz del Sil, dans la province du Leon, l'une des régions minières du nord du pays, a décidé de s'enfermer au fond d'un puits.

Copyright Reuters

Dans la pénombre d'une galerie à 800 mètres sous terre, dans le nord de l'Espagne, sept mineurs couverts de suie jouent aux cartes et tentent de garder le sourire, malgré déjà 20 jours passés reclus ici, pour crier le désespoir de toute une profession. "Nous resterons jusqu'à ce que l'on trouve une solution", affirme Alfredo Gonzalez, 45 ans, en bleu de travail, casque sur la tête. "Nous sommes décidés à poursuivre la lutte." "Si cela ne s'arrange pas, nous sortirons les pieds devant", insiste José Antonio Perez, 40 ans. "Un matin ils sont partis, et ils ne sont pas revenus" Depuis trois semaines, les mineurs espagnols sont en grève pour dénoncer les coupes drastiques décidées par le gouvernement dans les aides au charbon. Pour faire entendre leur voix, un groupe de Santa Cruz del Sil, dans la province du Leon, l'une des régions minières du nord du pays, a décidé de s'enfermer au fond d'un puits. "Un matin, ils sont partis travailler comme d'habitude et ils ne sont pas revenus", raconte Blanca, la femme d'Alfredo qui, comme les autres épouses, vient tous les jours à la mine, sans être autorisée à descendre. Tout en bas, pour se protéger du froid et de l'humidité, les mineurs ont délimité avec des bâches et du bois un espace de 40 mètres carrés dans la galerie, à trois kilomètres de l'entrée de la mine. C'est là qu'ils dorment, qu'ils mangent, qu'ils tuent le temps. "Le temps passe très lentement", confie Primitivo Basalo, 40 ans. Le plus difficile  : respirer, à cause de l'humidité Pour Alfredo, "le plus difficile est de respirer, à cause de l'humidité et de la poussière". C'est d'ailleurs une bronchite qui a obligé l'un de ses compagnons, Eduardo, à remonter à la surface plus tôt que prévu. "Maintenant, le médecin vient nous voir plus souvent", ajoute Alfredo. Pour les sept hommes restés sous terre, le temps commence à peser. "Le soleil et l'air libre, c'est ce qui nous manque le plus", avoue Primitivo. "Avec nos familles bien sûr". A côté des matelas gonflables où ils dorment, les uns contre les autres, ils ont accroché des photos de leurs enfants, placardé des messages de soutien. "Continue à te battre, papa", a écrit l'un des enfants.  Pour tenir, ils comptent sur le soutien de leurs familles, de leurs 120 compagnons, tous en grève, des 8.000 mineurs de charbon espagnols. Le gouvernement a coupé les deux tiers des aides aux bassins maniers en 2012 Leur mascotte: un canari en cage, baptisé "tromperie", clin d'oeil à cette "énorme injustice" qu'ils ressentent, au moment où le gouvernement de droite s'apprête à injecter des dizaines de milliards d'euros dans les banques, quand il coupe les aides aux bassins miniers: celles-ci doivent passer de 301 millions d'euros en 2011 à 111 millions cette année. De quoi porter le coup de grâce, selon les mineurs, à un secteur déjà en déclin: 30.000 emplois seraient en péril, dans des régions où des communes entières vivent de la mine depuis plusieurs générations. Le combat se poursuit aussi dehors à coup de routes coupées, d'incendies de pneus... Au fond du puits de Santa Cruz del Sil, ce sont les repas, descendus depuis l'extérieur, qui rythment les journées. "Sinon, nous ne saurions pas si c'est le jour ou la nuit", témoigne José Araujo, 41 ans. Tous les matins, on leur apporte les journaux, où ils suivent le combat de leurs compagnons, qui se poursuit dehors à coup de routes coupées, d'incendies de pneus, de face-à-face avec la police anti-émeutes. Les 'huit de Santa Cruz', comme ils aiment à se surnommer, sont devenus en vingt jours beaucoup plus que des camarades de travail. "Nous sommes une grande famille", confie Alfredo. "Nous nous donnons de la force. Quand l'un de nous est triste, nous le prenons dans nos bras", ajoute Primitivo. Au fond de la mine, une peu d'exercice mais aucune distraction Pour ne pas flancher, ils s'accrochent à la routine. Chaque jour, ils marchent pendant une heure ou deux le long des galeries noires et désertes. Pour se doucher, ils utilisent des bidons d'eau chaude apportés de la surface. Un chalumeau sert à réchauffer la nourriture. Mais ils ne veulent recevoir aucune visite, s'interdisent toute distraction, musique ou films. "C'est une retraite", explique Alfredo. "Nous ne voulons pas que les gens pensent que nous sommes en vacances". Dehors, les familles retiennent leur souffle."Nous les soutiendrons jusqu'au bout, à 100%, pour le meilleur ou pour le pire", assure Ana Belen, l'épouse de Primitivo. "Nous espérons que ce sera pour le meilleur".


02.05.2012

L'Espagne dans la rue pour le 1er mai

 

 

Dans un contexte de crise marqué par un taux de chômage record et une politique d'austérité budgétaire, les Espagnols ont manifesté par dizaines de milliers dans plus de 80 villes.

Copyright Reuters

 Dans un contexte de crise, de coupes budgétaires et de récente réforme du travail à l'initiative du gouvernement conservateur, ce sont plus de 100.000 manifestants qui ont défilé ce 1er mai dans 80 villes d'Espagne.
A Madrid, des dizaines de milliers de personnes agitaient des drapeaux rouges en suivant une banderole affichant " Travail, dignité, droits. Ils veulent tout détruire".

Après avoir annoncé un budget prévoyant 27,3 milliards d'euros d'économies, le gouvernement conservateur espagnol a également adopté un plan de rigueur concernant notamment la santé et de l'éducation, dont il espère 10 milliards d'euros d'économies par an.

Un chômage record malgré la réforme du travail

UGT et CCOO, les deux principaux syndicats espagnols à l'initiative de ces manifestations, ont estimé à "près d'un million de personnes" le nombre de manifestants, dont 110.000 à Madrid et 100.000 à Barcelone, alors que la police n'en évalue que 15.000 dans cette ville.

Malgré la réforme du travail mise en place par le gouvernement de Mariano Rajoy pour relancer un marché du travail sinistré depuis l'explosion de la bulle immobilière en 2008, le chômage continue de progresser et a atteint fin avril un taux record de 24,4 % de la population active, soit 5,64 millions de chômeurs.

 25/04/2012

 

La police de Catalogne a lancé mercredi un site web montrant les photos de 68 personnes soupçonnées d'avoir participé fin mars à des violences urbaines à Barcelone, et demandant aux citoyens de l'aider à les identifier.

La police de Catalogne a lancé mercredi un site web montrant les photos de 68 personnes soupçonnées d'avoir participé fin mars à des violences urbaines à Barcelone, et demandant aux citoyens de l'aider à les identifier.

La police de Catalogne a lancé mercredi un site web montrant les photos de 68 personnes soupçonnées d'avoir participé fin mars à des violences urbaines à Barcelone, et demandant aux citoyens de l'aider à les identifier.

Des violences avaient éclaté le 29 mars à Barcelone, en marge d'une manifestation syndicale organisée le jour d'une grève générale en Espagne contre la réforme du travail. Des groupes de jeunes avaient affronté la police qui les avait dispersés en faisant usage de balles en caoutchouc.

En réponse à ces violences, les Mossos d'Esquadra, la police régionale, a lancé ce site baptisé "Collaboration citoyenne contre la violence urbaine", accompagné de photos de 68 personnes clairement reconnaissables.

La police "demande la collaboration des citoyens pour qu'ils apportent les informations qui permettront l'identification des personnes" responsables présumées "d'actes délictueux ou de vandalisme", indique le texte qui accompagne ces photos.

La police, qui présente cette page comme un "outil de prévention", assure "garantir l'entière confidentialité" sur l'identité des personnes qui fourniront des informations.

Des violences ont éclaté à plusieurs reprises depuis l'an dernier à Barcelone, où des groupes anti-système sont très actifs, en marge de manifestations contre la politique d'austérité du gouvernement espagnol et les coupes budgétaires décidées par le gouvernement régional.

Mercredi, la secrétaire locale de la CGT, un syndicat anarcho-syndicaliste minoritaire, a été arrêtée à Barcelone et placée en détention provisoire, dans le cadre de l'enquête sur les violences du 29 mars.

Le syndicat a immédiatement protesté, en réclamant dans un communiqué la "libération immédiate" de sa responsable, dénonçant des "pressions politiques" destinées à dissuader de futures manifestations.

En prévision d'une réunion le 3 mai de la Banque centrale européenne (BCE) dans la capitale catalane, l'Espagne a décidé de rétablir les contrôles à sa frontière avec la France et dans certains aéroports, pour éviter l'entrée de groupes violents.

"Les forces de sécurité ont détecté la possibilité que des organisations anti-système arrivent p4our cette réunion", avait indiqué une responsable du ministère de l'Intérieur, précisant qu'elles "pourraient venir de Grèce ou d'Italie".

Environ 2.000 agents de police et de la Garde civile pourraient venir renforcer les effectifs de la police catalane, selon le ministère espagnol de l'Intérieur.

En tout, les médias espagnols estiment qu'environ 6.000 agents seront déployés dans la région à cette occasion

Espagne: des dizaines de milliers "d'indignés" dans les rues contre la criseTaille du texte normaleAgrandir la taille du texte

19.06.11 

Contre la crise et le chômage, des dizaines de milliers de manifestants de tous âges et tous horizons ont envahi dimanche les rues des villes d'Espagne, aux cris de "cette crise nous ne la paierons pas", première grande mobilisation du mouvement des "indignés" né il y a un mois.

 

Contre la crise et le chômage, des dizaines de milliers de manifestants de tous âges et tous horizons ont envahi dimanche les rues des villes d'Espagne, aux cris de "cette crise nous ne la paierons pas", première grande mobilisation du mouvement des "indignés" né il y a un mois.
A Madrid, une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes a convergé en six cortèges venus de tous les quartiers de la capitale vers la Plaza de Neptuno, près du parlement rendu inaccessible par une rangée de barrières bleues et une douzaine de fourgons de police.
"Contre le chômage. Organise-toi et lutte. Marchons ensemble contre le chômage et le capital", proclamait une grande pancarte ouvrant la marche de la "colonne sud-ouest", partie le matin de Leganes, une ville-dortoir à 15 kilomètres au sud de Madrid.
"Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers", affirmait une autre banderole en lettres rouges.
Les cibles: le pacte de stabilité de la zone euro et ses impératifs de rigueur budgétaire, les hommes politiques accusés de corruption et de ne pas écouter les citoyens, le chômage avec un taux record de 21,29%.
"Nous devons préparer une grève générale. Nous allons paralyser ce pays", lançait un orateur au micro.
"Les banques et les gouvernements doivent savoir que nous ne sommes pas d'accord avec les mesures et les coupes budgétaires, que nous avons l'intention de nous faire entendre, et que nous le ferons", assurait la plate-forme appelant à manifester dans une centaine de villes d'Espagne.
Dans le cortège qui descendait le Paseo de la Castellana, traversant Madrid du nord au sud, familles avec poussettes, jeunes, chômeurs et retraités, côte-à-côte, venaient témoigner, dans le calme, d'une même lassitude face à la crise qui étrangle la société espagnole.
Ils venaient dire aussi leur espoir que cette fronde soudaine, surgie le 15 mai d'une petite manifestation de citoyens, sera entendue de la classe politique.
"Je pense qu'ils finiront par nous entendre et que quelque chose sortira de tout cela", lançait Gloria Fernandez, une enseignante de 50 ans.
Cinq semaines après l'apparition du mouvement, la mobilisation ne faiblissait pas.
Le quotidien El Mundo, citant la police, avançait une fourchette de 35.000 à 40.000 personnes à Madrid. Un décompte effectué pour l'agence Efe par l'institut spécialisé Lynce faisait état de 37.742 manifestants.
A Barcelone, la deuxième ville d'Espagne, 50.000 personnes selon la police régionale, ont défilé jusqu'à la Plaza de Palau, près du parlement catalan. Ils étaient aussi plusieurs milliers de manifestants à Valence (est), la troisième ville d'Espagne, 5.000 à Grenade (sud), Malaga (sud) ou Bilbao (nord-ouest).
"Ils appellent cela démocratie, mais ce ne l'est pas", "cette crise nous ne la paierons pas", hurlait la foule rassemblée à Madrid.
"Nous n'en pouvons plus. Tous les politiciens se renvoient la balle, mais ils ne font rien", remarquait une chômeuse de 36 ans, Yolanda Garcia, qui survit grâce à quelques petits boulots au noir.
"Je pense que ce mouvement peut changer les choses s'il continue de cette façon, et s'il a le soutien des gens d'en bas", assurait-elle.
Dimanche dernier, les "indignés" avaient démantelé leur campement de la Puerta del Sol à Madrid, symbole du mouvement qu'ils veulent maintenant consolider via des assemblées de quartier et d'autres manifestations ponctuelles, profitant d'un large soutien populaire.
"Nous devrions prendre la rue vraiment", affirmait Braulio Lopez, un employé du métro de 45 ans.
"Il faut leur dire que nous en avons assez, aux hommes politiques, aux grands chefs d'entreprise qui les contrôlent. Ce mouvement va changer les choses. Je viendrai à chaque fois qu'il se passera quelque chose".


22/05/2011 

La place Puerta Del Sol, à Madrid, occupée par le mouvement «Los Indignados», ce samedi 21 mais.
La place Puerta Del Sol, à Madrid, occupée par le mouvement «Los Indignados», ce samedi 21 mais. 

Le mouvement de contestation contre le chômage et les partis politiques se poursuit ce dimanche, jour des élections locales. Les manifestants ont décidé de prolonger la mobilisation d'une semaine.

Le vote s'est fait à main levée. Les manifestants, qui occupent la place de la Puerta del Sol à Madrid depuis dimanche dernier, pour protester contre le chômage et les partis politiques, ont décidé ce dimanche de prolonger le mouvement d'au moins une semaine. «Nous avons décidé de rester jusqu'à dimanche prochain à 12 heures», a annoncé l'un des organisateurs du mouvement devant l'assemblée générale, alors qu'une partie des manifestants réclamaient une occupation de la place pour une durée indéterminée.

Désormais «illégaux», la trêve électorale interdisant les manifestations depuis vendredi minuit, mais déterminés à faire entendre leur ras-le-bol de la crise et du chômage, «los indignados», autrement dit «les indignés», comme ils se surnomment, restent ainsi mobilisés même en ce jour d'élections régionales et municipales. Ceux qui se décrivent comme «apolitique» et «citoyen» se préparent à voter contre les grands partis politiques qu'ils rendent responsables de la crise et du chômage.

Besoin de changement

Aux cris de «Asi vota Madrid» - Madrid vote comme cela - des dizaines de milliers de manifestants rassemblés dans le centre de la capitale espagnole avaient, à minuit pile, accueilli cette journée d'élections. «Bien sûr que je vais voter. Mais pour un petit parti», confiait Ana Rodriguez, une chômeuse de 29 ans assise sur son sac de couchage. «Nous avons besoin d'un changement. Les politiques doivent comprendre que l'important c'est le peuple, les gens», ajoute-t-elle, les yeux ensommeillés après une nuit trop courte dans le «village» où dorment chaque jour des centaines de manifestants. Au chômage malgré deux diplômes d'ingénieur, Ana se sent «trompée». «Je vais continuer à participer à la contestation jusqu'à ce qu'il y ait un changement. Pas en dormant dans la rue comme ces jours-ci, mais en allant manifester». Marcos Mela, 25 ans, un chômeur diplômé de philosophie, préfère ne pas aller voter car aucun parti ne lui inspire confiance. «Les hommes politiques sont tous des gens avec des relations qui pensent à leur propre intérêt. Nous avons besoin de gens de confiance, qualifiés», affirme-t-il.

Rebuffade contre l'austérité

Si les pronostics se confirment, les résultats constitueront une rebuffade pour le président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, applaudi à l'étranger pour sa discipline fiscale durant la crise de la zone euro mais impopulaire dans son pays en pleine stagnation économique. Les socialistes, au pouvoir depuis 2004, sont aussi donnés perdants aux prochaines législatives, qui sont prévues en mars 2012 mais qui pourraient être avancées si de trop grandes pertes subies dimanche provoquaient une crise dans le parti. Après la crise de la dette dans la zone euro qui a contraint la Grèce, l'Irlande et le Portugal à faire appel à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI), Madrid a adopté une série de mesures pour tenter de résorber son déficit public et rassurer les marchés financiers. Si le plan d'austérité a éloigné un scénario à la grecque, il a mis en colère bien des Espagnols. Zapatero n'en devrait pas moins poursuivre sa politique économique.

«A moins que le gouvernement ne veuille courir le risque de connaître un nouveau désastre financier et d'avoir une dette qui atteint des sommets, il devra adopter de nouvelles mesures d'austérité avant les prochaines élections», note Fernando Fernandez, analyste à l'IE Business School de Madrid.

Depuis une semaine, le mouvement s'est répandu à travers l'Espagne sous le mot d'ordre «Toma la plaza» (Prend la place). Cette mobilisation spontanée, aussi appelée Mouvement du 15 mai, s'est organisée, comme les révoltes arabes, via les réseaux sociaux en ligne Twitter et Facebook et sur le principe du «droit à s'indigner». Les mots d'ordre: la mainmise des grands partis sur la vie politique espagnole, l'injustice sociale et la «corruption des politiciens». En toile de fond, un taux de chômage de 21,19%, le plus élevé de la zone euro, qui touche presque la moitié des moins de 25 ans.

Les jeunes Espagnols manifestent massivement

19/05/2011 |

La jeunesse espagnole campe à la Puerta del Sol de Madrid

À quelques jours des élections municipales, des milliers de jeunes occupent les rues des principales villes d'Espagne pour dénoncer le taux de chômage exorbitant et la cure d'austérité à venir.

Le Fonds monétaire international (FMI) les avait appelé récemment «la génération perdue». Les jeunes d'Espagne, premières victimes des difficultés financières que traverse le pays, sont ce mercredi dans la rue pour hurler leur colère aux dirigeants. Par dizaines ou par centaines, ils occupent depuis mardi soir les artères des grandes villes du pays, de Barcelone à Séville en passant par Valence, Saragosse, Saint-Jacques de Compostelle, les Baléares, Bilbao ou Grenade.

À Madrid, des centaines d'entre eux ont campé pour la nuit à la Puerta del Sol. Les milliers de personnes qui avaient afflué sur cette place emblématique de la capitale dimanche et lundi ont été délogées par les forces de police dans la journée de mardi avant d'y retourner quelques heures plus tard. Ces jeunes ont d'ailleurs rebaptisé les lieux «Place de la Solution».

«Nous ne sommes pas idiots»

Ce vaste mouvement de mobilisation s'est en majeure partie organisé sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. À sa source, plusieurs collectifs comme Democracia Real Ya (Une vraie démocratie maintenant) ou tomalaplaza.net. «Nous voulons des hommes politiques qui se préoccupent de nos vies et non pas de leurs propres intérêts politiques et des seuls intérêts économiques», résume le porte-parole de ce site.

Des propos qui se retrouvent dans la bouche de tous les participants. «Nous sommes las du chômage, de la corruption des politiques. C'est toujours pareil. Je suis sans travail et je ne vois pas comment je vais en avoir un bientôt. Il faut qu'ils sachent comment nous nous sentons, ce sont toujours les mêmes qui gagnent», confie Jordi Perez, un chômeur de 25 ans. «Je ne sais pas si tout cela servira à quelque chose, mais il faut au moins que les politiciens sachent que nous ne sommes pas idiots», assure Lidia Garcia, une consultante de 31 ans.

«Que les coupables paient pour la crise», «ils appellent cela démocratie, mais cela ne l'est pas», peut-on d'ailleurs lire sur les slogans et pancartes qui envahissent les rues. «Nos partis politiques sont une illusion, ils promettent et ne font rien, affirme Jorge Santiago, un employé de station-service de 29 ans. ».

Pression avant les municipales

Ce mouvement de protestation de masse marque un tournant en Espagne où, jusqu'à présent, la population a rarement manifesté contre le chômage, qui touche pourtant 21,19% de la population active au premier trimestre, un record dans les pays industrialisés. L'Espagne, avec autour de 4,2 millions de chômeurs, compte aujourd'hui le taux de sans emploi le plus élevé de toute l'Union européenne. Les jeunes en particulier, en sont les principales victimes. Chez les moins de 25 ans, ce taux s'envole à 45%.

Par ces actions, ces derniers espèrent mettre la pression sur les partis politiques alors que se profilent les élections municipales dimanche. Les mesures d'austérité devraient coûter très cher aux socialistes, annoncés par tous les sondages comme les grands perdants, face à la droite conservatrice du Parti Populaire, aux élections régionales et municipales de dimanche. Plus radicaux, les manifestants appellent la population à ne pas voter ni pour les socialistes (PSOE) ni pour le Parti populaire (PP, droite) lors du scrutin qui aura lieu dans 8116 communes et 13 régions. «Il faut aller voter mais pas forcément pour les grands partis, il y en a d'autres. Il faut arrêter de penser seulement au vote utile», conclut Lidia Garcia.


Espagne: l'espace aérien fermé

AFP
03/12/2010


Une grève soudaine des contrôleurs aériens a entraîné vendredi la fermeture de l'espace aérien de la plus grande partie de l'Espagne, prenant le pays par surprise à la veille d'un long weekend, en raison d'un conflit sur la durée du travail.  Le gouvernement a réagi dans la soirée en assurant qu'il ne permettrait pas "le chantage" des contrôleurs et que s'il le fallait, il ferait appel aux militaires pour assurer le trafic aérien.

La crise, qui affecte des centaines de milliers de passagers, a éclaté brusquement en fin d'après-midi lorsque les aéroports de Madrid Barajas, des Canaries et des Baléares ont fermé, à mesure que les contrôleurs abandonnaient leur poste de travail.

Puis l'autorité de gestion des aéroports (Aena) a annoncé la fermeture de l'espace aérien dans tout le pays, à l'exception de l'Andalousie, dans le sud, à l'heure où des centaines de milliers de passagers s'apprêtaient à embarquer ou à prendre l'avion pour l'Espagne depuis l'étranger.

Les aéroports devraient rester fermés jusqu'à une heure du matin, selon une porte-parole de la compagnie nationale Iberia, tandis que les autorités activaient des plans de crise dans les aéroports.

Une réunion était prévue dans la soirée entre les responsables de l'Aena, et les autorités du contrôle aérien européen (Eurocontrol) et américain (FAA) pour assurer la coordination des vols internationaux.

Des longues files d'attente se formaient dans la soirée aux comptoirs d'enregistrement de l'aéroport de Madrid, de nombreux passagers ayant été pris par surprise ou n'ayant pas tenu compte des messages diffusés dans le métro, leur demandant de rentrer chez eux. D'autres s'allongeaient dans les halls.

Les vols prévus ont pu atterrir en début de soirée, mais plus aucun avion ne décollait des aéroports espagnols, en plein départ pour un long week-end. Les contrôleurs aériens "abandonnent massivement leurs postes de travail et interrompent le trafic aérien", avait annoncé en fin de journée Aena.

Dans la soirée, la majorité de l'espace aérien du pays a été fermé car "90% des contrôleurs aériens ont abandonné leurs postes de travail", a annoncé un porte-parole d'Aena.

Ce mouvement soudain a éclaté quelques heures après l'approbation en Conseil des ministres d'une privatisation partielle de l'Aena, dans le cadre de nouvelles mesures anti-crise prises par le gouvernement. Cette privatisation inclut un dispositif portant à 1.670 heures par an le temps maximum que pourront travailler les contrôleurs, contesté par l'Union syndicale des contrôleurs aériens (USCA).

Le porte-parole du syndicat, David Zamit, a affirmé que cette mesure empêchait les contrôleurs de prendre leurs congés paternité ou maladie sur leurs heures de travail.
"Le manque de personnel que nous avons toujours dénoncé est évident", a-t-il déclaré à la presse.

Ce mouvement éclate en plein départ pour des congés de cinq jours, le début de semaine prochaine étant férié en Espagne. "Nous n'avons été prévenus de rien, nous avons été pris un peu par surprise, nous ignorons le nombre exact de vols Iberia qui vont être annulés", a déclaré une porte-parole de la compagnie, alors qu'une grève des contrôleurs n'était prévue que pour la fin décembre.

 

30/11/2010
On ferme tout ! - Récit de la grève générale à Barcelone.


Samedi 25 septembre 2010 à Barcelone, c’est la "Merce", la fête centrale de la ville, vitrine culturelle de la mairie qui y a englouti quelques millions. À 17h, la grande scène s’installe pour le soir sur la plaça de Catalunya, épicentre de Barcelone, situé entre la rue la plus chère d’Espagne - où se concentrent les grandes enseignes - et la Rambla - où affluent les touristes.

Au même moment, en guise d’échauffement pour la grève générale du 29, une manifestation de 2000 personnes déboule et se positionne devant le bâtiment de l’ex-Banque nationale de crédit d’Espagne qui domine la place avec sa tour de 12 étages et qui a été vidée et laissée en plan il y a quelques années, dans l’attente qu’une multinationale se l’octroie. Des personnes rentrées, "quelques heures ou quelques jours auparavant" [1] au nez et à la barbe des vigiles et flics qui quadrillent la place, descendent en rappel de la façade et y déploient deux immenses banderoles « Les banques nous asphyxient,les patrons nous exploitent, les politiciens nous mentent, l’UGT et la CCOO [2] nous vendent. A la mierda ! » et « Ceci est une invitation à lutter ensemble. Grève sociale et sauvage » . Musique et clowneries sur la place, défonçage de porte et barricadage sommaire à l’intérieur. Un tapis rouge est déployé, les portes s’ouvrent, la Banco de credito (vite rebaptisée Banco Descredito) est envahie et occupée par plusieurs centaines de personnes. Le chef des Mossos d’esquadra (la police autonome de Catalogne, intronisée en 2005 et réputée pour sa brutalité) s’arrache les cheveux. L’objectif annoncé est d’en faire un centre de convergence pour la grève générale du 29 septembre.

Dans l’Etat espagnol, la menace d’une banqueroute à la grecque sert de prétexte au gouvernement socialiste pour une grande « reforma laboral » (réforme du travail) et un démantèlement des "protections sociales". À Barcelone comme ailleurs, les boulots sont déjà de plus en plus précaires et les fins de mois douloureuses, malgré les solidarités de voisinage qui aident à la débrouille, aux arrangements illicites et aux petits piratages. L’Espagne a beau avoir emporté le Mundial, la colère gronde et les deux centrales syndicales se sont vues contraintes de lancer la première grève générale du pays depuis 2002, presque à reculons et avec le slogan « Pas comme ça ! » pour ne pas trop heurter leur alliés socialistes au pouvoir.

L’occupation de la Banque s’est coordonnée entre des groupes autonomes et « précaires » et l’ « assemblea de Barcelona ». L’ « assemblea » a été initiée entre autres par des syndicalistes de la compagnie de bus de Barcelone qui avaient réussi, en 2007, à tenir une grève et bloquer plusieurs semaines les bus de la ville en faisant appel à des soutiens extérieurs. L’assemblea se veut un point de convergence régulier entre des mouvements de travailleurs, et les nombreuses petites luttes et comités de quartiers, alimentées notamment par les quelques dizaines d’okupas (centre sociaux autogérés occupés - voir encadré), disséminés sur la ville.

Le mouvement des Okupas :

Depuis l’occupation retentissante du cinéma Princessa en plein centre ville de Barcelone en 96, le mouvement squat barcelonais a explosé et est devenu l’un des plus offensifs et localement ancrés d’Europe. Il est considéré, dans toute sa diversité, comme une force politique à part entière, forte de ses journaux, radio, cantines, bibliothèques, fêtes, imprimeries, potagers, coopératives, ateliers de construction, de coordinations comme l’"assemblea d’okupes de barna"... Il bénéficie d’un soutien populaire singulier dans une région qui a hérité de l’expérience autogestionnaire et anarchiste la plus massive du XXième siècle, de sa répression féroce et des décennies de dictature qui ont suivi. Un certain nombre d’okupas, comme l’ ex-caserne de la "Casa de la Muntanya" ou la ferme "Can Masdeu" ont pu résister victorieusement à des tentatives d’expulsion et tiennent depuis plus de dix ans. Fort de son histoire et de ses liens, le mouvement des okupas n’est cependant pas à l’abri, ces dernières années, de sursauts répressifs d’un côté, ou de penchants à se scléroser dans un ghetto contre-culturel alternatif et plus coupé des mouvements sociaux de l’autre. Lors du dernier mouvement étudiant barcelonais contre le plan Bolonia en 2009, les Mossos ont matraqué systématiquement une manif et causé un scandale politique en envoyant des dizaines de personnes à l’hôpital à la vue de tous. Depuis ce mouvement entre autres, des lieux occupés, ouverts et populaires ont éclos et ont pu permettre de fédérer de nouvelles dynamiques d’action. Renouant avec la tradition de réaction massive au vidage des squats (un des slogans, les plus courus du mouvement barcelonais, tiré d’une chanson d’un groupe punk local est "desalojos son disturbios" : les expulsions sont des émeutes), l’expulsion de "La Rimaia" a rassemblé, dès le lendemain et en plein été, 2000 personnes qui sont allées occuper des appartements bourgeois et neufs, laissés vides.

C’est depuis l’enceinte de la banque que, le premier jour de la révolution, le 16 juillet 1936, des groupes fascistes retranchés ont assassiné plusieurs dizaines de personnes essayant d’assaillir lebâtiment.

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Près de 80 ans plus tard, l’occupation de la banque, lieu symbolique et décrépi du pouvoir économique et politique, va fonctionner comme une incroyable caisse de résonance pour une "grève anticapitaliste et sauvage". Une énergie grisante sort du bâtiment : joie de tenir le lieu, au coeur de la bête, de survoler la ville depuis les tours et balcons, de narguer les autorités qui ne peuvent pas prendre le risque de gâcher la fête et de tenter le diable avec une intervention policière immédiate. Le lundi, un répit momentané se confirme. Le juge en charge de l’affaire refuse de donner droit à une procédure pénale et à une expulsion immédiate, estimant que le bâtiment étant vide, l’expulsion doit se décider dans le cadre d’une procédure civile de squat, plus longue. Alors que des caméras de presse et de police observent le bâtiment en permanence, l’occupation et la grève sont relayées dans les quartiers par des milliers d’exemplaires d’un journal, des assemblées, des sites web, des tags qui couvrent les murs de la ville, par le bouche à oreille et la rumeur : « alors c’est vrai vous avez pris la banque ? »... À l’intérieur du bâtiment, les différentes composantes des dynamiques anticapitalistes arrivent plus que de coutume à composer ensemble. L’occupation permet ainsi de faire passer l’idée d’une grève sociale qui ne se restreigne pas à un combat sur les conditions de travail et à l’exploitation salariale mais englobe des combats sur le logement et l’aseptisation de la ville, les migrants, le patriarcat... Ça fourmille tout au long de la journée, des assemblées de plusieurs centaines de personnes se tiennent jusque tard dans la nuit pour préparer la résistance en cas d’expulsion, organiser la bouffe et l’aménagement, proposer des ateliers et projections, et surtout pour construire les convergences possibles sur la journée du 29.

En Espagne, les grandes journées de grèves unitaires sont plus rares qu’ici, mais l’idée de « grève générale » est prise au pied de la lettre. Il s’agit bel et bien de « tout fermer » dès l’aube grâce à l’intervention d’une multitude de petits groupes et cortèges. Une carte de Barcelone de 5x5m collée à l’intérieur de la Banque, couverte de petits cartons rouges, liste les multiples piquets annoncés dans chaque quartier.

Lors de l’assemblée du lundi le ton est clairement à l’offensive : un chauffeur de bus annonce qu’ils tiennent le dépôt et que les gens peuvent concentrer leurs forces sur d’autres secteurs, des retraités viennent partager leur rage et leur envie que ça parte, d’autres reviennent sur les soulèvements qui ont marqué le passé de la ville, tandis qu’un Raoul Vaneigem local conseille, sous les applaudissements, d’être ce jour là comme l’eau et le feu, l’eau qui s’infiltre lorsque que l’étau policier se resserre, et le feu qui détruit sans crier gare. Un consensus se dessine sur la volonté de se retrouver à la mi-journée pour prendre la Rambla, et fermer les bâtiments symboles comme le "Corte Ingles" (les Galeries Lafayettes locales). On a beau savoir que les petites oreilles policières relaieront et feront tout pour l’empêcher, la vibration de l’assemblée permet de sentir l’état d’esprit et de présager de la force collective.

Dès le 28 à minuit, la fête commence, des groupes déambulent dans les quartiers et ferment les portes des entreprises et magasins avec de la glue ou de la soudure à froid, font des concerts de casseroladas (concerts de casseroles), repeignent les murs....

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À l’aube, plusieurs grands axes de la ville sont obstrués par des barricades de pneus enflammés.

Puis, tout au long de la matinée, des piquets plus statiques, en partie organisés par les centrales syndicales, bloquent les centres commerciaux et les grosses entreprises, tandis que divers cortèges itinérants regroupant de quelques dizaines à plusieurs centaines de personnes passent dans les rues pour fermer les magasins. Les signes d’encouragements depuis les fenêtres des immeubles ou les trottoirs montrent que la pratique est plutôt bien acceptée.

Des tracts ont généralement déjà été déposés les jours précédents dans les diverses enseignes pour annoncer la grève et, dans certains quartiers, la plupart des magasins ont déjà leurs rideaux tirés. Des adresses mails ont été mises en place où les nombreux travailleurs précaires qui ne sentent pas en position de bloquer eux-mêmes leur taf peuvent demander à ce que les cortèges viennent les y aider.

Sur les commerces ouverts, une négociation rapide se met en place et les tenanciers tirent souvent rapidement le rideau d’eux-mêmes avant que d’autres n’aient à le faire avec quelques boules puantes et tags « esquirols » ("écureuils" pour « jaune ») en prime. Certaines banques, supermarchés et bâtiments institutionnels connaissent des fermetures plus expéditives et cassantes : la librairie fasciste de Barcelone sera pour sa part méthodiquement mise en pièces.

À 13h, les cortèges convergent devant la banque occupée. La Rambla est évidemment bloquée par les anti-émeutes. Un cortège massif de plusieurs milliers de personnes quitte alors la place. L’idée est plutôt d’éviter un clash immédiat, et de maintenir la manif unie plus longtemps pour pouvoir agir par la suite.

Quoi qu’il en soit, après 300m, une voiture de police prend feu et c’est l’affrontement. Quelques milliers de personnes semblent se disperser et s’éparpiller une première fois sous les charges policières. Pourtant, très vite, la banque sert de point de ralliement au milieu des touristes et des passants. Tout au long de l’après-midi des petits groupes reforment des barricades enflammées aux alentours, dans les ruelles et les grands axes, à l’aide de conteneurs, des poubelles laissées par les éboueurs en grèves, de bancs, de matériaux de chantiers ou de bacs à fleurs. La police semble dépassée par le nombre de foyers de perturbation et les camions anti-émeutes se croisent en panique dans tous les sens et dans toutes les directions. Profitant d’une levée momentanée du barrage policier, un cortège se forme rapidement sur la place et parvient à prendre la Rambla. Plein de sourires, des yeux qui s’écarquillent, sans bien réaliser que le pari est gagné et qu’on est bel et bien quelques centaines à descendre la Rambla et à tout fermer à l’aide de grilles métalliques, de poubelles ou à coups de skateboards. Les touristes photographient en rangs serrés, quelques appareils volent. La foule rend la contre-attaque policière difficile. Ça s’égaye néanmoins dans les petite rues, inaccessibles au camion anti-émeutes, avant qu’il ne soit trop tard et puis ça continue, rythmiquement. D’autres véhicules de police et enseignes y passent. Un voisin sort de chez lui après le passage de la troupe et met le feu à une barricade pour ralentir l’arrivée des Mossos. Au retour sur la plaça Catalunya, la police a fini par regrouper ses véhicules autour de la banque et par obtenir l’autorisation judiciaire de l’envahir et de murer, sous prétexte que des personnes coordonneraient les émeutes depuis la bâtisse. Un mélange de curieux et de véners se masse et se croise ; certains sont surtout là pour voir tomber le symbole, d’autres gueulent, avancent et font ce qu’ils peuvent pour mettre la pression aux anti-émeutes, qui matraquent régulièrement pour s’assurer qu’ils gardent le terrain.

Pourtant l’énergie reste contagieuse et on continue à tenir la rue jusqu’au soir, ailleurs, là où les forces de l’ordre sont moins regroupées : alors que ça s’agite dans les quartiers du haut de la ville où un magasin de jeans se fait piller, et que des volutes de fumées persistent à apparaître de part et d’autres, des milliers de personnes se retrouvent au départ des manifs de la CNT (une petite organisation anarchiste tout de même plus importante qu’en France) puis de la CGT (un syndicat libertaire "de masse", avec un grand nombre de militants ) et mettent le feu devant le siège de la Patronale (le MEDEF local, qui fut aussi le siège de la CNT de 36 à 39) au milieu de danses et de samba, avant de se regrouper sur une grande place barricadée, et de faire tomber une pluie de pierres sur les anti-émeutes venus sauver le bâtiment. Un moment de grâce qui dure où l’on discute, encourage, attaque et où la communauté des gestes et la diversité des âges et des accoutrements manifestent combien la « grève sociale et sauvage » a pris au-delà des espérances. En début de soirée, la manifestation des centrales syndicales démarre à son tour et cette fois-ci, ce sont des travailleurs estampillés de l’UGT qui finissent, comme par contagion, par attaquer le Corte Ingles à coups de barres de fer, sous les applaudissements de la foule. À la nuit tombée, on croise deux gamines qui continuent avec discrétion à mettre le feu impunément aux poubelles de la plaça Catalunya au milieu des piquets de police.

Même si les affrontements ont pris une ampleur particulière à Barcelone, la dynamique de blocage général et d’action directe s’est diffusée largement dans tout le reste de l’Etat espagnol. Mais, la dépendance vis à vis des mots d’ordre des centrales demeure visiblement trop forte et la grève ne passe pas le pas au-delà du 29. Pourtant, l’absence de perspective immédiate n’empêche pas que cette semaine apparaisse comme un potentiel levier majeur dans la construction progressive d’un mouvement qui contourne les barrières identitaires, les corporatismes et qui soit à même de faire émerger de nouveaux moments fédérateurs à Barcelone.

En Catalogne, dans les jours qui suivent, les responsables politiques et les journalistes comptent les banques et autres enseignes cassées, « l’impact désastreux pour le tourisme », l’ « effort général » pour recouvrir les traces de cette journée au plus vite. Ils s’accusent les uns et les autres d’être responsables de la déroute policière, et espèrent surtout arriver à (se ?) convaincre tant bien que mal que les débordements n’ont été le fait que d’une infime minorité, de « squatters », d’« anti-systèmes », d’ « étrangers » et autres monstres avant-gardistes dotés de super pouvoirs de manipulation et de destruction. Le Maire ira jusqu’à tenter une série de plaintes contre les sites d’information qui auraient relayé l’occupation de la banque et les appels autonomes à la grève générale. Au final, sur les 42 personnes arrêtées dans la journée, presque toutes sont relâchées dès le lendemain sans qu’on puisse les inculper sérieusement. D’autres risquent plus gros.

Barcelone, ville-chantier indomptée, où s’entrecroisent encore jusque dans l’hypercentre les allées des riches et des touristes et les dédales de la « peña » (la plèbe), voit encore régulièrement ses rues déborder, que ce soit pour les victoires du barça, l’expulsion d’un squat ou les multiples fêtes de quartier. Au-delà d’une nouvelle et joyeuse irruption émeutière, ce qui s’est joué d’inspirant le 29 et ce qui inquiète de l’autre coté de la barricade, tient sûrement à la capacité de trouver des espaces de convergence et des stratégies communes, tout en maintenant la couverture du terrain et la force de dispersion issues de ce qui s’enracine au quotidien dans les luttes de quartiers et leurs histoires singulières. C’est aussi la diffusion de pratiques d’actions directes qui puissent se partager largement pour concrétiser les slogans de blocage économique et matérialiser la colère, au-delà des défilés stériles. Espérons que cela se renforce par là-bas et que ça puisse donner des idées par ici. Malgré les efforts dépensés pour effacer au plus vite les traces du soulèvement, sur la Banque Nationale, un slogan peint en hauteur au long de la façade de la Banque descredito était encore visible « aixo no es crisi. Sen diu capitalisme » (en catalan « ceci n’est pas une crise, c’est le capitalisme ! »)

[1] Pour paraphraser le sinistre pitre Hortefeux sur les risques d’attaque terroriste en France en plein mouvement social. Celui-ci déclarait dimanche 17 au grand jury : "Il y a quelques heures ou quelques jours à peine", les Européens ont reçu "un nouveau message des services saoudiens nous indiquant qu’Al-Qaeda dans la péninsule arabique (ndlr : Aqpa) était sans doute actif ou envisageait d’être actif"

[2] UGT et CCOO : les deux principales centrales syndicales espagnoles

MONDETRON !!!  
  Just Foreign Policy - Morts irakiens dus a l'invasion U.S.  
A N T I F A  
 
 
Le poète Armand Robin (1912-1961)  
  définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences Celui qui défile joyeusement au pas cadencé a déjà gagné mon mépris. C'est par erreur qu'on lui a donné un cerveau puisqu'une moelle épiniére lui suffirait amplement. Einstein. °